#webtube : Peut-on couper la France de ses racines chrétiennes ? Quelle place occupe aujourd’hui l’héritage chrétien dans la société française ? Le pays connaît une évolution rapide de ses pratiques culturelles et religieuses, tandis que la laïcité, l’immigration et les changements démographiques alimentent de nombreux débats publics.
Dans cette émission, Élise Blaise reçoit Éric Zemmour, essayiste et président fondateur de Reconquête !, pour échanger autour de son dernier ouvrage « La messe n’est pas dite – Pour un sursaut judéo-chrétien », publié chez Fayard et disponible ici (https://boutiquetvl.fr/accueil/eric-z… ) Ensemble, ils reviennent sur : – les déclarations de Fabien Mandon, le chef d’état-major des Armées (CEMA) – l’identité chrétienne de la France – l’influence des démographies sur la civilisation chrétienne – les transformations de la société française – le rapport entre identité, culture et histoire, et civilisation – les perspectives d’avenir dans un contexte en mutation. Un entretien axé sur l’analyse, les tendances de long terme et les enjeux culturels qui traversent la France.
#webtube : Nous sommes dirigés par des crétins qui détruisent l’Europe et sacrifient le peuple ukrainien pour sauver le régime de Zelensky, le plus mafieux, le plus corrompu et nazifié du continent.
Nous connaissons tous le mépris de J.D. Vance pour cette Europe faible et décadente, incapable de se protéger de l’islam conquérant, incapable de protéger ses frontières alors qu’elle prétend préserver celles de l’Ukraine, incapable de défendre ses racines judéo-chrétiennes et sa culture gréco-latine, incapable de dire non au wokisme et aux délires LGBT pour protéger la famille traditionnelle et les valeurs conservatrices, incapable de surmonter ses divisions, incapable de peser militairement et politiquement sur l’échiquier mondial, etc. L’Europe n’est plus qu’un nain politique et militaire mais qui veut quand même jouer dans la cour des grands. C’est pathétique.
Et c’est cette Europe avachie, sur le déclin économique et moral, totalement dépassée par la situation depuis 2022, qui prétend imposer son propre plan de paix pour l’Ukraine, évacuant naïvement tous les objectifs de guerre de Poutine. Un tel modèle d’amateurisme et d’incompétence est tout simplement sidérant. Vance a bien raison, c’est un ramassis de ratés qui dirige l’Europe.
Trump et Vance se fichent de l’Ukraine, mais aux États-Unis, deux courants s’affrontent, les isolationnistes partisans de larguer Zelensky pour se consacrer à la Chine et les russophobes biberonnés au discours otanien, restés scotchés à la guerre froide et qui refusent toute victoire de Poutine. Trump godille entre ces deux positions, tout en penchant du côté du vainqueur par réalisme.
Dans le narratif européen tout n’est que mensonge et illusion. L’Europe réalise un peu tard qu’en suivant Biden, elle a choisi le camp des perdants, donc celui qui sera jugé par l’histoire comme le coresponsable d’un conflit qu’on pouvait éviter, ayant provoqué le plus grand massacre depuis 1945.
Côté américain, Trump s’en lavera les mains, mettant tout sur le dos de Biden et des démocrates.
Mais l’Europe devra expliquer au peuple ukrainien, victime d’un régime mafieux et corrompu qui vénère Stepan Bandera, un boucher nazi aux mains rouges du sang juif, pourquoi on lui a promis la victoire face à la plus puissante armée terrestre du moment.
Refusant d’assumer cette écrasante responsabilité, l’Europe fait tout pour saboter les accords de paix, choisissant la fuite en avant au prix d’une hécatombe sans précédent.
Comme le dit Vance :« Davantage d’argent, d’armes et de sanctions ne garantissent pas la victoire. »
En réalité, l’Europe paie le prix de ses illusions, de son incompétence et de ses mensonges.
– Elle paie les 35 ans de dividendes de la paix, qui en ont fait un nain politique
– Elle paie le prix de sa soumission à Washington depuis 1945
– Elle paie le prix de son refus d’arrimer la Russie à l’Europe, comme l’espérait Gorbatchev
– Elle paie le prix de sa complicité dans le renversement en 2014 du régime prorusse en place à Kiev
– Elle paie le prix de son refus de faire appliquer les accords de Minsk par Kiev
– Elle paie le prix de sa complicité dans la guerre du Donbass, alors que les populations russes d’Ukraine ont été persécutées pendant 8 ans
– Elle paie le prix de son obstination à poursuivre une guerre qui n’est pas la sienne
– Elle paie le prix de son arrogance initiale et de son mépris pour l’armée russe en 2022
– Elle paie le prix de son refus des réalités et ne sait que mentir en renversant les responsabilités du désastre
Le plan de paix de l’Europe est un conte de fées, dans un monde imaginaire.
– Elle veut un plan qui met le vainqueur et le vaincu sur un même pied d’égalité
– Elle refuse de modifier les frontières de l’Ukraine, évacuant les objectifs de guerre russes
– Elle réclame un potentiel militaire illimité pour l’Ukraine alors que Poutine veut son désarmement
– Elle veut un cessez-le-feu immédiat qui permettrait aux Britanniques et aux Français de se positionner en Ukraine pour interdire toute reprise des combats
– Elle espère la poursuite du soutien américain
– Elle prépare un hold-up de 140 milliards des avoirs russes pour poursuivre la guerre
Tout cela est irresponsable et dénote un désarroi certain. Vance a raison :
« Il existe une illusion selon laquelle il suffirait de donner plus d’argent, plus d’armes ou d’imposer plus de sanctions pour que la victoire soit à portée de main. La paix ne sera pas obtenue par des diplomates ou des politiciens ratés vivant dans un monde imaginaire. Elle pourrait être obtenue par des personnes intelligentes vivant dans un monde réel. »
Que dire de plus ?
Toutes ces illusions européennes relèvent de la psychiatrie. Comment cette bande d’illuminés peut-elle ignorer la puissance de feu de l’armée russe qui ne cesse de progresser ? Chaque jour, des villages ukrainiens tombent et la cadence s’accélère. Chaque jour des centaines de soldats meurent parce que des fous furieux refusent l’inéluctable défaite de l’Ukraine et du camp occidental.
La France peut aligner 20 000 soldats au maximum. C’est oublier que l’Ukraine en a perdu en 1367 jours de guerre, plus de 2 millions, morts et blessés.
Stop au carnage. Le prix à payer pour les Européens, c’est celui de leur russophobie maladive, alors que les Russes ne demandaient qu’à se rapprocher de l’Europe en 1990. Quant au malheureux peuple ukrainien, il est sacrifié sur l’autel des illusions de l’Occident qui veut la peau de l’Ours russe.
Toutes les gesticulations européennes ne mèneront à rien. Poutine atteindra ses objectifs de guerre, que lui seul connait vraiment, et le peuple ukrainien aura été sacrifié en pure perte, parce que des illuminés occidentaux vivent dans leur monde imaginaire, ce qui les rend extrêmement dangereux pour la paix du monde. C’est Poutine qui décidera s’il y aura négociations ou poursuite de la guerre. L’Europe, qui a choisi le camp des perdants, serait bien avisée d’oeuvrer à la paix, car personne ne volera sa victoire à l’Ours russe.
«La Russie est prête pour des négociations de paix, mais elle se satisfait également de la dynamique actuelle dans la zone de conflit, qui mène à la réalisation des objectifs par la voie armée».
#webtube : À l’heure où les plateformes uniformisent les récits et où les séries captent l’essentiel de l’attention, Philippe-Henri Rambaud prend le contrepied et signe un hommage passionné au polar français. Avec Les 100 films policiers à voir absolument (Mareuil), il revendique une filiation assumée : celle d’un cinéma du verbe, de la langue ciselée, des gueules et des atmosphères, héritier de Clouzot, Melville, Becker ou Verneuil.
Un pan du patrimoine national trop souvent réduit à quelques titres-phares, mais dont la richesse stylistique et littéraire mérite, selon lui, d’être revisitée. Pourquoi ce genre plutôt qu’un autre ? Comment choisir une centaine de films parmi des décennies foisonnantes ? Quels trésors oubliés ressusciter, et que reste-t-il aujourd’hui de l’esprit Audiard ? Dans cet entretien, l’auteur dévoile les lignes directrices de son travail, ses coups de cœur, ses regrets et son regard sur l’évolution d’un genre qui, entre réalisme moderne et héritage littéraire, tente encore de préserver ce qui fait sa singularité.
Breizh-info.com : Pourquoi avoir choisi de consacrer un livre entier au polar français plutôt qu’à un panorama plus large du cinéma ?
Philippe-Henri Rambaud : Amoureux du cinéma de genre, et en particulier du polar, il me paraissait naturel de me lancer dans le projet d’un livre portant ce sujet-là. De très bons livres ont été écrits sur le cinéma en général, mais peu sur le cinéma policier français. Nous avons, certes, l’excellent livre de François Guérif, Le Cinéma policier français, mais qui, sorti en 1981, a déjà plus de quarante d’ans d’existence. Plus récemment, Jean Ollé-Laprune a sorti, en 2020, chez Hugo Éditions, Le Cinéma policier français ; 100 films 100 réalisateurs. Le livre est très bon, mais l’obligation de sélectionner qu’un seul film par réalisateur me semblait un peu frustrante. Quel Melville choisir parmi Le Cercle rouge, Un flic, Le Doulos, Le Deuxième souffle… ? Idem pour Duvivier, Clouzot, Verneuil, Deray, Corneau, Deray… Je me suis donc dit qu’il fallait écrire le livre qu’il m’aurait plu de lire.
Breizh-info.com : Comment avez-vous sélectionné ces 100 films : sur la base de leur importance historique, de leur popularité ou de votre propre coup de cœur ?
Philippe-Henri Rambaud : Les trois mon général. Une belle réponse de normand. En sélectionnant ces 100 films, l’envie était de brosser un panorama de ce que la France a pu et propose en matière de polar selon les époques. Évidemment, je souhaitais parler des grands classiques du polar français : Quai des Orfèvres, Touchez pas au grisbi, Le Trou, Le Clan des Siciliens... Il est d’ailleurs tout naturel que certaines décennies soient plus représentées que d’autres. Les années 1950, 1960 et 1970 représentent, à elles seules, la moitié des films présentés. En revanche, j’ai fait le choix de ne présenter que des films facilement disponibles sur les plateformes de VOD, en Blu-ray ou DVD. Rien de plus agaçant que de s’entendre parler des mérites d’un film introuvable ! Enfin ces 100 films sont aussi naturellement un choix du cœur, car il est difficile d’évoquer un film avec lequel vous n’avez aucune affinité, malgré des qualités indéniables. Les 100 films que je présente m’ont donc tous ravi d’une façon ou d’une autre.
Breizh-info.com : Parmi les films retenus, lesquels vous semblent injustement oubliés ou sous-estimés par le grand public ?
Philippe-Henri Rambaud : Il y en a plusieurs qui me viennent à l’esprit :
– La Métamorphose des cloportes (1965) de Pierre Granier-Deferre, une sorte de Tontons flingueurs sous acide. Sorti deux ans après l’immense succès de Lautner, le film présente un casting en or massif : Ventura, Aznavour, Maurice Biraud, Pierre Brasseur, Georges Géret, Françoise Rosay… Les dialogues sont signés d’Audiard. Pierre Granier-Deferre est un très bon metteur en scène. Mais le film ne rencontre pas son public. Le genre du pastiche de films de gangsters lasse un peu. Et puis, il est trop cynique, trop grinçant par rapport aux Tontons flingueurs. Bref, une pépite oubliée ! Et qui mériterait d’ailleurs une belle restauration.
– Un si joli village (1979) réalisé par Étienne Perier, avec Victor Lanoux et Jean Carmet. Un polar chabrolien sur un patron meurtrier qui prend une ville en otage, un formidable duo d’acteurs. Il est récemment sorti dans une version restaurée en Blu-ray. À ne pas louper !
– Symphonie pour un massacre (1963) de Jacques Deray avec Jean Rochefort dans un rôle totalement à contre-emploi. Le film est une mécanique brillante, un jeu de massacre, comme l’indique son titre, réjouissant !
– Je pense aussi au Corps de mon ennemi (1976) de Verneuil avec Belmondo. Ce polar sociologique et politique qui se passe dans une ville imaginaire du nord de la France est un très grand film. Là aussi, des dialogues signés Audiard et de très grands acteurs : Belmondo, Marie-France Pisier, Bernard Blier, Daniel Ivernel, Claude Brosset…
– Plus récemment, un film comme Braqueurs (2016) de Julien Leclercq est passé sous les radars du grand public, comme Frères ennemis (2018). Pourtant, les deux sont bien fichus, à l’os, et méritent qu’on s’y attarde un peu.
Breizh-info.com : Quelles sont, selon vous, les grandes étapes de l’évolution du polar à la française, de Clouzot à Marchal ?
Philippe-Henri Rambaud : Question très intéressante qui mériterait à elle seule une conférence voire un livre… Le polar est un genre qui épouse les évolutions de la société, sa noirceur intrinsèque, ses démons… Sa fabrication nous révèle aussi beaucoup de vérités de l’époque. Je dirai au premier abord que de Clouzot à Marchal, on est passé d’un polar littéraire à un polar de sensations, de l’abstraction au réel (et ce n’est pas forcément une bonne chose). Clouzot, Duvivier, Jacques Becker, Pierre Granier-Deferre, Claude Sautet, René Clément, José Giovanni, Michel Audiard, Francis Veber, Chabrol… pour ne citer qu’eux, tous ces artisans de la pellicule lisaient beaucoup. Ils étaient empreints d’une véritable culture littéraire. Et cette culture littéraire, on la retrouvait dans la construction des intrigues, des personnages, des dialogues. Il est d’ailleurs intéressant de constater que lorsqu’on parle à quelqu’un de film policier français, vient presque instantanément dans la conversation, une réplique de tel ou tel film ! Car le cinéma policier français c’était du verbe, du beau verbe.
Le point de basculement ce sont les années 1980. On a voulu faire du réaliste. Or le réel à l’écran, ça n’existe pas mais c’est un autre débat. Ce réel a fait fortement baisser la qualité des intrigues et surtout des dialogues. Quand Marchal a relancé brillamment le polar en France, il l’a fait avec ses influences : Verneuil, Corneau pour la France et Michael Mann pour les États-Unis. Or Michael Mann, que j’apprécie énormément, point de référence indétrônable (bien avant Scorsese) de tous les cinéastes français de notre temps, n’est pas un cinéaste du dialogue, comme peut l’être Scorsese, c’est un cinéaste de la sensation, du symbolisme. Comme l’était Melville d’ailleurs. Mais lui est un OVNI dans le polar français. Le mal du polar français actuel c’est que tiraillé entre Hollywood et ses origines, il n’arrive pas à retrouver sa singularité littéraire.
Breizh-info.com : Les dialogues d’Audiard sont souvent cités comme une marque de fabrique du genre. Que reste-t-il aujourd’hui de cet esprit ?
Philippe-Henri Rambaud : Bien peu de chose hélas. Nous manquons dans le cinéma français de bons dialoguistes. Inutile de chercher le nouvel Audiard, il n’y en avait qu’un, mais de bons dialoguistes, qui savent donner du corps à une histoire, nous en manquons. C’est d’ailleurs symptomatique de voir que le métier de dialoguiste n’existe plus. Pourtant c’est comme l’art de la sauce dans la gastronomie. Sans bons dialogues, tout est plat. Prenez Les Spécialistes (1985) de Patrice Leconte. La contribution de Michel Blanc aux dialogues apporte la touche d’humour, de légèreté, voire de panache qui porte le film dans une autre dimension. Force est de constater donc que le bât blesse cruellement de ce côté. C’est une tendance de fond, il faut privilégier la forme au détriment du fond. Cependant, le tableau n’est pas si noir. Car des gens comme Alexandre Astier (qui apprécie énormément Audiard) perpétue cet esprit, avec notamment la série Kamelott et puis maintenant les films. Autre série « audiardesque », Caméra café (mais qui a déjà plus de vingt ans), Bruno Solo et Yvan Le Bolloc’h perpétuaient cet esprit du mot gouailleur, roublard et littéraire. Plus loin, Bernie Bonvoisin avec Les Démons de Jésus (1997) faisait du Audiard très réussi.
Breizh-info.com : Qu’est-ce qui distingue fondamentalement le polar français des polars américains ou italiens (giallo, film noir) ?
Philippe-Henri Rambaud : Je pense justement que chez nous, le polar est littéraire. La langue est très importante. Cette langue est servie par de très grands acteurs et de très grands réalisateurs. Quai des Orfèvres, Touchez pas au grisbi, Le Trou, Série noire, Garde à vue… sont des polars littéraires. Le matériau de base est souvent un livre, beaucoup de Simenon par exemple (mais quel immense écrivain !) mais pas que : Albert Simonin pour la trilogie de Max le menteur, Steeman pour les premiers Clouzot, Félicien Marceau, Alphonse Boudart, Raf Vallet, Jean-Patrick Manchette, Sébastien Japrisot… Derrière, ce livre est retravaillé par des hommes de lettres. Audiard disait que Simenon était magnifique à lire mais impossible à dire. Il fallait donc retravailler. Et ensuite, des immenses acteurs avaient la capacité technique de dire ce texte. Louis Jouvet est sidérant de justesse technique dans Quai des Orfèvres. C’est une leçon de comédien. Bernard Blier, qui fut son élève, est aussi, dans le film, époustouflant.
Breizh-info.com : Le polar français a-t-il encore ses « figures mythiques », à l’image de Jean Gabin, Lino Ventura ou Alain Delon à l’époque ?
Philippe-Henri Rambaud : Je ne pense pas. Et puis il est peut-être encore trop tôt pour le dire. Nous n’avons peut-être pas assez de recul. Sauf qu’il y a une chose qui ne trompe pas : personne aujourd’hui ne se déplace pour voir un acteur. Personne. À l’époque, on allait voir le dernier Gabin, le dernier Belmondo, Le dernier Ventura, le dernier Delon… Qu’importait l’histoire, le thème proposé. Aujourd’hui, dans le cinéma mondial, rares sont les acteurs qui font déplacer les foules. Léonard DiCaprio ? Oui, je pense que c’est un des derniers. Car chacune de ses performances est exceptionnelle. Et ces films sont toujours choisis avec beaucoup de soin. Il ne tourne qu’avec les plus grands. Mais en France, même un Jean Dujardin ne déplace pas les foules. Son dernier film, L’homme qui rétrécit réalisé par Jan Kounen ne marche, malheureusement, pas.
Breizh-info.com : Le polar français attire-t-il encore les foules, à l’heure des plateformes et des séries télé qui ont pris le relais du suspense et de l’enquête ?
Philippe-Henri Rambaud : Si on regarde les chiffres des derniers polars en France : Anatomie d’une chute, Enquête d’un scandale d’état, Les Misérables, Bac Nord… Ils dépassent tous allégrement le million d’entrées. Quatre films, quatre sujets, quatre mises en scène exigeantes qui abordent le genre sous un prisme différent et très intéressant. Donc non, le genre policier dans son traitement cinématographique, n’est pas mort. Mais il doit se réinventer constamment.
Breizh-info.com : Le polar est-il condamné à se réinventer sous forme de séries, ou le cinéma reste-t-il son lieu d’expression naturel ?
Philippe-Henri Rambaud : La série est une forme d’expression narrative des plus intéressantes quand elle s’inscrit dans une forme limitée avec un début et une fin, à la manière, par exemple, de la première saison de True Detective (2014). Quand elle franchit le cap de plusieurs saisons, elle peut pâtir, hélas, de beaucoup de défauts : des intrigues qui n’en finissent pas, des rebondissements mécaniques pour garder le spectateur en piste, des sous-intrigues inintéressantes, un sentiment d’ennui durant cinquante minutes pour que dans les dernières secondes tout s’emballe… Je pense sincèrement que le film de cinéma par ses particularismes est le meilleur lieu d’expression. Le cinéma est une rencontre. Un moment hors du temps dans un lieu à part. La série, par ses conditions de visionnages souvent précaires, ne coupe pas du réel.
Breizh-info.com : Quel film de votre liste conseilleriez-vous à un jeune spectateur qui n’a jamais vu un polar français ?
Philippe-Henri Rambaud : Difficile d’en choisir un. Mais peut-être que pour donner à ce jeune spectateur le goût du polar français, il peut commencer par L’assassin habite au 21, Maigret tend un piège, Symphonie pour un massacre, Compartiments tueurs, Le clan des siciliens, Le Pacha, …. Des très bons films de facture classique dont certains sont des chefs-d’œuvre.
Breizh-info.com : Si vous deviez résumer en une phrase ce que le polar français apporte de singulier au patrimoine cinématographique mondial, que diriez-vous ?
Philippe-Henri Rambaud : Le polar français apporte un esprit, une langue, une ambiance résolument française, qui participent à une forme de lutte sous-jacente contre l’uniformisation du monde.
#webtube : Plus de 130 000 personnes ont fui les combats. L’ONG Urgence Humanitaire multiplie les interventions au Cambodge ces derniers temps, un pays au cœur d’une crise frontalière ravivée entre Phnom Penh et Bangkok (Thaïlande).
Face aux attaques visant les villages khmers, aux déplacements massifs de population et à la rupture du cessez-le-feu, l’ONG française a choisi de se déployer dans une zone où la pression militaire et la confusion politique alimentent un profond drame humain. Son responsable, Xavier, rencontré par Breizh-info, raconte des scènes de fuite, des camps débordés de déplacés, des pagodes transformées en refuges d’urgence et un pays dépassé par l’ampleur des évacuations. Il décrit aussi la lenteur des grandes organisations internationales, la désinformation amplifiée par l’IA, et la difficulté de rester neutre lorsque les lignes de front changent chaque semaine.
Malgré tout, ses équipes poursuivent leur mission : être au plus près des civils, dans une démarche directe et enracinée, fidèle à l’esprit initial de l’organisation. Nous l’avons interrogé pour en savoir plus sur un conflit méconnu chez nous.
Breizh-info.com : Dans quel contexte Urgence Humanitaire est intervenu en Asie du Sud-Est ces dernières semaines ?
Xavier (Urgence Humanitaire) : Depuis 2022, Urgence Humanitaire intervient sur plusieurs continents pour soutenir les populations persécutées. En Asie du Sud-Est, l’organisation s’est mobilisée face aux tensions croissantes visant le peuple khmer, confronté depuis fin mai 2025 à une série de provocations et d’attaques dans les zones frontalières.
Breizh-info.com : Qu’est-ce qui a motivé votre déploiement au Cambodge ?
Xavier (Urgence Humanitaire) : Notre présence s’explique par la volonté de soutenir un peuple menacé sur sa propre terre. Le Cambodge, ancien protectorat français, porte encore les traces de son histoire coloniale : les frontières actuelles datent de 1907, lorsque Napoléon III, à la demande du roi Norodom Ier, intervint pour garantir la survie du royaume khmer alors pris en étau entre l’Empire d’Annam et le Royaume de Siam.
Cette stabilité fragile a été bousculée dès les années 1930, puis en 1940, lorsque la défaite française en métropole a permis aux forces thaïlandaises d’envahir le nord-ouest du Cambodge. Le Japon imposera plus tard un cessez-le-feu, avant la restitution des provinces de Battambang et Siem Reap en 1947.
Ces tensions anciennes réapparaissent aujourd’hui.
Breizh-info.com : Que constatez-vous dans les zones frontalières ?
Xavier (Urgence Humanitaire) : Sur place, la situation est confuse et marquée par une volonté de la Thaïlande de reprendre le contrôle de plusieurs temples situés le long de la frontière, notamment Preah Vihear et Prasat Ta Khwai. Et ce, malgré la décision de la Cour internationale de justice de 1962 reconnaissant la souveraineté cambodgienne.
Dans les villages frontaliers, les équipes d’Urgence Humanitaire ont constaté les dégâts causés par l’artillerie et l’aviation. Dès le mois de mai, les échanges de tirs ont forcé l’évacuation de milliers d’habitants vers des camps autour de Siem Reap.
Les incursions continuent et les soldats thaïlandais multiplient les provocations : tirs de lance-pierres, installation de barbelés, pressions diverses. Les villageois, souvent armés de simples bâtons, s’opposent comme ils peuvent. Le cessez-le-feu négocié le 10 novembre a d’ailleurs été rompu par Bangkok.
Breizh-info.com : Les enfants semblent particulièrement touchés. Quelle est leur réalité ?
Xavier (Urgence Humanitaire) : Plus de 130 000 personnes ont fui les combats. Les déplacés ont d’abord érigé des camps de fortune avant que l’État ne prenne le relais. Dépourvu de capacités de transport à grande échelle, le Cambodge laisse aux habitants la responsabilité de leur propre évacuation : familles entassées dans des remorques tractées par des motoculteurs, trajets interminables de plusieurs jours.
Les camps sont majoritairement installés dans des pagodes bouddhistes, les seules structures capables d’accueillir des milliers de personnes. Certains sites dépassaient 13 000 déplacés.
Les conditions sanitaires — accès à l’eau, toilettes, hygiène — sont extrêmement précaires.
Breizh-info.com : Quels sont aujourd’hui les besoins les plus urgents ?
Xavier (Urgence Humanitaire) : Près de 90 % des déplacés ont pu rentrer dans leurs villages, mais 10 % demeurent dans les camps, les zones d’origine étant toujours instables. Une nouvelle vague d’évacuation reste possible.
Lors des combats les plus intenses, tout déplacement proche de la frontière était interdit. L’action humanitaire se concentrait alors sur la distribution de nourriture dans les camps. Après le premier cessez-le-feu de juillet, les équipes ont enfin pu pénétrer dans les villages touchés et apporter un soutien médical aux côtés des autorités locales.
Breizh-info.com : Comment rester neutre dans un contexte aussi sensible ?
Xavier (Urgence Humanitaire) : La neutralité est difficile à maintenir quand les lignes de front se déplacent. Elle repose sur un principe simple : aider uniquement les civils, écouter les déplacés, rester au plus près des besoins réels.
Face à la propagande omniprésente — accentuée par les vidéos générées par l’IA — il faut contrôler chaque information. Dans chaque guerre, les belligérants tentent d’influencer l’opinion publique.
Breizh-info.com : Les grandes organisations internationales sont présentes. Quel est l’apport spécifique d’une ONG française comme la vôtre ?
Xavier (Urgence Humanitaire) : Les grandes organisations — ONU, Croix-Rouge, ASEAN — n’interviennent que dans les grands camps administrés par l’État. Les plus petites structures, nombreuses, restent sans soutien international. Lourdes, bureaucratiques, ces institutions peuvent mettre des semaines à déployer une mission. Nous, avec nos moyens modestes, pouvons charger un pick-up et intervenir dans l’heure, même avec des informations encore fragmentaires.
Notre force : l’expérience du terrain (Arménie, Ukraine, Liban…) et une réactivité que peu d’organisations peuvent égaler.
Breizh-info.com : La “fatigue humanitaire” rend-elle la mobilisation plus difficile ?
Xavier (Urgence Humanitaire) : Une lassitude s’installe effectivement chez les Français : l’attention médiatique est monopolisée par l’Ukraine et Gaza, reléguant d’autres crises au silence. Mais une partie des donateurs reste sensible au sort de ces populations oubliées.
Breizh-info.com : S’agit-il d’un conflit territorial ou d’un drame humain qui se répète ?
Xavier (Urgence Humanitaire) : Le cœur du problème est territorial. Tant que la question des temples ne sera pas résolue, les tensions persisteront. Malgré les décisions de La Haye et les efforts de médiation régionale, la volonté thaïlandaise de récupérer ces sites continue d’alimenter le conflit.
Breizh-info.com : Les habitants que vous rencontrez croient-ils encore au retour à la normale ?
Xavier (Urgence Humanitaire) : La plupart n’ont connu que la guerre. Nous avons rencontré une femme de 105 ans, doyenne d’un camp, qui racontait la colonisation, le régime des Khmers rouges, la fuite permanente. La lassitude était palpable. Elle est décédée dans ce même camp, épuisée par une vie entière de déplacements forcés.
Oplus_0
Breizh-info.com : Qu’est-ce qui motive encore vos équipes à partir, parfois au péril de leur vie ?
Xavier (Urgence Humanitaire) : Notre engagement tient à la proximité avec les populations sinistrées. Être là où les gens souffrent, partager leur quotidien, leur apporter matériel et soutien moral.
À Avdiivka, par exemple, nous avons vu des soignants vivre dans des maisons abandonnées, cuisinant eux-mêmes avec les moyens du bord. Le simple fait d’apporter du café ou quelques barres de céréales redonnait un peu d’espoir.
Breizh-info.com : Quel message souhaitez-vous adresser aux lecteurs français — et bretons — susceptibles de vous soutenir ?
Xavier (Urgence Humanitaire) : Nous voulons avant tout donner de la visibilité à nos actions.
Il existe sur le terrain une diversité d’ONG, dont certaines défendent une vision enracinée des identités et la volonté pour ces peuples de vivre en paix sur leur terre. Soutenir Urgence Humanitaire, c’est soutenir cette approche directe, réactive et profondément humaine. Je tiens à remercier Airavata, ONG qui lutte pour la préservation des éléphants dans la province de Ratanakiri au Cambodge et qui a été très active dans l’aide aux déplacés.
#webtube : Saint-Malo a connu ce dimanche un de ces moments où l’on sent qu’un paysage politique est en train de se reconfigurer sous nos yeux. Sous une pluie battante, dans une ville peu réputée pour ses affinités avec le Rassemblement national, Jordan Bardella a pourtant attiré une foule compacte — plusieurs centaines de personnes dès 14 h, probablement plus de mille sur l’ensemble de l’après-midi — venue faire signer son nouveau livre Ce que veulent les Français.
Devant l’hôtel Oceania, une file ordonnée, parfois longue de plusieurs dizaines de mètres, s’est formée bien avant l’arrivée du président du RN. Des jeunes, des familles, des retraités, des sympathisants venus de Guingamp, Rennes, Fougères, Vitré… Certains partis à l’aube pour ne pas manquer l’occasion d’une photo ou d’un mot échangé. Un enthousiasme visible, assumé, qu’on ne voit plus guère lors des déplacements d’autres responsables politiques, y compris médiatiques.
Il faut plusieurs minutes pour remonter l’immense foule venue pour la séance de dédicaces de @J_Bardella à Saint-Malo.
À l’intérieur, Bardella s’affiche tout sourire, multiplie les échanges brefs mais chaleureux. Ceux qui ressortent témoignant d’un contact simple : « On apprend beaucoup sur la vie des gens », « Il nous écoute vraiment », « On l’a suivi jusqu’à Narbonne ». Une ferveur populaire rare en Bretagne pour un responsable national.
Une contre-manifestation dispersée, trois blessés, et un climat révélateur
À quelques centaines de mètres, environ 200 à 300 opposants — la gauche locale, des associations militantes, des antifas— ont tenté de se rapprocher du lieu de la dédicace. Certains ont jeté des pierres, des galets, et voulaient en découdre. Une ligne de CRS les en a empêchés. Une grenade assourdissante, lancée au moment où le cortège progressait, a blessé trois personnes, dont deux femmes de 76 ans.
Une cinquantaine d’éléments radicaux de l’ultra gauche se sont rassemblés sur la plage de Saint-Malo face a l’hôtel qui accueille @J_Bardella. Des projectiles fusent sur les forces de l’ordre. pic.twitter.com/4I7J2nWNG5
Les slogans (« Saint-Malo ne sera pas facho ») et l’agressivité, la haine même de certains présents, tranchent avec le calme de la file d’attente qui, elle, se retrouve à scander « Bardella président » lorsque deux manifestants tentent de perturber l’événement. Deux mondes côte à côte, mais dont le rapport de force numérique semble de plus en plus déséquilibré.
Ce que veulent les Français bénéficie d’une mise en place massive.
Le premier ouvrage de Bardella s’est déjà vendu à plus de 200 000 exemplaires.
Éric Zemmour, depuis 2018, a écoulé près de 800 000 livres.
Philippe de Villiers dépasse régulièrement les 100 000 ventes.
À gauche ? Les chiffres sont sans appel : certains titres politiques récemment publiés — Aurore Bergé, Tondelier, Buzyn et d’autres — peinent à dépasser 200 exemplaires, un effondrement inédit dans le paysage éditorial contemporain.
Les libraires eux-mêmes constatent : les essais à succès sont désormais signés Bardella, Zemmour, De Villiers, Goldnadel. Fayard, maison historique, a pris un virage éditorial assumé, sous l’influence de Lise Boëll. Et le public suit.
Il y a là plus qu’un phénomène de librairie : une recomposition culturelle.
Un révélateur politique : la popularité réelle, non sondages, non réseaux sociaux
À Saint-Malo, ville pourtant loin du “cœur sociologique” du RN, le contraste était frappant :
des centaines de personnes venues pour un livre
200 à 300 opposants
Une centaine de policiers mobilisés
Une dédicace continue de 14 h à 19 h
Ce type d’images, répétées dans plusieurs villes, est un indicateur plus fiable que les plateaux TV ou les communiqués d’appareil : lorsque des centaines de Français patientent une heure sous la pluie pour un livre politique, une dynamique de fond s’installe.
Même Bardella l’a souligné : « Je suis étonné de voir la gauche manifester contre… un livre. ». Le paradoxe n’a échappé à personne.
Ce dimanche malouin n’est pas seulement un fait divers local.
Les Français semblant déserter les meetings traditionnels, ce sont les séances de dédicaces qui deviennent un thermomètre politique. Et celui-ci indique, partout où il passe, une montée continue de l’opinion favorable au RN — bien plus visible dans les files d’attente que dans les commentaires indignés des réseaux militants.
À Saint-Malo, ce n’est pas seulement un écrivain politique qui a attiré la foule. C’est un signe de plus que la vie politique française est en train de se décaler, culturellement, socialement, électoralement.
Quand Bardella, Zemmour et De Villiers vendent par centaines de milliers, quand leurs déplacements deviennent des événements populaires, et que leurs opposants peinent à mobiliser… le message est clair : les lignes ont déjà bougé.
Et ce ne sont pas les slogans criés à 200 personnes qui masqueront les files d’attente de milliers de lecteurs.
Nicolas Gauthier. Vous venez de signer la première biographie exhaustive de Jean-Luc Mélenchon, personnage aux multiples facettes. Vous citez Charles Péguy qui affirmait : « À douze ans, tout est plié. » D’où le « traumatisme » de l’homme qui, ancien enfant de colons né au Maroc et, à ce qu’il en dit, fort mal accueilli ensuite par la France du terroir, a désormais tendance à se considérer pour plus maghrébin que les Maghrébins. Comment démêler la part d’enfance et celle du calcul politique ?
Rodolphe Cart. Faisons un rappel : Mélenchon nait à Tanger en 1951. Il passe toute son enfance au Maroc jusqu’en 1962, avant que sa mère ne s’installe en Normandie. La rencontre avec les « locaux » se passe mal et le petit Mélenchon a le mal du pays. Il explique alors que les Normands le traitent de « bougnoule » ou de « bicot ».
On retrouve ce tropisme maghrébin tout au long de sa carrière. Encore le samedi 1er février 2025 à Toulouse, Mélenchon acte que le peuple historique français – même populaire – ne l’intéresse plus. En évoquant son concept de « Nouvelle France », il revient sur son origine maghrébine : « Et dites-vous bien, comme je le dis à chacun des jeunes gens que je croise et dont je sais qu’ils sont nés comme moi au Maghreb ou bien encore ailleurs : cette partie du pays est à nous, c’est notre patrie, c’est notre pays. »
Un pur produit de la politique politicienne…
N. G. Ainsi sent-on chez lui un fort désir de revanche sociale. Il est vrai que, même ministre ou sénateur socialiste, il a souvent été toisé de haut par les gens de gauche. D’après vous, cette frustration sociale a-t-elle contribué à former sa conscience politique ?
R. C. Fils d’un receveur des postes et d’une mère institutrice, Mélenchon ne vient pas non plus du ruisseau. En revanche, il s’est vengé en devenant l’un des leurs, c’est-à-dire des « importants ». Il a agi en Essonne – son premier fief électoral – comme un baron local. Ce pouvoir qu’il a acquis s’est construit à force de manigances diverses et d’un sens tacticien politique hors pair. Sur ces terres, il ne cesse d’agir comme un hobereau sûr de son pouvoir, de sa mainmise sur les hommes et les institutions. Il est un pur produit de la politique politicienne et « ne sait faire que ça », juge sévèrement le socialiste Claude Germon, son ancien mentor.
N. G. Éduqué dans le catholicisme, il rejoint ensuite le trotskisme, autre forme d’ascèse. Son actuel messianisme serait-il aussi dû à ce parcours finalement aussi religieux que politique ?
R. C. Plus que son passage à l’OCI, je mentionnerai plutôt la franc-maçonnerie pour mettre en lumière ce lien entre religieux et politique. L’année de l’entrée de Mélenchon au Grand Orient est symbolique : 1983. Cette année-là, le socialisme devient l’une des modalités de la gestion du capitalisme financier, libéral et planétaire. Et effectivement, c’est le moment où il reconnaît, lui, qu’il est « K.-O. debout ». La maçonnerie est pour lui comme une bouée de sauvetage, en tout cas mystiquement. Cela ne lui fait pour autant oublier son seul et unique but, dans la vie : la conquête du pouvoir. Si on veut comprendre ses diverses positions, il faut tirer le fil « républicain » qui remonte à sa condition d’homme « sans terre », depuis son départ du Maroc. La France ne constitue qu’un écrin pour une chose qui la dépasse et qui est la mystique des droits de l’homme. Le peuple français historique n’est finalement que l’acteur d’une pièce de théâtre plus large : la Révolution française, que d’autres acteurs – venus pourquoi pas des quatre coins du monde – peuvent rejouer éternellement.
Un trotskiste aux méthodes staliniennes…
N. G. D’ailleurs, il n’y a guère que les gosses de la bourgeoisie progressiste pour croire que La France insoumise est un mouvement « cool », alors que son fonctionnement, quoique donné pour « gazeux », demeure si vertical et autoritaire qu’à côté, le Rassemblement national a des airs de Woodstock. Au vu des purges à répétition et du management par la terreur faisant office de loi, ce bel édifice ne serait-il pas un brin fragile ?
R. C. Il est certain que l’après-Mélenchon posera des problèmes pour la survie de La France insoumise. Le parti a été construit entièrement autour d’un homme et marche par cercles concentriques quasiment impénétrables. Son parcours politique est jalonné des hommes qu’il a sacrifiés pour son avancement. En 2016, lorsque Léa Salamé lui demande pourquoi il n’avait pas réussi à faire « monter » des successeurs, Mélenchon lui réplique en citant les noms de Raquel Garrido, Alexis Corbière, Éric Coquerel, Danielle Simonet. Tous, sauf Coquerel, ont été purgés !
Mélenchon voit son parti comme une structure organisée et disciplinée pour influencer le débat politique, créer une atmosphère positive à ses idées. Chaque insoumis doit être un sans-culotte, une tricoteuse, un faiseur de journée en puissance. Dès le départ, l’ultracentralisme s’impose pour évincer la moindre ligne divergente. « Pas de fraction », pas d’opposition et pas de courants discordant en interne.
Un mythe antifasciste bien pratique…
N. G. L’art de la politique consiste généralement à surmonter ses propres contradictions. On le voit dans le cas du RN, entre « libéraux-conservateurs » et « nationaux-populistes », ce qui oblige Marine Le Pen et Jordan Bardella à jouer en permanence le grand écart. Mais, chez LFI, faire de même avec des wokistes et des islamistes paraît autrement plus complexe, sachant qu’il peut être plus complexe de faire cohabiter, d’un côté, des féministes et, de l’autre, des gens persuadés que la place des femmes est à la cuisine. Et ne parlons même pas du mariage homosexuel. Pensez-vous que Jean-Luc Mélenchon soit à même de résoudre cette infernale équation ?
R. C. Pour gommer toutes ces divergences, Mélenchon en appelle au mythe antifasciste. En agitant ce chiffon sur la place publique – bien que cette ritournelle prenne de moins en moins –, Mélenchon surpasse ces oppositions en centrant le débat sur le « bourgeois », le « raciste », le « fasciste », le « dominant », l’« oppresseur », le « colonialiste », l’« impérialiste », etc. On verra bien le temps que ça tiendra.
N. G. Aujourd’hui, cet homme est, en quelque sorte, ce qu’était Jean-Marie Le Pen au siècle dernier. Fort d’un socle électoral de 15 %, mais voué aux gémonies de 85 % de ses compatriotes. Un boulevard pour le RN, en 2027 ?
R. C. Si la situation paraît idéale pour le RN, dans le cas d’un second tour contre LFI, je ne vendrai toutefois par la peau de l’ours si vite. Mélenchon est un renard de la politique. En cas d’accession au second tour – le postulat de mon livre –, alors, le Mélenchon du premier tour « anti-système » que vous décrivez ferait une mue éclair pour incarner le « dernier rempart » contre l’arrivée au pouvoir de la « bête immonde ». Vous pouvez être certains que ses équipes actionneraient tous les leviers possibles (manifestations, grèves, pétitions, médias, déclarations des célébrités, etc.) pour créer un mouvement. Habilement, Mélenchon se recentrerait en même temps pour récupérer la partie la plus large possible des électeurs du bloc central. Même si je pense que le RN l’emporterait, le score serait beaucoup plus serré qu’on ne le pense…
#webtube : Une grande idée dans une petite machine, le Micral N. Non, les révolutions technologiques ne viennent pas toutes de Californie. La première machine informatique, appelée « ordinateur personnel », n’a pas vu le jour dans un garage américain mais dans un modeste local de la région parisienne. Et son inventeur, François Gernelle, n’avait sous les yeux que des circuits imprimés et un budget qui tenait dans une poche de chemise.
Les ordinateurs étaient encore de grandes armoires
Nous sommes en 1973 et l’INRA (Institut de recherche agronomique) cherche un moyen d’automatiser des mesures sur des cultures de blé. Les grands ordinateurs de l’époque – ces monstres qui remplissent des pièces entières – coûtent une fortune. On fait donc appel à la petite société R2E, spécialisée dans les systèmes électroniques, et à son ingénieur vedette : François Gernelle.
Une idée révolutionnaire
Gernelle n’a rien du savant fou. C’est un homme réservé, calme et méthodique. Il a une idée simple et lumineuse : utiliser un microprocesseur pour créer une machine compacte, programmable et surtout abordable. Cette minuscule puce apparue récemment est une invention américaine – à tout seigneur tout honneur. Aujourd’hui, cela semblerait évident, mais en 1973, alors qu’on parle encore d’ordinateurs avec distance et un peu de crainte, l’idée est déjà reconnue comme révolutionnaire, de l’autre côté de l’Atlantique.
Pas plus grand qu’un attaché-case
C’est ainsi qu’est né le Micral N. Une petite boîte beige, pas plus grosse qu’un attaché-case, mais débordant d’intelligence, ou plutôt de connaissances. Pour la première fois, un ordinateur n’est plus une forteresse technologique, c’est un appareil qu’on peut installer « bêtement » sur une table et utiliser en le branchant sur une prise.
Lorsque le prototype est présenté à l’INRA, certains ingénieurs – habitués aux énormes calculateurs IBM – ont d’abord cru qu’il s’agissait d’un boîtier vide, d’une maquette de démonstration. Un chercheur l’aurait soulevé, étonné de son poids plume, avant de demander : « Mais… où est l’ordinateur ? » Gernelle aurait simplement répondu, en souriant : « Vous l’avez entre les mains. »
Les grands esprits se rencontrent : le Micral fonctionne donc grâce à un microprocesseur. Pas de clavier, pas d’écran, on utilise des cartes perforées, des téléscripteurs, tout ce que les ingénieurs peuvent récupérer ou adapter. Et le résultat était là : un ordinateur personnel vendu quelques milliers de francs, quand les machines concurrentes coûtent dix à trente fois plus !
Le Micral N, tout premier micro ordinateur de l’Histoire
L’Amérique prépare le grand assaut
Pendant que le Micral se vend modestement dans l’Hexagone et qu’il grandit tranquillement, l’Amérique prépare le grand assaut : l’Altaïr 8800, de Mits, puis Apple, puis IBM PC. Une vague gigantesque qui va tout emporter sur son passage.
Le Micral, lui, n’a pas bénéficié d’une communication tonitruante : pas de budget, pas de Jacques Séguéla ni de Philippe Michel, le génie parisien connu de tous les professionnels de la publicité de l’époque. C’est à ce dernier (et à son équipe dont votre auteur faisait partie) que Steve Jobs confiera sa marque Apple pour l’Europe : plus gros budget publicitaire français avec Renault. Par l’humour et la simplicité des slogans, des films et affiches devenus célèbres, la peur de l’ordinateur s’est envolée. Et dans les années 1980, le « computer » américain (nommé Macintosh, puis Apple II C) est entré chez M. Tout-le-Monde au nez et à la barbe de François Gernelle. Pendant que Steve Jobs et Bill Gates devenaient milliardaires.
Pas de garage, pas de légende
Pas de mythe fondateur hollywoodien, pas de garage, pas de légende, juste un ingénieur brillant, des collègues talentueux et un sens du pragmatisme admiré mais rarement célébré. Les historiens de l’informatique sont aujourd’hui formels : le Micral N est le premier micro-ordinateur commercial au monde. Pas un bricolage artisanal, pas un prototype de laboratoire, mais une machine construite en série et vendue à des clients tous satisfaits. Une première mondiale… bien de chez nous.
Le génie d’un Blaise Pascal en héritage
Cette petite victoire technologique est typiquement française et digne de la machine à calculer de Pascal, la Pascaline. Modeste, discrète, presque invisible, elle est pourtant fondée sur un savoir-faire incontestable. On ne l’a pas crié sur tous les toits ; on l’a fabriquée, tout simplement. Avec la conviction tranquille que l’ingéniosité ne dépend pas d’un drapeau mais d’un cerveau bien fait.
Nostalgie
11 juin 2017. Quarante-cinq ans plus tard, l’un des cinq derniers exemplaires connus du Micral N sera vendu aux enchères 50.000 euros. Son acheteur n’est autre que Paul Allen, l’un des fondateurs de Microsoft, qui en a fait l’acquisition pour le Living Computer Museum de Seattle. Comme souvent dans notre Histoire, nous avons inventé quelque chose avant les autres, puis laissé les autres en faire une saga mondiale. Mais qu’importe : la vérité historique est têtue. Et elle a un nom : Micral N. Une petite machine pour une grande idée.
#webtube :Face à un Président qui agite la peur de la guerre pour masquer ses échecs, les Français, exaspérés, s’impatientent. Toute la semaine a été dominée par les répercussions de l’intervention du chef d’état-major des armées, le général Mandon, devant le Congrès des maires de France, qui a affirmé que le pays devait restaurer sa « force d’âme pour accepter de nous faire mal et protéger ce que l’on est » et qu’il devait être prêt à « accepter de perdre ses enfants ».
« Perdre nos enfants », une phrase pour « faire peur »
Georges Michel a pointé, dans son éditorial, les ambiguïtés d’une telle déclaration, destinée à accroître un climat anxiogène qui aura été la constante des mandats d’Emmanuel Macron. Ce week-end, c’est un autre général, devenu député européen, le général Gomart, qui, sans rien nier de la menace russe, enfonce le clou, dans le JDD : « Je suis très gêné par cette déclaration. Le chef d’état-major s’est fait le porte-voix du président de la République, lors d’une évidente commande politique, pour faire peur aux Français. Les maires sont sortis sidérés de cette prise de parole ! Emmanuel Macron veut instiller la peur auprès des Français pour camoufler son bilan intérieur catastrophique. » Devant l’ampleur des réactions, qui n’émanent pas que des cercles poutinophiles, les explications de texte se sont succédé pour sauver le soldat Mandon : porte-parole du CEMA, ministre, porte-parole du gouvernement. Et jusqu’au Président lui-même, ce week-end, depuis l’Afrique du Sud. Selon la plus pure tradition macroniste de s’adresser aux Français depuis l’étranger, le plus souvent pour leur faire la leçon. De loin… Selon le Président, ses paroles ont été « détournées » pour « faire peur » ! Sacré détournement d’intention, en effet !
Macron, un Président qui « qui menace loin mais protège peu ici »
Une sorte de rétropédalage et une façon de battre en retraite devant ce qui ressemble de plus en plus à un ballon d’essai raté et à un gros couac de communication ? En tout cas, les Français ne sont pas dupes et la dernière enquête de popularité du JDD est accablante pour le Président : il demeure scotché à ses 16 % de bonnes opinions et le réservoir des très mécontents continue de grossir : 56 %, « un niveau record » ! Le verdict des Français interrogés est sans appel : « fantoche », « déconnecté », « toujours à l’étranger », « Mozart de la finance ? On s’est fait avoir sur la marchandise… » et « va-t-en-guerre », lâchent certains, lassés d’un Président « qui menace loin mais protège peu ici ».
Lecornu paye la mascarade de la discussion budgétaire
Or, pendant ce temps, le chaos politique et parlementaire est en train d’accoucher d’un chaos budgétaire : le volet recettes du projet de loi de finances a été refusé à la quasi-unanimité, dans la nuit de vendredi à samedi, un seul député ayant voté pour ! Du jamais-vu. Ce vote a balayé plus de cent vingt-cinq heures de travaux des députés, donnant un sentiment d’immobilisme et d’impuissance et confirmant les Français dans l’idée que la nomination de Lecornu n’a qu’un but : prolonger artificiellement un pouvoir macroniste aux abois. Un pouvoir qui se dirige donc tout droit vers une adoption unilatérale et autoritaire d’un budget introuvable. Ordonnances ? Loi spéciale ? Surprise : ce sera le cadeau de Noël. Le sondage du JDD mesure les répercussions de cet amateurisme sur la cote de confiance du Premier ministre. Jusqu’à présent épargné, il est désormais entraîné dans sa chute par Macron, note le journal. Il recule en effet de quatre points, ce mois-ci, sa plus forte baisse depuis son arrivée à Matignon. Pour Frédéric Dabi, de l’IFOP, « même la figure la plus apaisante de la Macronie commence à être contaminée par l’impopularité présidentielle ». Et le sondeur de relever ces critiques des Français qui commencent à monter à son encontre : « trop fidèle au Président », « l’homme de Macron », « il n’agit pas ». Pire : le psychodrame du deal avec les socialistes sur la suspension de la réforme des retraites laisse complètement indifférent, ne lui valant aucune gratitude ! Si Macron est au tapis, Lecornu dispose encore d’une marge de régression…
Comment un tel attelage, responsable du chaos politique, financier et sécuritaire dans lequel se trouve la France, pourra-t-il tenir encore plus d’un an à la tête du pays ? La « force d’âme » commanderait à un exécutif aussi impopulaire de s’effacer.
#webtube : Au grand dam de la bien-pensance, les ouvrages de certaines personnalités de droite se vendent comme des petits pains. C’est un phénomène qui en inquiète beaucoup certains. Depuis quelque temps, les livres écrits par des personnalités de droite rencontrent un succès retentissant, en librairie. Le dernier ouvrage de Jordan Bardella, Ce que veulent les Français (Fayard), par exemple, a dépassé la barre des 40.000 exemplaires vendus depuis sa parution fin octobre. Il talonne La messe n’est pas dite (Fayard), d’Éric Zemmour, et ses 45.000 lecteurs. Très en forme, les deux leaders politiques restent cependant loin derrière Philippe de Villiers, dont l’essai Populicide (Fayard) s’est déjà écoulé à quelque 107.000 exemplaires. Une performance à faire pâlir bon nombre d’auteurs…
Tous les livres de nature politique n’ont en effet pas la chance de trouver leur public. D’après le classement GFK, qui fait autorité dans le domaine, les dernières publications du centriste Thomas Cazenave (Péril sur la démocratie, Plon), de l’ex-ministre macroniste Agnès Buzyn (Demain notre santé, Plon) et de l’écologiste Marine Tondelier (Demain, si tout va bien, Albin Michel), ne figurent pas parmi les 2.000 meilleures ventes hebdomadaires, ni même dans le Top 100 des essais et documents, dont la barre d’entrée s’établit à… 207 exemplaires écoulés. La pilule est, également, difficile à avaler pour Xavier Bertrand, dont le bouquin Rien n’est jamais écrit (Robert Laffont) vient péniblement de franchir la barre fatidique des 200 exemplaires vendus, malgré un long passage promo dans l’émission phare du service public Quelle époque !, le 8 novembre dernier. Un bide humiliant ? « Non, parce que son livre rencontre un grand écho sur les salons », veut encore croire son éditeur.
La gauche se rassure comme elle peut
À écouter certains commentateurs, la popularité des auteurs conservateurs serait grandement à relativiser. « Dans le cas de Bardella, il y a une curiosité des Français et un geste militant des électeurs du Rassemblement national », nuance ainsi un observateur, auprès du Parisien. Cet argument étonnant – qu’on n’entend jamais lorsqu’un livre écrit par un responsable de gauche connaît le succès – semble pourtant bien spécieux : si les militants de droite savent se mobiliser pour faire triompher en librairie les écrits de leurs champions, pourquoi les deux premiers ouvrages de Marine Le Pen ne se sont respectivement vendus qu’à 16.000 et 21.000 exemplaires ?
Le média de service public France Info a lui aussi voulu nuancer ce nouveau succès des livres de droite. Le 15 novembre, il a publié un article de « fact checking » intitulé « Les auteurs d’extrême droite sont-ils en tête des ventes en librairie ? ». « C’est donc vrai », ont finalement conclu les trois journalistes, dépités, à l’issue de leur petite enquête. Bien décidés à ne pas en rester là, ils ont alors fait appel à un « historien » très orienté à gauche afin d’apporter de l’eau à leur moulin. Pour cet expert – qui retweete, sur sa page X, des posts d’élus LFI, d’Edwy Plenel ou de Jean-Michel Aphatie -, l’explication du phénomène qu’on observe actuellement en libraire porte un nom : Vincent Bolloré. « La réussite de la croisade bolloréenne réside dans la capacité à utiliser des marques médiatiques reconnues pour en faire le tremplin de la normalisation de ces idées d’extrême droite, explique le dénommé Alexis Lévrier. Pour l’édition, c’est Fayard dont on a fait un outil de valorisation des idées d’extrême droite. »
"Fayard Bollorisé" : glaçant récit sur la tentative de livrer Fayard à une éditrice d'extrême-droite qui publie Bardella.
Bolloré affermit et étend sa méthode du "grand remplacement". Il faut l'arrêter, vite !
Mais si, comme s’en indigne France Info, « les auteurs d’extrême droite publiés chez Fayard ont droit à des places de choix dans les boutiques Relay, qui appartiennent aussi à Vincent Bolloré », l’honnêteté journalistique commande d’ajouter que ces mêmes auteurs sont très souvent boycottés dans les librairies. « Je ne vais plus dans la petite librairie de ma ville, à cause de ça. Refus de me commander le livre d’un responsable politique d’extrême droite », témoignait, le mois dernier, un reporter, sur X. « Nombre de petites librairies sont militantes (de gauche) sans le dire ouvertement. Elles refusent parfois de commander tout livre publié par un éditeur soi-disant « de droite » », observait aussi le politologue Bruno Tertrais. On se souvient également des plaintes de Dora Moutot dont le livre Transmania (Magnus) avait été caché par certains libraires et responsables de rayons, ou encore de l’autobiographie de Jordan Bardella qui avait été refusée par plusieurs enseignes au nom de leurs « valeurs ».
C’est à l’aune de ces opérations de boycott, invisibilisées par les médias publics, que le succès littéraire d’auteurs de droite est à apprécier. Imaginez les scores qu’atteindraient Éric Zemmour ou Philippe de Villiers, s’ils étaient un tant soit peu défendus par les libraires et la presse mainstream !
#webtube : Je songe souvent à nos enfants et petits-enfants de patriotes qui sont nés dans les années 1950 à 1970 et qui ont vécu ces années 1980 à 1995. Aucun n’aurait pu imaginer dans ces périodes, en toute capacité de réflexion, en toute indépendance, ce que ces années 2000 allaient contenir de folies politiques, d’aberrations intellectuelles, de chute de culture générale, d’invasion migratoire et d’instruction publique.
Aujourd’hui, un Français des années 1950 certifié « fin d’études primaires » serait capable de passer un BAC haut la main et sur toutes les facettes de l’instruction nationale. On peut lire des lettres magnifiques d’hommes du terroir, à l’écriture déliée, impeccable et quasi sans fautes.
Ces Français certifiés du primaire étaient projetés dans la vie active à 12 ou 14 ans chez un patron d’apprentissage, à l’usine où travaillaient papa et maman, dans l’atelier du coin ou carrément à des kilomètres de leur famille parce qu’ils savaient lire, écrire et compter et qu’ils mettaient leur misérable salaire en fin de mois dans l’escarcelle familiale.
Les autres, les plus chanceux ou plus brillants, allaient en sixième parce qu’ils étaient les meilleurs de la classe. Avec du travail et de la chance, ils allaient devenir bacheliers, former une élite respectée.
Plus vieux, tous se retrouvaient dans des vies où les moins instruits n’étaient pas, loin de là, les moins riches ou les moins à l’aise pécuniairement car ils avaient créé leur entreprise, monté des ateliers, ouvert des commerces, etc.
Rien n’était impossible pour ces générations de Français. Ce qui n’est plus le cas semble-t-il aujourd’hui
Peu à peu, les édiles politiques issus de l’après-guerre ont abandonné les raisons qui faisaient que la France était une chance pour tous. Ils ont été remplacés par des Français plus motivés par la carrière, enclins à trahir les citoyens, les Français de France et même leur famille.
Nous avons des politiciens incultes, ignorant leur histoire nationale, obsédés par des éléments de langage comme « toutes zé tous » « ceux zé celles » « citoyennes zé citoyens« , et autres fadaises linguistiques macronistes qui permettent de faire oublier aux « électeurs zé électrices » qu’ils se fichent pas mal de votre sexe et de votre désir de sécurité.
La peur de l’avenir que nos enfants et petit-enfants découvrent est la volonté morbide des « puissants » du jour de faire peur et ce, depuis plusieurs années.
Depuis François Mitterrand, de Jacques Chirac à Emmanuel Macron, en passant par Sarkozy et Hollande, tout est fait pour démoraliser les citoyens de France et les rendre fragiles et incapables de se révolter.
Nous sommes face à une invasion migratoire islamique qui tue et nos pseudo-dirigeants vous font regarder le doigt russe au lieu de regarder la main islamique
Nous avons des dirigeants politiques qui ont suicidé la France industrielle, rurale, paysanne et culturelle.
Avec la complicité d’autres demeurés issus d’autres pays de l’Union européenne, ils ont inventé des mécanismes juridiques qui font de nos sociétés des proies économiques faciles, des cibles, du gibier à détrousser et des citoyens lobotomisés bons à violer, à tuer après les avoir intoxiqués à la cocaïne.
Quelques tableaux sociétaux pour comprendre les dégâts d’une invasion qui cache son nom grâce à des Daladier plus fourbes que le vrai.
Je remercie tous ces jeunes militants issus des partis de la droite nationale et toutes ces militantes issues du Collectif Némésis d’Alice Cordier, merci aussi à Mila, merci à Casus-Lady pour son travail sur l’islam. Tous sont conscients et tentent de secouer cette France endormie par quarante-cinq ans de confortable léthargie.
Vous êtes mon réconfort, mon espérance, même si je sais que je suis assez vieux pour comprendre que je ne verrai pas votre victoire. Cela fait plus de trente ans que je lutte en interne dans des partis politiques, mon syndicat d’entreprise, mon association et que j’écris, que je manifeste, et vous êtes là pour continuer le combat. La France ne peut pas perdre avec des militants comme vous.