. Labellisation des médias : il était une fois l’Union européenne

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#webtube : Les deux compères hors-sol constatent avec effroi que le récit progressiste est de plus en plus rejeté par les peuples. Chacun le sait qu’Emmanuel Macron est un bon petit soldat de l’empire bureaucratique dirigé par Ursula von der Leyen. Or, depuis quelque temps, les deux compères hors-sol constatent avec effroi que le récit progressiste et mercantile porté par l’oligarchie mondialisée est de plus en plus rejeté par les peuples. Tout simplement parce que les fruits en sont amers. Il est bien ennuyeux pour eux que ces foutus peuples votent de moins en moins comme il faut. À cette « anomalie », il fallait bien trouver une cause : la désinformation. Certes, la désinformation existe. Elle a été un instrument privilégié de l’URSS et des marxistes. Elle s’accompagnait de l’inversion du sens des mots. Ainsi, une guerre d’asservissement à l’idéologie marxiste-léniniste devenait une guerre de libération. Le Monde pouvait ainsi titrer que Pol Pot avait libéré Phnom Penh.

Pour l’UE, un combat déjà ancien

Pour l’oligarchie progressiste contemporaine de droite et de gauche, la question est d’empêcher qu’une information libérée de la doxa idéologique ne soit diffusée. Il ne faut pas parler des faits qui la contredisent. Comme disait le philosophe allemand Fichte, « si la théorie entre en conflit avec les faits, tant pis pour les faits ». Le rapport avec le réel est celui du rapport à la vérité. Pour la philosophie classique héritée de la Grèce, la vérité consiste dans l’adéquation de la pensée avec la réalité. Mais pour les « intellos de gauche » et notre nomenklatura, biberonnés à Bourdieu, « il n’y a pas de force intrinsèque de l’idée vraie ». Dès lors, pourquoi se gêner ? Il est possible de relever une curieuse indifférence à la vérité dans les cénacles journalistico-politiques. Ceux-ci nous assènent une opinion dominante qui est construite non à partir de faits avérés et démontrables par tous mais à partir de présupposés idéologiques, de sentiments personnels, de croyances et de réflexes grégaires propres à ces moutons de Panurge idéologiques qui vivent en circuit fermé.

Pour l’Union européenne, le combat est déjà ancien. En 2016, la Commission s’est doté d’un outil intitulé « Les décodeurs de l’Europe » afin de contrer les critiques faites au système européen, supposées fondées sur de fausses nouvelles. L’année 2016 n’est pas anodine, c’est celle  du référendum britannique par lequel 51,89 % des sujets de Sa Très Gracieuse Majesté ont décidé de se retirer de l’UE. Or, pour celle-ci, la seule explication à cette décision réside dans la désinformation. Le fait que le peuple britannique ait réellement souhaité « reprendre le contrôle » de son destin n’a pas effleuré les eurocrates. Et c’est ainsi que « toute l’Europe » déplore « les allégations mensongères » ayant conduit au Brexit ou encore « les discours climato-sceptiques qui entravent la politique de lutte contre le réchauffement climatique », qui est l’alpha et l’oméga de la politique de la Commission. Il existe donc une « vérité révélée » délivrée par la Commission européenne et toute opinion contraire est une hérésie.

À ce sujet — [EDITO] Le dernier coup de foudre de Macron : Madame Anastasie !

Dans le « Digital Services Act », la Commission constate que « la désinformation [comprendre une information non conforme] n’est pas en soi illégale » et semble regretter que l’Union européenne ne puisse donc pas « l’interdire sans porter atteinte à l’un de ses piliers fondamentaux : la liberté d’expression ». Ouf ! Toutefois a germé dans l’esprit impérial de Mme von der Leyen et de ses collaborateurs l’idée de recourir à des « vérificateurs de faits ». La Commission a donc décidé de coopérer avec le « Réseau européen des normes de vérification des faits » (European Fact Checking Standards Network), qui regroupe divers organes de presse ou associations. Pour la France, l’AFP depuis 2023. Nous voilà rassurés !

Une vieille obsession présidentielle

Lors des vœux à la presse de 2018, Emmanuel Macron avait abordé la question de la certification de l’information. Ce sujet est donc une vieille obsession présidentielle et ses propos devant les lecteurs de La Voix du Nord du 19 novembre dernier n’auraient pas dû surprendre mais plutôt inquiéter : « C’est une matière dangereuse, en fait, l’information. » Et penser « que c’est important qu’il y ait une labellisation faite par les professionnels » ne rassure pas. En effet, il existe des inimitiés et même des haines journalistiques, des réflexes concurrentiels, des combats idéologiques. Quand on sait que France 24, radio d’État, publiait, le 2 juillet 2024, sous la plume de Benjamin Dodman, un papier intitulé « Comment Bolloré et son empire médiatique ont porté l’extrême droite aux portes du pouvoir », dans lequel était évoquée sans cesse la période de l’Occupation et écrit que le scénario d’une alliance des droites « conduirait à la formation du premier gouvernement d’extrême droite en France depuis le régime de Vichy » (oubliant que ledit régime été fourré d’hommes de gauche, depuis Déat, Doriot et Bousquet en passant par Mitterrand, décoré de la Francisque, et que les pleins pouvoirs avaient été donnés au maréchal Pétain par une grande partie des parlementaires de gauche), il est facile d’imaginer le danger de la labellisation par les pairs.

Tous ces démocrates proclamés, dont le point commun est qu’ils se méfient du peuple comme de la peste, ne rêvent que d’une chose : conditionner la pensée, encadrer l’information, formater l’éducation. Non à développer l’esprit critique, la confrontation des idées, la délibération raisonnable des décisions. Ces êtres déracinés, nourris d’obsessions idéologiques, sont dangereux. D’autant plus dangereux que l’effondrement de leur magistère délétère les rends agressifs voire fous furieux. Ne soyons pas naïfs : ils sont prêts à tout pour se maintenir en place. Soyons prêts à tout pour défendre nos libertés.

Stéphane Buffetaut, dans BV

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