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#webtube : Faire le VRP diplomatique lorsque l’on est incapable de gouverner son propre paysf n’est que ridicule… Nous venons de connaître un épisode burlesque dans l’histoire de la République, cinquième du nom. Un Premier ministre qui présente un gouvernement dont la durée de vie a été de quatorze heures, qui, à peine sorti par la grande porte de Matignon, revient par la fenêtre, est quelque chose d’inédit : « Il court, il court, le furet, le furet du bois, Mesdames, le furet du bois joli. Il est passé par ici, il repassera par là. »
Le pauvre Sébastien Lecornu nous joue la supplique de Mme du Barry : « Encore un instant, Monsieur le bourreau », les députés du « bloc central » tenant le rôle du chœur antique. Tout sauf le couteau de la dissolution. Ou de la démission. Pour ceux qui en douteraient encore, la République française, telle qu’elle est devenue, n’est pas vraiment un régime sérieux. Elle est inapte à contrecarrer les errements des politiciens. Elle en est le jouet. Quant à la France… Advienne que pourra !
Les électeurs l’ont voulu, ils l’ont eu
Nombreux sont ceux qui font porter la responsabilité de la situation à Emmanuel Macron. Elle est indéniable, mais elle est partagée par les Français. En effet, le résultat des dernières élections législatives est l’Assemblée nationale telle qu’elle est composée aujourd’hui. Les électeurs l’ont voulu, ils l’ont eu. Le problème est que les institutions de la Ve République peuvent fonctionner avec des majorités claires : soit une majorité présidentielle conjuguée avec une majorité parlementaire, soit une majorité parlementaire cohabitant avec un Président qui n’est pas en concordance avec cette majorité parlementaire, ce qui est peu dans l’esprit des institutions.
Or, aujourd’hui, nous ne sommes dans aucun de ces deux cas de figure. Un Président élu par défaut qui ne dispose d’aucune majorité à l’Assemblée nationale. Dès lors, rien ne peut fonctionner normalement. Et il n’est pas dit qu’une dissolution changerait radicalement la donne, même si chaque jour qui passe ne peut que renforcer le RN et l’UDR (Ciotti). Et les atermoiements de la « droite » conformiste ressemblent à un suicide collectif.
À ce sujet — [ÉDITO] 1969, de Gaulle, désavoué, démissionne : une leçon, pour Macron ?
Pacte de confiance avec le peuple français
Plutôt qu’essayer de faire traîner en longueur une situation impossible – ce qui est désastreux pour la France et les Français -, il conviendrait d’en appeler une fois encore au suffrage universel. Et pour que la clarification soit totale, par une nouvelle élection présidentielle, à la suite de la démission du président de la République. J’entends des voix indignées, qui se réclament du gaullisme, affirmer que cela serait une atteinte aux principes de la Ve République. Ils semblent oublier qu’en 1969, de Gaulle a démissionné à la suite du rejet du référendum sur la régionalisation. Or, rien ne l’y obligeait, sur le plan constitutionnel. Les mots qu’il avait prononcés, à quelques jours du référendum, résonnent avec une singulière actualité : « Si je suis désavoué par une majorité d’entre vous […] ma tâche actuelle de chef de l’État deviendra évidemment impossible et je cesserai aussitôt d’exercer mes fonctions. »
Emmanuel Macron est totalement sourd à ce type de considérations. Pourtant, elles traduisent l’esprit des institutions, qui est aussi important que la lettre de celles-ci. Le président de la République ne peut être la clef de voûte des institutions que si, et dans la mesure où, il existe un pacte de confiance entre lui et le peuple français. Quand celui-ci n’existe plus, la tâche présidentielle, dans cette « monarchie républicaine », devient impossible à accomplir. Son impuissance même paralyse le fonctionnement de l’État et entraîne la France dans le chaos. Le constat de cette impuissance paralysante devrait conduire Emmanuel Macron à se démettre. Si, toutefois, il savait faire preuve de responsabilité et de maturité.
La parole inaudible de la France
Au lieu de cela, le voici qui s’envole vers l’Égypte « pour soutenir la mise en œuvre de l’accord entre Israël et le Hamas ». Chacun le sait, ce va-t-en guerre n’est pour rien dans cet accord de paix. Au contraire, sa reconnaissance sans condition d’un État palestinien – qui aurait pu exister dès 1947 si les musulmans de Palestine et les pays arabes avaient accepté l’existence d’Israël – n’a fait que brouiller les cartes. Et le voici, comme un adolescent mal élevé, qui semble faire de « l’incruste ». Soulignons, au passage, que cet espoir de paix est à mettre au crédit de Donald Trump, que toute la gauche politique et médiatique, enturbannée de kéfié, vilipende. Ces indécents révolutionnaires de quartiers bobos qui instrumentalisent les Palestiniens pour récupérer les voix des communautés musulmanes n’ont servi à rien, sauf peut-être à rendre plus difficiles les négociations de paix.
Ajoutons que « notre Europe », comme dirait Emmanuel Macron avec des trémolos dans la voix, a été d’une parfaite inutilité, ce qui ramène à sa juste place tout le bla-bla sur la souveraineté européenne et la diplomatie de l’UE. Seuls des États souverains et indépendants peuvent faire entendre leurs voix dans le concert des nations. Le désastreux empire de la norme et de l’absurdité qu’est devenue l’UE oscille désormais entre la fatuité et la nocivité. Le plus grave est que la parole de la France, qui a longtemps porté sur le plan diplomatique, est devenue totalement inaudible. Faire le VRP diplomatique lorsque l’on est incapable de gouverner son propre pays n’est que ridicule. Malheureusement, c’est la France, aussi, qui est ridiculisée.
- Stéphane Buffetaut, dans BV