. Macron, VRP infatigable de l’impuissance

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#webtube : De Berlin à Marseille, Emmanuel Macron se montre et discourt, mais ne convainc plus personne. Emmanuel Macron poursuit son tour des capitales européennes. Lundi soir, il était à Berlin, capitale de l’Union européenne, Bruxelles étant en quelque sorte le bras armé de la République fédérale d’Allemagne. Mardi matin, il débarquait à Marseille, malheureuse capitale du narcotrafic. Un agenda présidentiel ne suit pas forcément une logique particulière, mais ces deux rendez-vous rapprochés symbolisent tristement l’impuissance d’un Président, désormais Premier ministre de la Parole ou plutôt du Langage, pour reprendre l’expression du ministre Taillard de Worms, incarné par Thierry Lhermitte dans le film Quai d’Orsay. Emmanuel Macron parle. Inlassablement. En tout cas, pour ce qui le concerne, car la lassitude des Français est une réalité, si l’on en croit la cote de popularité du Président.

Macron relégué au second rôle

À Berlin, néanmoins, on ne l’a pas trop entendu. En effet, ce lundi, 15 décembre, c’est Friedrich Merz qui a mené la danse puisque, pour traiter de la question ukrainienne, le chancelier allemand a réussi le petit exploit de mettre autour de la table à la fois les envoyés de Trump, le président ukrainien et les principaux chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne. Il fallait le faire quand on sait, rapporte Le Monde, que Jared Kushner, gendre et représentant de Trump, avait déclaré, par l’intermédiaire de sa porte-parole, qu’il était « extrêmement frustré » par les « réunions qui n’ont d’autre but que de se réunir »… Le Monde relate que, « dissimulant mal son agacement, la France a, d’ailleurs, tardé à confirmer la venue d’Emmanuel Macron à Berlin, ne l’officialisant qu’à la dernière minute ». Merz semble « prendre le lead » dans le concert européen, comme on dit, après quelques mois de rodage un peu laborieux, et Macron condamné à l’effacement ou, tout du moins, à jouer les seconds rôles.

Ces dernières négociations ont permis des avancées sur les garanties de sécurité des États-Unis et Trump a estimé qu’« un accord n’a jamais été aussi proche ». Certes, rien n’est gagné. Ce mardi, le président de la commission des affaires étrangères au Parlement russe, Leonid Sloutski, a accusé le président ukrainien Zelensky et les Européens d’avoir torpillé le processus de paix et agité le spectre d’une Troisième Guerre mondiale. Mais l’on retiendra que, désormais, c’est l’Allemagne qui est au centre de la photo, comme elle est au centre de l’Europe, où elle pèse de toute son économie. Pas Macron. La seule parole de Macron que l’on retiendra à Berlin est sa réaffirmation de son opposition (pour le moment…) à la signature du traité avec le Mercosur et qu’il a plaidé pour un report en 2026 du vote prévu au Conseil européen cette semaine. Très bien, et, donc ?

« On commence à faire bouger les choses… »

Autre salle, autre ambiance : Marseille, maintenant. Soulignons que ce passage dans la cité phocéenne s’inscrit dans sa grande croisade sur la question des réseaux sociaux en faisant le tour des rédactions de la presse quotidienne régionale. Emmanuel Macron adore Marseille. Il y avait même passé ses premières vacances de Président, durant l’été 2017. C’est dire. Marseille : on ne compte plus le nombre de fois où il a déboulé sur le Vieux-Port. Il y a quatre ans, il lançait son plan « Marseille en grand ». L’an passé, à la même époque la Cour des comptes avait flingué le « contrat d’ambition » voulu par Macron, en dénonçant notamment « une organisation indigente » et l’incapacité des élus à s’entendre sur la conduite du plan. Étonnant ! Sur les cinq milliards d’euros annoncés dans ce plan, seul 1,31 % de l’enveloppe avait été engagé. Vous me direz qu’il vaut peut-être mieux ça qu’un rapport qui aurait constaté que 98,69 % de l’enveloppe avait été jetés dans le Vieux-Port. Mais ça y est, les choses ont démarré sérieusement, puisque « ce taux est passé à 62 %, et 87 % des crédits sont désormais attachés à des projets »claironne l’Élysée. Ce que l’on retiendra surtout de cette visite à Marseille, ce sont évidemment les déclarations de Macron sur le narcotrafic. « Ras-le-bol du narcotrafic qui fout nos villes et nos quartiers en l’air. On a changé de méthode et on commence à faire bouger les choses. » Ça fait huit ans que l’homme est « au pouvoir » et il commence à faire bouger les choses…

À ce sujet — Emmanuel Macron et le Mercosur : l’inconséquence de la girouette

Pas certain qu’un président de la République soit obligé de parler comme au bistrot du coin mais, cela dit, comment ne pas entendre ce discours ? Pas certain, non plus, que le passage de 150 à 500 euros d’amende forfaitaire pour les consommateurs de drogues soit vraiment à la hauteur de l’enjeu, alors que des millions, voire milliards d’euros, sont brassés. Et le candidat RN à la mairie de Marseille, Franck Allisio, a beau jeu de rappeler que 72 % des Français sont favorables à l’instauration d’un état d’urgence à Marseille pour lutter contre le narcotrafic. Mais quoi qu’il en soit, Macron, parle, parle. Inlassablement. Il n’est pas ministre de l’Intérieur ni ministre de la Justice (les deux titulaires de la charge l’escortaient), il n’est pas non plus chef du gouvernement, mais il parle comme s’il était tout ça à la fois, alors que, paradoxalement, il n’a aucun majorité derrière lui. La caravane de l’impuissance continue sa tournée.


Georges Michel
, dans BV

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