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#webtube : Pour une fois que l’argent public était employé à bon escient… 60 millions de consommateurs est un magazine présent en kiosque depuis 1970. 55 ans, ce n’est pas un grand âge, et pourtant, sa fin de vie est proche. Le mensuel, qui a pour mission d’alerter et de protéger les consommateurs, est sacrifié sur l’autel du projet de loi de finances pour 2026.
L’article 71 du fameux PLF prévoit la « dissolution de l’Institut national de la consommation (INC) », établissement public qui édite le magazine susnommé. L’Assemblée nationale explique cette décision ainsi : « La situation financière de l’établissement est de plus en plus dégradée, avec un déficit d’exploitation croissant, et les perspectives économiques crédibles d’amélioration sont faibles. Une solution dite de rebond présenterait un coût très élevé, sans garantie de retour à l’équilibre financier de l’établissement. Dans ce contexte, il est proposé de retenir la solution de la cession de l’activité de presse et la dissolution de l’établissement. » La dissolution et la mise en liquidation sont prévues pour le 31 mars 2026.
Une économie malvenue
L’État, trop dépensier, coupe dans le gras. Vu l’état des finances publiques, ce genre d’économies est évidemment le bienvenu. Cela étant, dans ce cas précis, l’arrêt de la dépense a un goût amer. En mettant un terme à l’activité de l’INC, le gouvernement signe la fin de 60 millions de consommateurs.
À ce sujet — Libération et L’Humanité, deux journaux (bien) financés par les Français
Pour les Français, cela est évidemment dommageable. 60 millions de consommateurs est un titre de presse dont l’intérêt n’est pas à démontrer. Il est à l’origine de révélations dans de nombreux domaines : présence de substances dangereuses dans les cosmétiques, obsolescence programmée des produits électroménagers et high‑tech, Dieselgate, poupées sexuelles de Shein… Il est aussi un guide précieux pour les achats grâce à ses comparateurs et ses enquêtes.
60 millions de consommateurs est un magazine indépendant (pas de publicité) et utile à tous les Français. Rien que pour cela, l’État devrait maintenir son activité. Rappelons-le : « Les élus représentent les citoyens et agissent pour l’intérêt général. » Cette affaire montre que ce n’est pas le cas.
Des dépenses déraisonnables
Ce n’est pas tout : l’État ne fait pas que sacrifier un titre apolitique au service des Français dans leur quotidien, il réduit aussi drastiquement les aides allouées aux associations de consommateurs. L’année dernière, l’UFC‑Que Choisir et l’UNAF (Union nationale des associations familiales) devaient se partager un gâteau de 6,73 millions d’euros. Cette année, l’enveloppe est de 10,34 millions d’euros, mais elle va être grandement amputée par la suppression de l’Institut national de la consommation, comme précisé en annexe du PLF : « La liquidation de l’INC se traduira par un coût de 8 millions d’euros en 2026, en raison notamment des procédures de licenciement des salariés et du remboursement des abonnements restant à courir. » Ce que confirme le ministère de l’Économie auprès de Libé. Plus que le magazine, ce sont les consommateurs qui sont sacrifiés.
Ce, alors que l’État, et plus précisément le ministère de la Culture, continue de subventionner des organes de presse qui ont des allures de feuilles de chou propagandistes. En 2023, L’Humanité a touché 6,5 millions d’euros d’aide et 6,3 millions d’euros ont été alloués à Libération, tandis que La Dépêche du Midi, détenue par Jean-Michel Baylet, ancien ministre radical de gauche toujours engagé en politique, a reçu 3 millions d’euros. Y aurait-il un deux poids deux mesures ? C’est à craindre.
Sarah-Louise Guille, dans BV
