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#webtube : Au grand dam de la bien-pensance, les ouvrages de certaines personnalités de droite se vendent comme des petits pains. C’est un phénomène qui en inquiète beaucoup certains. Depuis quelque temps, les livres écrits par des personnalités de droite rencontrent un succès retentissant, en librairie. Le dernier ouvrage de Jordan Bardella, Ce que veulent les Français (Fayard), par exemple, a dépassé la barre des 40.000 exemplaires vendus depuis sa parution fin octobre. Il talonne La messe n’est pas dite (Fayard), d’Éric Zemmour, et ses 45.000 lecteurs. Très en forme, les deux leaders politiques restent cependant loin derrière Philippe de Villiers, dont l’essai Populicide (Fayard) s’est déjà écoulé à quelque 107.000 exemplaires. Une performance à faire pâlir bon nombre d’auteurs…
"Populicide", le nouveau livre de Philippe de Villiers a atteint les 100 000 exemplaires vendus un mois après sa sortie en librairie.https://t.co/Gg8ZtSCz55 pic.twitter.com/TsZaO0Mx2k
— Fayard (@EditionsFayard) November 12, 2025
Tous les livres de nature politique n’ont en effet pas la chance de trouver leur public. D’après le classement GFK, qui fait autorité dans le domaine, les dernières publications du centriste Thomas Cazenave (Péril sur la démocratie, Plon), de l’ex-ministre macroniste Agnès Buzyn (Demain notre santé, Plon) et de l’écologiste Marine Tondelier (Demain, si tout va bien, Albin Michel), ne figurent pas parmi les 2.000 meilleures ventes hebdomadaires, ni même dans le Top 100 des essais et documents, dont la barre d’entrée s’établit à… 207 exemplaires écoulés. La pilule est, également, difficile à avaler pour Xavier Bertrand, dont le bouquin Rien n’est jamais écrit (Robert Laffont) vient péniblement de franchir la barre fatidique des 200 exemplaires vendus, malgré un long passage promo dans l’émission phare du service public Quelle époque !, le 8 novembre dernier. Un bide humiliant ? « Non, parce que son livre rencontre un grand écho sur les salons », veut encore croire son éditeur.
La gauche se rassure comme elle peut
À écouter certains commentateurs, la popularité des auteurs conservateurs serait grandement à relativiser. « Dans le cas de Bardella, il y a une curiosité des Français et un geste militant des électeurs du Rassemblement national », nuance ainsi un observateur, auprès du Parisien. Cet argument étonnant – qu’on n’entend jamais lorsqu’un livre écrit par un responsable de gauche connaît le succès – semble pourtant bien spécieux : si les militants de droite savent se mobiliser pour faire triompher en librairie les écrits de leurs champions, pourquoi les deux premiers ouvrages de Marine Le Pen ne se sont respectivement vendus qu’à 16.000 et 21.000 exemplaires ?
Le média de service public France Info a lui aussi voulu nuancer ce nouveau succès des livres de droite. Le 15 novembre, il a publié un article de « fact checking » intitulé « Les auteurs d’extrême droite sont-ils en tête des ventes en librairie ? ». « C’est donc vrai », ont finalement conclu les trois journalistes, dépités, à l’issue de leur petite enquête. Bien décidés à ne pas en rester là, ils ont alors fait appel à un « historien » très orienté à gauche afin d’apporter de l’eau à leur moulin. Pour cet expert – qui retweete, sur sa page X, des posts d’élus LFI, d’Edwy Plenel ou de Jean-Michel Aphatie -, l’explication du phénomène qu’on observe actuellement en libraire porte un nom : Vincent Bolloré. « La réussite de la croisade bolloréenne réside dans la capacité à utiliser des marques médiatiques reconnues pour en faire le tremplin de la normalisation de ces idées d’extrême droite, explique le dénommé Alexis Lévrier. Pour l’édition, c’est Fayard dont on a fait un outil de valorisation des idées d’extrême droite. »
"Fayard Bollorisé" : glaçant récit sur la tentative de livrer Fayard à une éditrice d'extrême-droite qui publie Bardella.
— Sarah Legrain (@S_Legrain) March 5, 2024
Bolloré affermit et étend sa méthode du "grand remplacement". Il faut l'arrêter, vite !
Bravo @isabellesaporta pour sa résistance. https://t.co/6IsQyKlXlT
À ce sujet — Avec son nouveau livre, Jordan Bardella au chevet des Français
Mais si, comme s’en indigne France Info, « les auteurs d’extrême droite publiés chez Fayard ont droit à des places de choix dans les boutiques Relay, qui appartiennent aussi à Vincent Bolloré », l’honnêteté journalistique commande d’ajouter que ces mêmes auteurs sont très souvent boycottés dans les librairies. « Je ne vais plus dans la petite librairie de ma ville, à cause de ça. Refus de me commander le livre d’un responsable politique d’extrême droite », témoignait, le mois dernier, un reporter, sur X. « Nombre de petites librairies sont militantes (de gauche) sans le dire ouvertement. Elles refusent parfois de commander tout livre publié par un éditeur soi-disant « de droite » », observait aussi le politologue Bruno Tertrais. On se souvient également des plaintes de Dora Moutot dont le livre Transmania (Magnus) avait été caché par certains libraires et responsables de rayons, ou encore de l’autobiographie de Jordan Bardella qui avait été refusée par plusieurs enseignes au nom de leurs « valeurs ».
C’est à l’aune de ces opérations de boycott, invisibilisées par les médias publics, que le succès littéraire d’auteurs de droite est à apprécier. Imaginez les scores qu’atteindraient Éric Zemmour ou Philippe de Villiers, s’ils étaient un tant soit peu défendus par les libraires et la presse mainstream !
Jean Kast, dans BV
