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#webtube : De nombreux gouvernements occidentaux dénoncent le bellicisme de la Russie en pointant du doigt des incursions de drones. Pour Michel Geoffroy, cette étonnante actualité mérite une saine prise de recul…
Des Russes bien maladroits
Si l’on en croit nos médias et nos généraux de plateau, les Russes sont décidément bien maladroits.
Non seulement ils torpillent leurs propres pipelines, non seulement ils tirent sur les centrales nucléaires qu’ils occupent, mais voici qu’ils envoient des drones inertes sur la Pologne ou survolent le Danemark : rien que pour provoquer l’OTAN.
Car, pour nos médias, ces drones sont mystérieux, mais russes ! Ce sont donc des ORNI : des objets russes non identifiés.
Bien entendu, il ne vient pas à l’idée de nos chers médias que ces drones « mystérieux » pourraient constituer une provocation de l’Ukraine et de l’État profond néoconservateur, qui ne veut à aucun prix d’une paix en Europe.
Et une opportunité pour une oligarchie européenne de plus en plus contestée de nous plonger dans la guerre pour conserver un pouvoir chancelant.
Bizarre, vous avez dit bizarre…
Les drones, un écran de fumée
D’abord, la focalisation médiatique sur ces mystérieux ORNI permet de passer sous silence la situation critique de l’armée ukrainienne sur le terrain.
Car là, il n’y a aucun mystère, malheureusement : l’armée ukrainienne continue de reculer, malgré toutes les armes magiques dont l’OTAN l’a dotée depuis 2022 et qui étaient censées changer le cours de la guerre.
Les survols de drones, les sous-marins en panne ou les tankers fantômes occupent notre front médiatique pour faire écran de fumée : ils cherchent à nous faire oublier la défaite probable de l’Ukraine et donc de l’OTAN.
Les drones mystérieux viennent aussi à point nommé pour nous faire peur : car on nous dit que ces drones prouvent que la Russie nous « teste » pour se préparer à nous envahir. Il faut donc que Nicolas paye une fois encore pour garantir sa sécurité et celle de l’Ukraine.
Nous sommes de nouveau seuls
Les ORNI masquent aussi le fait que les États-Unis nous laissent tout seuls face au chaos ukrainien.
Le président Trump n’a pas réussi à mettre un terme au conflit en Ukraine comme il l’avait promis, parce que le système militaro-industriel a été plus fort que lui. Et en raison de l’attitude jusqu’au-boutiste du président ukrainien — qui s’est lui-même légalement interdit de négocier avec la Russie (!) — et de ses alliés européens, travaillés par l’État profond néoconservateur.
Trump a cependant réussi à désengager son pays d’une situation inextricable et à placer les vassaux européens en première ligne, puisqu’il a obtenu que l’Union européenne achète des armes aux États-Unis pour les livrer à l’Ukraine.
Donc, tout bénéfice pour l’Oncle Sam, qui continue d’enfoncer l’Europe et la Russie dans une guerre sans fin tout en engrangeant des ventes d’armes et de GNL, et en négociant, au surplus, des accords bilatéraux avec les Russes comme si de rien n’était.
Des drones au secours de l’oligarchie
Il faut dire que ces mystérieux drones tombent à pic pour l’oligarchie européiste.
Car il est curieux de constater que les principaux protagonistes de la chasse aux ORNI traversent tous une crise politique grave, même si d’ampleur différente.
Ainsi, Von der Leyen est cernée par des procédures judiciaires ou de défiance ; Starmer est contesté dans son parti et les sondages donnent l’opposition gagnante ; Merz est le premier chancelier à n’avoir pas été élu au premier tour et l’AfD perce désormais même à l’Ouest et non plus seulement à l’Est ; la Pologne est divisée entre un gouvernement atlantiste et un président conservateur ; quant à la France de Macron, qui n’a ni gouvernement ni budget, tout le monde connaît sa situation catastrophique.
Pour tous ces politiciens usés, une confrontation avec la Russie, même limitée, serait une option raisonnable pour rester au pouvoir.
Et pour gouverner selon le modèle ukrainien, roumain ou moldave : c’est-à-dire avec une opposition interdite, des médias censurés et la possibilité de rester en fonctions sans élections ou grâce à des votes truqués.
Ah Dieu, que la guerre serait jolie !
Le cas de la France est emblématique sur ce plan.
Emmanuel Macron a perdu le mandat du ciel, comme disaient les Chinois. Quasiment plus personne ne l’approuve. Et même s’il a reçu le Global Citizen Award par l’Atlantic Council, remis par le PDG de BlackRock, Larry Fink (tout un programme !), ses soutiens globalistes l’abandonnent en France et évoquent ouvertement son départ.
Mais Emmanuel Macron ne peut pas partir, car il n’a pas terminé sa mission mondialiste : il lui reste encore à placer la dissuasion nucléaire sous mandat « européen » et à brader le siège permanent de la France au Conseil de sécurité des Nations unies, que lorgne également l’Allemagne.
Donc, il doit rester en fonctions coûte que coûte, même au prix du chaos politique, même au prix de la crise économique, même au prix de la guerre.
Même si l’on peut douter que les survols de drones mystérieux — mais russes — suffisent désormais à sauver un président en perdition.
Michel Geoffroy (*), Polémia
(*) Michel Geoffroy, énarque, essayiste et contributeur régulier de Polémia depuis sa création, a notamment publié, en collaboration avec Jean-Yves le Gallou les différentes éditions du Dictionnaire de Novlangue, ainsi que La superclasse mondiale contre les peuples, La Nouvelle Guerre des mondes ou encore Le crépuscule des Lumières (Via Romana).
