. Les massacres d’El-Fasher illustrent le retour de l’Afrique à la barbarie

Spread the love

Articles : Nov. 2025Oct. 2025Sept 2025Aout 2025
Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100069673161887 Twitter : https://twitter.com/OrtfNews Music 24/24 : http://DJMUSIC.fr

#webtube : Le Soudan sombre à nouveau dans la sauvagerie sans limite. Observez le visage hilare des tueurs, entourés des victimes récemment massacrées. Mission accomplie ! Ceux qui ne cessent de dénoncer la colonisation, comme Macron qui en a fait un crime contre l’humanité en évacuant totalement l’œuvre civilisatrice des Européens en Afrique, devraient faire le bilan de plus de six décennies d’indépendance. 

Macron ne fait que distiller la haine entre communautés, mais ce n’est pas l’éternel procès de l’homme blanc qui sauvera l’Afrique de ses démons ancestraux. Repentance et mea-culpa ne changeront pas les cruelles réalités ethniques, qui rythment la vie africaine depuis la nuit des temps.

Je l’ai écrit maintes fois. Nous somme sans doute un peuple d’immondes salauds de Blancs, mais je rappelle qu’en arrivant en Afrique, nous y avons trouvé les guerres tribales, les famines, l’esclavage, les épidémies dévastatrices, le cannibalisme et les sacrifices humains dans certaines contrées. Tous ces fléaux, nous les avions éradiqués.

Mais depuis 1950, l’Afrique totalise 220 tentatives de coups d’Etat dont 111 réussies. Soit 45% des coups d’Etat dans le monde.

https://projects.voanews.com/african-coups/french.html

Depuis son accession à l’indépendance, l’Afrique a connu plus de 100 conflits armés. Selon l’ONG Oxfam, ces guerres coûtent 20 milliards de dollars par an au continent. Ce qui, rapporté au PIB africain, inférieur à celui de la France, plombe toute perspective de progrès, y compris pour les pays assis sur un trésor géologique comme la RDC.

Mais revenons au conflit du Soudan, tragédie oubliée d’une rare complexité

Ce vaste pays à cheval sur le monde arabo-musulman et le monde africain animiste, en partie christianisé, a acquis son indépendance en 1956, après avoir été administré conjointement par le Royaume-Uni et l’Egypte.

Le Soudan en est à sa 4e guerre civile. Depuis 1956, il totalise 20 tentatives de coups d’Etat dont 7 réussies, juste derrière la Bolivie qui en totalise 23 ! Rien d’étonnant donc à ce qu’il soit l’un des pays les plus pauvres du monde, classé au 172e rang de l’Indice de développement humain. Depuis des décennies, on assiste à de sanglants nettoyages ethniques, un véritable retour aux guerres tribales ancestrales qui ravagent encore l’Afrique indépendante.

C’est à mon avis l’hebdomadaire Marianne qui nous éclaire le mieux sur ce chaudron soudanais en ébullition constante.

https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/soudan-il-serait-temps-de-sinteresser-a-cette-guerre-oubliee-qui-pourrait-avoir-des-consequences-sur-les-pays-voisins

Oublié des médias, le Soudan revient au devant de la scène internationale parce que les effroyables massacres d’El-Fasher ont ému le monde, jusqu’à la Maison-Blanche qui entend mettre fin au carnage. Essayons d’y voir clair.

« En 1989, le général Omar el-Béchir, appuyé par les islamistes, prend le pouvoir. Il mène deux guerres meurtrières. La première a lieu au Darfour, où la population noire (pourtant aussi musulmane) est massacrée par le régime arabe d’el-Béchir. Le bilan s’élève à 300 000 morts et trois millions de déplacés. La deuxième est menée contre les séparatistes noirs (chrétiens et animistes, eux) du sud du pays. »

Cette seconde guerre aboutit  à l’indépendance du Soudan du Sud en 2011, où se trouve l’essentiel des ressources pétrolières. Mais en 2019 l’indéboulonnable Omar el-Béchir est renversé , cédant la place à un gouvernement de transition mi-civil, mi-militaire. Un court répit puisque dès 2021 l’armée reprend les rênes après un coup d’Etat.

Deux généraux se partagent le pouvoir : Le commandant de l’armée régulière, Abdel Fattah al-Burhan, qui devient le chef de l’Etat et Mohamed Hamdan Dogolo, surnommé « Hemetti », chef des milices paramilitaires janjawid. Ce sont ces milices islamistes qui se sont régulièrement distinguées en massacrant les populations du Darfour.

Comme toujours en Afrique, le rôle de second convient rarement à un général. Refusant d’intégrer ses milices janjawid à l’armée régulière, Hemetti prend les armes en 2023 contre son rival. Les guerriers islamistes n’ont aucun mal à prendre le dessus sur l’armée régulière et à s’emparer de la capitale Khartoum, poussant le gouvernement à se réfugier à Port Soudan, sur la mer Rouge.

Mais depuis 2025, l’armée régulière se ressaisit avec l’aide militaire turque.

Depuis 2023, on compte près de 200 000 morts. Bombardements, massacres, viols de masse, tortures, sont le lot des populations. Dans cet océan de barbarie, il semblerait que les milices islamistes détiennent le pompon des atrocités.

Ingérences étrangères

La Turquie, l’Egypte, l’Iran, l’Arabie, soutiennent le gouvernement contre les rebelles, malgré leurs lourds différends sur d’autres dossiers. Erdogan est très actif dans la région, livrant ses drones aux régimes africains luttant contre l’emprise islamiste.

« Au contraire, les Émirats arabes unis et le régime du général Haftar, qui tient l’est de la Libye, ont pris le parti d’Hemetti. »

Tout cela ne fait que complexifier le conflit.

Quant aux Russes, ils jouent sur les deux tableaux, souhaitant un Soudan stable pour y installer un point d’appui en mer Rouge.

La chute d’El-Fasher

Hemetti, à la tête des Forces de soutien rapide, les FSR, descendantes des Janjawid, s’est emparé de la dernière ville du Darfour qui échappait encore à son contrôle. Les milices islamistes n’ont pas failli à leur réputation. Elles ont massacré les populations avec une sauvagerie sans pareille, exerçant leurs talents en pratiquant un nettoyage ethnique maison par maison, alors que selon l’OIM, seulement 70 000 habitants sur 260 000 ont pu quitter la ville. On imagine les scènes d’épouvante vécues par les malheureuses victimes.

Des dizaines de vidéos filmées par les barbares eux-mêmes ont inondé la toile. Des faits niés par la milice FSR. Mais sous la pression internationale, Hemetti a annoncé la création d’une commission d’enquête…qui noiera le poisson comme toujours.

Abu Lulu, un commandant FSR, se vante d’avoir exterminé « au moins 2000 personnes en deux jours ». (Figaro) Ce boucher a été soi-disant arrêté pour calmer l’opinion internationale.

Les drones et les véhicules blindés fournis par les EAU ont remplacé les chevaux et les chameaux chez les islamistes, mais la haine et les nettoyages ethniques sont les mêmes depuis la nuit des temps. Les populations noires, musulmanes ou non, doivent être exterminées.

Ce nouvel embrasement, avec son lot d’atrocités innommables, a poussé Donald Trump à œuvrer à un cessez-le-feu. Egypte, Arabie et Emirats arabes unis devraient être associés à cette initiative.

Une accalmie bienvenue, mais qui ne règlera aucunement le fond du problème : une haine ancestrale entre les Arabes et les ethnies africaines qu’ils jugent inférieures. La fin du génocide des populations noires, musulmanes ou chrétiennes, n’est pas pour demain.

Mais à part Trump, toute l’Europe s’en fiche. Le Darfour, ce n’est pas Gaza…

Jacques Guillemain, Riposte Laïque

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *