Articles : Nov. 2025 – Oct. 2025 – Sept 2025 – Aout 2025 –
Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100069673161887 Twitter : https://twitter.com/OrtfNews Music 24/24 : http://DJMUSIC.fr

#webtube : Depuis quelques années, les U disparaissent du centre-ville de Pau, de quoi susciter la curiosité de nos enquêteurs… Depuis Roman fleuve, paru en 2022, dans sa belle couverture cartonnée bleue aux Éditions des Équateurs, on se régale d’avance à guetter la sortie d’un nouveau livre de Philibert Humm, jeune auteur à la plume alerte et aux aventures picaresques. Le suivant arrive en 2024, avec Roman de gare et sa couverture rouge, lançant désormais une collection dont on réclame impatiemment la suite. Roman-photo ? Roman de jeunesse ? Roman d’amour ? Autant d’idées qui doivent fourmiller dans la tête échevelée de cet amoureux des mots et des aventures pas trop loin de chez soi. Au milieu de ces pistes, notre auteur un peu loufoque a fait son choix : ce sera Roman policier, dans sa couverture noire, paru ces derniers jours.
Dans Roman fleuve, on suivait les aventures autobiographiques de notre Sylvain Tesson de poche, accompagné de deux compères, embarquant sur la Seine sur leur canoë de fortune, entre Paris et la mer, au gré de rencontres et d’aléas improbables, de descriptions illustrées sur le contenu de leur sac prenant l’eau toutes les deux pages. Les pieds nickelés en bateau, en somme. On rit, on s’émeut et on goûte les leçons de vie de ce récit faussement léger, bourré de vérités sur notre nature humaine de perdants magnifiques.
Dans Roman de gare, notre écrivain voyageur décide de traverser cette France intérieure qu’il aime et qu’il chante dans tous ses précédents livres. Avec un nouveau compagnon aimant le saucisson. Laurel et Hardy ? Astérix et Obélix ? Don Quichotte et Sancho Panza ? On hésite sur l’image qui nous vient, à la lecture d’un récit qu’on dévore sans s’arrêter. C’est dans le train qu’il est le plus agréable de lire ce livre, réprimant un éclat de rire au milieu du Club Quatre, tant le récit de ces voyages nocturnes dans les convois de fret tranche avec l’atmosphère feutrée de nos TGV et nous ramène au temps des premiers trains ou de la conquête de l’Ouest. Désopilant.
À ce sujet — [LIVRE] Marre du train-train ? Prenez le train !
Et voici le dernier-né. Même recette : notre héros, jouant la panne d’inspiration et que l’éditeur force à écrire. Un compagnon de voyage « d’une élégance rare, d’un raffinement extrême et d’une hygiène irréprochable » : « Physiquement, il ressemble assez au comédien Vincent Dedienne pour la bonne raison que c’est lui. » Un voyage dans la France d’aujourd’hui : cette fois-ci, direction Pau. Et un prétexte à prendre son baluchon, pour ces ratés de l’aventure : ce sera un fait divers bien réel et non élucidé, qui défraie la chronique locale sans trop intéresser Paris : le vol en série de la lettre U des enseignes de magasins du centre-ville ! Avec ce solide mobile pour un nouveau livre, nous voici embarqués dans une enquête intrépide derrière nos héros, hésitant entre Blake et Mortimer et les Dupont et Dupond et penchant le plus souvent vers ces derniers ! Les portraits tirés, les zéros pointés, les comiques de situation, les bons mots… tout est bon, dans le feuilleton !
Et derrière la farce, l’humour 100 % français, se révèle une leçon que nous laisse Philibert Humm avec son style soigneusement débrayé et son air de ne pas y toucher : « C’est d’autant plus nécessaire que c’est inutile : voilà qui deviendrait ma devise. » Une morale qui conclut l’enquête et qui pourrait être le mot de la fin. Mais une fin provisoire, attendant avec impatience la parution du quatrième de ces trois mousquetaires !
Iris Bridier, dans BV
