. Vol des bijoux au Louvre : l’impunité pour la caste

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#webtube : L’affaire du vol au musée du Louvre, le « vol du siècle », comme disent nos médias, a choqué l’opinion à juste titre, et pas seulement en France. Elle permet de mesurer, dans toute son étendue, en effet, un principe essentiel du fonctionnement de l’oligarchie : son irresponsabilité totale, quoi qu’elle fasse ou ne fasse pas. Car la responsabilité, c’est bon pour les gueux, pour la France d’en bas, pas pour la caste. Mais cela pourrait changer…

Zut, il y avait des failles

De l’aveu même des dirigeants du musée, il y avait des failles dans la sécurité, mais « aucun retard dans le plan de sécurisation du musée ». Nous voilà rassurés… On nous dit que toutes les alarmes intérieures ont fonctionné mais, pas de chance, « l’arrivée des voleurs n’a pas été repérée suffisamment à l’avance ».
Mais ces dirigeants sont-ils comptables de ces défaillances pour autant ? Que nenni !
Tout ce petit monde culturel reste en fonctions, y compris la ministre Rachida Dati, qui dénonce une « instrumentalisation honteuse de cet événement grave ». Encore un coup des Russes et de l’extrême droite, sans doute…
Car l’oligarchie, qu’elle soit financière, politique, bureaucratique, hospitalière, médiatique ou culturelle, n’est jamais responsable, et encore moins coupable, de rien.

Ce n’est jamais de leur faute

Sous la IIIe République, au moindre scandale, on démissionnait et les ministères tombaient. Parfois même, on se suicidait. Mais de nos jours, nos oligarques s’incrustent et nous font la leçon, au surplus.
En ce domaine, l’exemple vient de haut.
Ainsi, pour Emmanuel Macron, le chaos politique français ne résulte pas de ses décisions : non, c’est la faute aux électeurs et aux « extrêmes », bien sûr.
L’explosion de la dette publique et des déficits ? François Bayrou, alors Premier ministre, a désigné les coupables : pas les politiques ni les parlementaires, mais les Français, et singulièrement ces salauds de boomers.
Bref, ce n’est jamais leur faute.
Comme ces banquiers qui ont provoqué la catastrophe des subprimes en 2008, mais qui ont continué à se verser des bonus, comme si de rien n’était.
Comme ces médiacrates qui ne reconnaissent jamais leurs tromperies, même pris la main dans le sac. Au contraire, ils dénoncent des campagnes de C8 et saisissent l’Arcom.
Comme ces juges des libertés qui libèrent des détenus qui, en profitant pour commettre un nouveau crime, ne sont coupables de rien puisqu’on nous assure qu’ils ont « respecté les procédures ».
Et, en cas d’attentat grave, aucun ministre de l’Intérieur ni aucun dirigeant policier ne démissionne plus. Au contraire, ils défilent devant les caméras à grand renfort de gyrophares et d’uniformes et prennent des postures martiales sur l’air du « plus jamais cela ».

Responsabilité pour tous, sauf pour la caste

L’impunité est de règle pour la caste, pendant que la responsabilité totale est le lot de tous les autres.
Responsabilité totale des chefs d’entreprise en cas d’accident du travail ou d’irrespect des règles environnementales. Responsabilité totale des automobilistes censés rester « maîtres de leur véhicule » en toutes circonstances.
Responsabilité totale du maire si un enfant se blesse dans une installation sportive de la commune. Ou quand il signe un marché public.
Responsabilité pénale totale pour les Gilets jaunes.
Responsabilité totale pour les auteurs de tweets politiquement incorrects ou pour les hébergeurs. Responsabilité totale pour les directeurs de publications dissidentes.
Responsabilité totale du propriétaire en cas d’usage de la force pour faire déguerpir un squatteur ou pour maîtriser un voleur. Et malheur à lui s’il a blessé son agresseur.
La responsabilisation générale est l’une des conquêtes de l’État de droit, c’est-à-dire du gouvernement des juges, car tout finit désormais devant un tribunal, comme dans les films américains. Pour le meilleur ou pour le pire.
Car le juge, lui, n’est responsable devant personne, sinon très vaguement devant ses pairs. Et encore…

L’impunité va-t-elle durer pour autant ?

À juste titre, les Français supportent de moins en moins ce double standard permanent entre impunité pour les uns et culpabilisation pour les autres.
C’est pourquoi la condamnation et l’incarcération de Nicolas Sarkozy, sur la base principale de l’intime conviction des juges, pourraient annoncer cependant un tournant dans ce régime d’impunité oligarchique.
Qu’un ancien président de la République se retrouve en prison, en temps de paix, semble de prime abord une victoire définitive du gouvernement des juges, terrassant symboliquement le politique. D’autant que les preuves de l’accusation paraissent bien légères.
Mais elle constitue aussi un heureux avertissement pour toute l’oligarchie qui a mis en déroute notre pays et qui semble s’en féliciter.
Car un jour, ces oligarques arrogants ne pourraient-ils pas, eux aussi, se retrouver devant un tribunal pour répondre de leurs actes ? Un tribunal qui jugerait vraiment, cette fois, « au nom du peuple français » ?
La responsabilité, oui, mais pour tous !
Voilà une idée neuve que nos chers oligarques devraient désormais méditer.

Michel Geoffroy, dans Polemia

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