. Interdiction du voile intégral au Portugal : la reconquête à petits pas ?

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#webtube : Le 17 octobre, le Parlement portugais a adopté un texte de loi interdisant de se cacher le visage dans l’espace public.  En pratique, ce texte, présenté par Chega (« Assez ! »), parti de droite patriote et deuxième force politique du pays, vise évidemment – tout le monde l’a compris – à interdire le niqab et la burqa dans l’espace public. Tout le monde l’a compris, disions-nous, puisque toute la gauche a voté contre. Il est vrai que ses enfants les plus doués se cachent, eux aussi, le visage dans l’espace public, mais c’est généralement pour disquer des Abribus™ et ravager des « McDo ». On les appelle les Black Blocs. Mais il faut bien reconnaître qu’ils ne constituent pas la majorité des visages invisibles, au Portugal comme ailleurs.

L’alliance imprévue de Chega avec la droite modérée et un parti libéral a donc permis de faire passer ce premier pas. Mais rien n’est gagné. En effet, le Premier ministre social-démocrate du pays, Luis Montenegro, semble bien décidé à dévitaliser cette loi dès le début. « Le texte présenté peut et doit être perfectionné », a-t-il déclaré. C’est-à-dire ? On a les mêmes hommes politiques à la maison.

Un signal

Selon un rapport publié, jeudi, par l’Agence pour l’intégration, la migration et l’asile (AIMA), que citent nos confrères de France 24, le Portugal, pays de moins de 11 millions d’habitants, comptait 1,5 million de résidents étrangers, en 2024, ce qui est deux fois plus qu’en 2021. Évidemment, ce n’est pas du Grand Remplacement, pensez donc, mais enfin, c’est tout de même un signal. Peut-être y a-t-il un début de lien entre cette invasion progressive (les Indiens, qui n’ont guère de lien avec le Portugal, sont désormais la deuxième nationalité étrangère sur place, après les Brésiliens…) et la progression des idées « nauséabondes » avec leur cortège de « passions tristes »…

Il y a, en portugais, un mot intraduisible, saudade, qui désigne la douce tristesse, la nostalgie indolente, et qui sied bien à Lisbonne, ville charmeuse et tranquille. Les plus anciens se souviendront peut-être du titre Chega de Saudade (« Assez de saudade », justement), l’une des premières bossas-novas brésiliennes, dont l’objet est justement de sortir de ce désespoir narcotique. N’est-il pas ironique que le parti qui a le vent en poupe s’appelle justement « Chega » et qu’il se soit donné pour mission de faire sortir les Portugais de leur torpeur – une torpeur qui, à la vérité, remonte à l’isolement des années Salazar ?

Lisbonne fut naguère le repaire des boomers de gauche français, qui venaient pour fuir la situation atroce qu’ils avaient, d’une certaine façon, contribué à créer en votant pour le pire, depuis plus de quarante ans. À présent, la réalité les rattrape. Il n’y a plus assez d’endroits pour fuir le Mordor. Bon courage, en tout cas, à nos amis portugais. Nous, Français, jadis célèbres pour notre « furia », nous n’avons plus ce courage.

Arnaud Florac, dans BV

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