. Fractures françaises 2025 : le pays du pessimisme et du désenchantement. Pouvoir d’achat, délinquance et immigration dans le top 3 des priorités

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#webtube : Chaque automne apporte son baromètre de l’humeur nationale, et celui de 2025 dresse un tableau sans fard : la France doute d’elle-même, de ses dirigeants, et même de son avenir. Selon la dernière enquête Fractures françaises (Ipsos–CEVIPOF–Le Monde–Fondation Jean Jaurès), le moral du pays est au plus bas depuis dix ans.

Pouvoir d’achat et déclassement : la colère silencieuse des Français

Le pouvoir d’achat reste la préoccupation centrale de 36 % des Français, loin devant la délinquance (22 %), l’immigration (22 %), l’environnement (18 %) ou la santé (18 %). La hausse des prix, les impôts et la difficulté à se loger composent un triptyque d’angoisses partagées dans toutes les classes sociales.

Mais au-delà des chiffres, c’est un sentiment de déclassement qui s’installe : 66 % des Français estiment ne pas recevoir le respect qu’ils méritent, et un tiers prévoit une dégradation de sa position sociale dans les années à venir.
Le malaise n’est plus seulement économique, il est moral. La société française ne croit plus à la promesse d’ascension, mais à la certitude du recul.

Le déclin national, conviction partagée

Neuf Français sur dix pensent désormais que la France est en déclin. C’est un record historique depuis la création du baromètre. Un tiers (32 %) juge même ce déclin irréversible.
Cette conviction traverse toutes les générations et toutes les appartenances politiques : la France ne se perçoit plus comme une puissance, mais comme une nation empêchée, fatiguée, entravée par ses élites et ses institutions.
Symptôme révélateur : 75 % des sondés affirment qu’« en France, c’était mieux avant », et 71 % se disent de plus en plus inspirés par les valeurs du passé. Le progrès, jadis promesse d’avenir, est devenu synonyme de perte.

Les moins de 35 ans ne sont pas épargnés : seuls 41 % estiment que leur avenir est plein d’opportunités, contre 51 % il y a deux ans.
La jeunesse française n’y croit plus, et regarde ses aînés avec amertume : près d’un jeune sur deux pense que les générations précédentes ont bénéficié de conditions de vie meilleures.
Le pays se fracture donc aussi par l’âge, entre ceux qui ont connu la France prospère et ceux qui n’ont hérité que de ses dettes et de ses désillusions.

Crise politique : Macron face à la rupture démocratique

Dans ce climat délétère, la défiance envers le pouvoir atteint des sommets.

58 % des Français souhaitent la démission d’Emmanuel Macron, un chiffre en hausse de 6 points depuis 2024.

43 % demandent une dissolution de l’Assemblée nationale, soit douze points de plus qu’un an plus tôt.

La Ve République vit dans un état d’usure avancée : les institutions sont discréditées, les partis désertés, les élus rejetés.
Seuls 20 % des Français déclarent faire confiance à l’Assemblée nationale, et 10 % aux partis politiques.
La présidence, elle, atteint son plus bas niveau historique : 22 % de confiance, contre 44 % en 2017.

Les seules institutions encore respectées : l’armée, les PME et l’école

Dans le chaos politique, quelques bastions de confiance subsistent :

  • Les PME, symbole d’un tissu économique encore vivant (82 %) ;
  • L’armée (79 %) et la police (74 %), perçues comme les dernières structures solides du pays ;
  • L’école, qui résiste avec 70 % d’opinions positives.
    En revanche, la justice (44 %) et les syndicats (36 %) poursuivent leur chute, tandis que les médias ne regagnent qu’un point symbolique (34 %).

Cette hiérarchie de confiance dit beaucoup du pays : les Français ne croient plus aux institutions nationales, mais aux forces locales, aux entrepreneurs, aux maires, aux soldats.
Autrement dit, ils croient encore au réel, mais plus au pouvoir.

Le duel politique : Renaissance s’effondre, le RN s’enracine

L’enquête confirme le naufrage du parti présidentiel.
Seuls 21 % des Français jugent Renaissance proche de leurs préoccupations, et 30 % le considèrent encore capable de gouverner — un effondrement de 21 points depuis 2022.
Signe du discrédit : 40 % des sondés estiment désormais que Renaissance est dangereux pour la démocratie, juste derrière La France insoumise (64 %).

Face à lui, le Rassemblement national consolide lentement son ancrage.

47 % des Français pensent qu’il est capable de gouverner (+3 points), et 42 % le trouvent proche de leurs préoccupations. Le nombre de ceux qui le jugent « xénophobe » ne cesse de reculer (47 %, -11 points depuis 2020).

Le RN reste qualifié d’« extrême droite » par une majorité (66 %), mais cette étiquette n’effraie plus : elle s’use comme toutes les autres dans un pays où les mots ont perdu leur force.

Une France lucide, mais sans cap

Derrière les chiffres, l’étude dit autre chose : la fatigue des peuples qui composent l’hexagone, mais une famille lucide.

Les Français voient la réalité — déclin industriel, insécurité, effondrement scolaire, fracture territoriale — mais ils ne voient plus de pilote. Ils ne croient plus en la politique, mais pas encore à une alternative. Ils oscillent entre colère et résignation, entre nostalgie et instinct de survie.

La France 2025 n’est plus seulement fracturée : elle est désenchantéedésabuséeorpheline d’une idée d’elle-même. Et quand neuf citoyens sur dix pensent que le pays décline, le danger n’est plus seulement économique ou politique. Il est civilisationnel.

Breizh-info.com

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