Articles : Oct. 2025 – Sept 2025 – Aout 2025 – Juil. 2025 –
Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100069673161887 Twitter : https://twitter.com/OrtfNews Music 24/24 : http://DJMUSIC.fr
Bruno Le Maire, l’homme qui a mis à genou l’économie française…

#webtube : Après Fitch en septembre dernier, c’est au tour de l’agence S&P Global Ratings (ex Standard & Poor’s) de dégrader la note souveraine de la France de AA- à A+. La troisième « grande » agence de notation, Moody’s, qui se prononcera le 24 octobre, devrait s’aligner. La note de la France s’aligne grosso modo sur celles des PIGS (Portugal, Italie, Grèce, Espagne) avec, ô paradoxe, des perspectives catastrophiques pour notre pays et de bons résultats pour lesdits PIGS.
S&P invoque une incertitude « élevée » sur les finances publiques, en dépit de la présentation d’un budget pour 2026, et peut-être même à cause de ce budget qui ne s’attaque pas aux racines du déficit mais va au contraire assommer l’économie française sous de nouveaux impôts.
L’agence n’a pas mâché ses mots sur le sérieux de la situation, qualifiant la période de « la plus grave instabilité politique » depuis la fondation de la Ve République en 1958. La France avait encore une force aux yeux des investisseurs et au sein de la zone euro, c’était la puissance de ses institutions et la stabilité dans les fondamentaux économiques. La dissolution a tout fait voler en éclats.
Non seulement S&P estime que l’objectif de ramener le déficit public sous les 3% du PIB en 2029, comme s’y est engagé l’exécutif, « sera plus lent que prévu », mais elle prévoit que « la dette publique brute atteindra 121% du PIB en 2028, contre 112% à la fin de l’année dernière ». En cause, « l’approche de l’élection présidentielle de 2027 » et l’incertitude politique qui demeure d’ici là pour adopter un budget sans majorité à l’Assemblée.
Pour S&P, la suspension de la réforme des retraites a été le facteur de trop. L’agence avait annoncé que revenir en arrière sur cette réforme serait une ligne rouge, considérant que la question des retraites est un des gros facteurs de dégradation des finances publiques françaises sur le long terme. S&P a avancé son calendrier, alertée par la suspension de la réforme des retraites.
L’agence a revu ses perspectives de croissance à la baisse pour la France l’année prochaine à 1%.
Les taux d’intérêt sur la dette française augmenteront nécessairement, et avec eux la charge pour le budget de l’État de la dette publique. Cette charge de la dette est déjà le deuxième budget de l’Etat, derrière les dépenses sociales, mais devant l’Education nationale. Dans les toutes prochaines années, il pourrait devenir le premier…
Est-ce que ce coup de semonce décidera le gouvernement français de faire des économies sur le train de vie de l’Etat ? Bien sûr que non. Il ne faut en aucun cas mécontenter les copains recaser en masse dans les comités Théodule et structures territoriales, fort dispendieux en deniers publics.
« Un appel à la lucidité, à la responsabilité. » « C’est un nuage supplémentaire qui s’ajoute à un bulletin météo déjà assez gris« , a placidement concédé Roland Lescure, samedi 18 octobre sur franceinfo, convaincu qu’à part charger le pays de nouveaux impôts et taxes, il n’y a rien à faire.
Mécaniquement, cette remontée des taux d’intérêt de l’Etat français peut se traduire par une remontée des taux appliqués par les banques aux particuliers. Depuis un à deux mois, les taux de crédit immobilier ne baissent plus, voire réaugmentent légèrement, car les banques se refinancent à la fois auprès de la Banque centrale et sur la gestion de la dette publique. En conséquence, les Français risquent de nouveau de différer leurs achats immobiliers.
Ce contexte anxiogène va également favoriser l’épargne, l’attentisme et le report des projets d’investissements de la part des entreprises françaises qui regardent pour investir à l’étranger. Le tout se traduira par des points de croissance en moins, des points d’investissement en moins et… des licenciements en masse
La BCE viendra-t-elle au secours des finances françaises ? Rien n’est moins sûr. D’autant que l’Allemagne va émettre beaucoup de dette, mieux notée, en raison de son plan de plusieurs centaines de milliards d’euros dans les infrastructures et les dépenses militaires. La France, en voie de tiers-mondisation, passera après.
Henri Dubost, Riposte Laïque