. Quasquara : quand la Corse se mobilise pour sauver sa croix

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#webtube : À Quasquara, lycéens et habitants se mobilisent pour leur calvaire, là où ailleurs la loi prime sur la ferveur locale.

En Corse, les défenseurs de la croix de Quasquara ne décolèrent pas. Alors que le tribunal administratif de Bastia a ordonné le retrait du calvaire dans cette petite commune de la région d’Ajaccio, le 10 octobre dernier, les manifestations contre cette décision retentissent encore sur le territoire insulaire.

Ce mardi 14 octobre, c’est une cinquantaine de lycéens qui s’est mobilisée pour exprimer son indignation face à ce qui est perçu comme « une atteinte au respect de l’identité et de la culture corses », rapporte Corse Matin. La croix, érigée en 2022 à l’entrée du village, avait fait l’objet d’un signalement de la part d’une habitante jugeant son emplacement illégal. Le maire ayant refusé d’y toucher, celle-ci avait porté l’affaire devant la Justice, qui prononçait la nullité de la décision municipale en s’appuyant sur la loi de 1905 relative à la séparation des Églises et de l’État.

Une ferveur populaire intacte

Une mobilisation qui ne s’est pas essoufflée depuis le jugement puisque banderoles, slogans et pétitions se sont multipliés pour défendre les racines chrétiennes de l’île. L’association SOS Calvaires, qui restaure les croix à travers tout le territoire français, s’était rendue sur l’île à l’occasion de la Semaine sainte, où elle avait participé à la rénovation de sept croix. Interrogée par Boulevard Voltaire, elle dit avoir été frappée par « la ferveur populaire » et par l’attachement toujours très vif des habitants à ce patrimoine religieux. « On a vu des hommes, des femmes, des vieux, des jeunes, tous types de profils et même des gens qui ne sont pas forcément croyants, mais qui respectent le symbole que représente le calvaire », témoigne l’association. Une piété populaire qui reste très ancrée sur l’île, où chacun participe encore aux processions et à la pose des croix, autant par foi que par fidélité à une identité commune, estime SOS Calvaires.

À ce sujet — Semaine sainte en Corse avec SOS Calvaires

Mais au‑delà de la Corse, SOS Calvaires explique ce qui pousse, de façon plus générale, ceux qui se mobilisent pour les calvaires. Ces monuments n’ont jamais été posés par hasard, rappelle l’association : retour de mission, grâce rendue, délimitation d’un village… Derrière cette dimension historique ou religieuse, l’engagement répond en réalité à des besoins très humains. Le besoin de concret, d’abord. Agir, sortir de chez soi, sentir que l’on participe vraiment à quelque chose, au lieu de se limiter aux écrans et aux réseaux sociaux. Le besoin de racines, ensuite, pour savoir d’où l’on vient et, ainsi, mieux comprendre où l’on va. Le besoin de fraternité, de se retrouver à plusieurs pour accomplir ensemble un geste durable et visible. Et, enfin, le besoin de transcendance : « le calvaire qui s’enracine dans la terre et s’élève vers le ciel », symbole tangible que l’on plante dans le monde et qui invite à lever les yeux.

À Montgenèvre, dans les Hautes-Alpes, autre ambiance

À rebours de cette mobilisation sur l’île de Beauté, le cas d’un autre calvaire : sur les hauteurs de Montgenèvre. Là où certains montrent une ferveur remarquable pour défendre leur patrimoine, d’autres, dans cette commune des Hautes-Alpes, près de la frontière avec l’Italie, mettent autant, si ce n’est plus, d’énergie pour se montrer strictement légalistes. Ce 14 octobre, le Journal du dimanche informait qu’une croix restaurée et replacée en octobre 2024 par un groupe de randonneurs à côté d’une croix déjà existante a ainsi été retirée, ce 8 octobre, par la mairie avec l’intervention… d’un hélicoptère !

Informée dès le mois d’août de ce projet, l’association SOS Calvaires avait pourtant tenté de trouver une solution. Elle proposait de déplacer la croix à un emplacement légalement approprié, évitant ainsi un recours spectaculaire et coûteux pour les finances publiques. « Nous, on l’aurait fait bénévolement », nous explique l’association, qui déplore n’avoir jamais reçu de réponse de la mairie. Dans un communiqué, cette dernière renvoie à la loi de 1905 pour expliquer son geste. Reste qu’ailleurs, en Corse, cette application stricte de la loi n’a pas empêché une mobilisation massive. Et peut-être est-ce ce qui jouera en faveur de la croix de Quasquara.

Alienor de Pompignan, dans BV

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