. Boualem Sansal : les Belges l’honorent. La France, elle, se déshonore !

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#webtube : L’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique vient d’élire Boualem Sansal. « Boualem Sansal porte haut la fonction créatrice de l’écrivain qui est inséparable de la liberté dans laquelle elle s’exerce », ont déclaré les académiciens en faisant entrer l’otage des Algériens dans leur grande maison.

Enfin un geste qui honore la France, s’écrie le peuple indigné ! Sauf que… Sauf que ce ne sont pas les académiciens français qui l’accueillent dans leurs rangs, mais les membres de l’Académie royale de Belgique !

La diplomatie de la lâcheté

En se rendant à Charm el-Cheikh, Emmanuel Macron pense pouvoir se draper dans la toge du pacificateur. Mieux : il espère faire croire au monde qu’il est l’instigateur de ce qui s’y déroule. Une usurpation de plus. Le chef de l’État se pavane là où il n’a rien fait, car il ne fait rien là où il le devrait : pendant qu’il joue les moulins à vent en Égypte, Boualem Sansal dépérit dans les geôles algériennes.

Cela fera un an, le 16 novembre prochain, que l’écrivain franco-algérien, âgé de 80 ans et atteint d’un cancer, a été emprisonné en Algérie pour « atteinte à l’unité nationale ». Condamné à cinq ans de prison ferme, il a vu sa peine confirmée en appel, le 1er juillet dernier. L‘affaire a été pliée en un quart d’heure, sans que l’avocat de l’écrivain n’ait pu être présent. Une parodie de justice, une fumisterie, comme chacun sait, seulement destinée à bafouer davantage une France transformée en paillasson par la grâce de notre Président. Il faudra d’ailleurs que quelqu’un, un jour, nous donne les véritables raisons du comportement d’Emmanuel Macron face au président Tebboune : pourquoi tant de ménagement, de cadeaux et tant d’humiliations pour la France ? Pourquoi ces courbettes, ce perpétuel léchage de babouches ? Saura-t-on, un jour, ce qui se cache là-dessous ?

À ce sujet — [L’INVITÉ] Boualem Sansal : « La France a trop aimé l’Algérie »

Car on ne peut que s’interroger quand on reprend le fil des événements. De « réponse graduée » qui est toujours en dessous de zéro en espoir de grâce tout aussi fumeux, rien ne bouge. L’une des filles de l’écrivain, Sabeha Sansal, confiait, voilà un mois, n’avoir jamais reçu de réponse au courrier qu’elle avait adressé à l’Élysée : « Depuis qu’il est emprisonné, je n’ai jamais eu de nouvelles officielles de mon père. » Et ce n’est sûrement pas l’insipide Barrot, notre gommeux ministre des Affaires étrangères, qui mettra les pieds dans le plat à couscous. À Bruno Retailleau qui, en juillet, s’indignait et réclamait : « Il faut changer de ton, assumer un rapport de force que le pouvoir algérien a lui-même choisi », dénonçant « la diplomatie des bons sentiments »Jean-Noël Barrot rétorquait : « Il n’y a ni diplomatie des bons sentiments, ni diplomatie du ressentiment. Il y a juste la diplomatie. » C’est-à-dire rien !

Sansal n’est pas un bon immigré

À l’inertie de l’État français, ceci expliquant d’ailleurs cela, s’ajoute le silence pudique des intellectuels, artistes et autres bien-pensants. Tous ces grands défenseurs de la liberté, ceux qui brandissent en permanence le drapeau palestinien et portent le keffieh comme un carré Hermès, ceux qui se gargarisent de grands principes, tous ceux-là sont muets, ou presque. C’est qu’en dénonçant dans ses livres l’islamisme et ses ravages, Boualem Sansal est passé du côté obscur de la force : ce n’est pas un bon immigré.

Alors, en désespoir de cause, devant l’inertie de l’État français qui ne veut surtout pas froisser son aile gauche, les soutiens de l’écrivain ont décidé de se tourner vers nos voisins. « J’ai l’impression que la France ne fait pas beaucoup de choses »disait aimablement sa fille, et même si elle confessait être « un peu désespérée », elle espérait encore qu’« en rendant la cause internationale, cela pourrait peut-être faire bouger les choses ».

Nos amis belges l’ont entendue. Le secrétaire perpétuel de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, Yves Namur, l’a annoncé dimanche à l’AFP : Boualem Sansal vient d’y être élu. À préciser que si l’Académie belge compte 40 membres, tout comme l’Académie française, dix de ses fauteuils sont réservés à des auteurs étrangers.

C’est peu dire que l’Académie française, si frileuse, s’honorerait d’accueillir, elle aussi, Boualem Sansal parmi les siens. Le 21 novembre 2024, l’académicien Jean-Christophe Rufin avait proposé d’élire d’urgence l’écrivain franco-algérien à l’Académie française, mais sans succès : « Certains ont pensé, ont dit, avec prudence, attention de ne pas aggraver les choses », explique Rufin…

Marie Delarue, dans BV

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