Articles : Dec. 2025 – Nov. 2025 – Oct. 2025 – Sept 2025 –
Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100069673161887 Twitter : https://twitter.com/OrtfNews Music 24/24 : http://DJMUSIC.fr
#webtube : Dans un article du Figaro de ce mercredi 24 décembre, Guillaume Bigot, député RN du Territoire de Belfort, membre de la Commission des Affaires étrangères, revient sur la cyberattaque des réseaux de La Poste et sur ses causes profondes : l’abandon par le gouvernement du principe fondamental de souveraineté numérique.
Lundi 22 décembre, les réseaux de la Poste ont cédé sous les coups d’une cyberattaque. À trois jours de Noël, les services en ligne de cette institution emblématique se sont volatilisés. Ce n’est pas une simple panne. C’est une agression qui aurait pu et dû être contrée.
Ce n’est malheureusement pas la première cyberattaque qu’a subi un acteur majeur de notre économie ou de notre administration.
En janvier 2024, Viamedis et Almerys, deux gestionnaires du tiers payant santé, subissent une cyberattaque qui expose les données de 33 millions de Français, soit près de la moitié de la population. Noms, prénoms, dates de naissance, numéros de sécurité sociale : l’essentiel de ce qui définit une identité se retrouve entre les mains de criminels. L’appareil sanitaire français, déjà fragile, vacille davantage.
En octobre 2024, c’est au tour de Free. 19 millions de clients sont compromis. Pire encore, 5 millions d’IBAN sont volés. Des coordonnées bancaires qui permettront à des pirates d’organiser des fraudes massives, de vider des comptes, de transformer la vie de familles françaises en cauchemar. Qui a protégé ces données ? Personne. Qui en porte la responsabilité ? Tout le monde, ce qui revient à dire personne.
Le ministère de l’Intérieur lui-même a subi une cyberattaque ce mois de décembre. Le cœur névralgique de notre sécurité a été compromis. Les fichiers des antécédents judiciaires (TAJ), le registre des personnes recherchées : autant d’informations vitales qui ont pu être consultées par des intrus. Le ministre Laurent Nuñez reconnaît, même s’il cherche à en atténuer l’ampleur et la portée, les imprudences commises et notamment l’échange de mots de passe sur les messageries non cryptées. Un amateurisme qui aurait lourdement été sanctionné dans n’importe quel autre pays du monde.
Ces attaques révèlent l’impéritie d’un gouvernement qui a abandonné la protection de la souveraineté numérique française
Au premier trimestre 2025, la CNIL a déjà relevé plus de 2 500 violations de données, soit près de la moitié de l’année 2024, en seulement trois mois. Le coût moyen d’une violation pour la France a atteint 4,3 millions d’euros. Et l’impact économique dépasse les 129 milliards de dollars.
« Les données, c’est l’or du XXIe siècle, alerte Guillaume Bigot. Et nous laissons cette précieuse ressource nourrir les appétits de puissances plus ou moins hostiles. »
Les réglementations tant françaises qu’européennes, d’une complexité byzantine, ont servi surtout à créer une bureaucratie stérile, sans protéger nos concitoyens. Les entreprises françaises ont dépensé près d’un milliard d’euros en 2018 pour se mettre en conformité, 25 000 euros en moyenne pour les TPE et PME, sans qu’aucune amélioration tangible de la sécurité ne soit constatée. 59 % des petites entreprises manquent de temps pour gérer leur conformité, 57 % n’ont pas les compétences juridiques nécessaires, et seules 5 % disposent d’une documentation RGPD complète. La bureaucratie européenne a étouffé nos PME sans protéger nos données.
L’urgence est d’imposer l’hébergement obligatoire de toutes les données critiques françaises sur le sol national, avec des moyens physiques et sécurisés contrôlés à 100 % :
« Tant que les données sensibles des Français sont hébergées sur des serveurs contrôlés par des entreprises étrangères – Microsoft Azure, Amazon Web Services, Google Cloud pour la plupart, mais aussi Palantir pour nos services de renseignement – aucune norme ne les protégera. Le Cloud Act américain autorise les autorités des États-Unis à accéder aux données hébergées par ces entreprises, même si elles sont stockées physiquement en France. Nos règlements européens sont impuissants face à cette extraterritorialité : en cas de conflit, c’est la loi américaine qui prévaut. »
Nos capacités de défense cybernétiques doivent parallèlement être sérieusement musclées :
« Cela signifie des moyens accrus pour l’ANSSI, la. DGSI, la DGSE, pour non seulement réagir aux attaques, mais aussi contre-attaquer et punir les prédateurs »
Guillaume Bigot conclut qu’il est vital pour notre pays de relancer une véritable industrie numérique française, capable de rivaliser avec les Américains et les Chinois : « Cela exige volonté politique, financement ainsi qu’une stratégie claire : la souveraineté technologique est une souveraineté tout court. »
Les cyberattaques répétées contre La Poste, Viamedis, Free ou encore le ministère de l’Intérieur ne sont pas des incidents isolés, mais les symptômes d’un abandon stratégique de la souveraineté numérique française. En externalisant nos données sensibles vers des serveurs étrangers et en se reposant sur des réglementations inefficaces, l’État a laissé le champ libre aux cybercriminels et aux puissances étrangères, mettant en péril la sécurité des citoyens, l’économie nationale et la crédibilité de nos institutions.
Comme le rappelle Guillaume Bigot, la souveraineté technologique n’est pas une option, mais une condition de survie. Il est temps de cesser de brader notre avenir numérique.
Henri Dubost, Riposte Laïque
