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#webtube : La commission d’enquête sur les dérives de l’audiovisuel gouvernemental a ramené dans ses filets un personnage que, a priori, on ne s’attendait pas à trouver. Beaucoup le voyaient comme un amuseur bas de gamme pour un public pas trop difficile. On découvrait alors qu’il était devenu multimillionnaire grâce au service public.
On avait oublié qu’il n’avait jamais caché son aversion pour le Front National, claironné lui aussi comme tant d’autres histrions qu’il quitterait la France (pour rentrer en Égypte où il est né ?) si la droite patriote l’emportait, et avait appelé à voter Macronescu en 2017.
Bien évidemment, il milite contre le prétendu réchauffement climatique. Comme la plupart des people au bagage scientifique très limité. Et il se dit végétarien. C’est tendance. Mais quand un bouffon joue au Grand Vizir, il s’expose à prendre des baffes.
Ses prises de position politiques l’ont-elles aidé ? En tout cas, force est de se poser des questions sur le parcours d’un animateur laborieux pour émissions ringardes devenu star richissime.
Il y a quarante ans, à ses débuts, quand la France était encore la France, ses attachées de presse attribuaient une origine hongroise à cet Égyptien et insistaient sur la prononciation convenable de son nom Naji au lieu de Naguib. Mais pourquoi cacher que son frère aîné s’appelle Karim ?
Bien qu’il ait obtenu la nationalité française, son amour pour sa nouvelle patrie n’est pas allé jusqu’à faire son service militaire comme tous les jeunes gens de sa génération. Déclaré inapte P4 en 1980, en raison d’une inaptitude définitive à servir en raison de perturbations psychopathologiques graves et de troubles importants de la personnalité. Maboul pour l’armée mais pas pour la télé.
Après avoir été animateur de soirées, puis speaker sur des radios pirates, ses débuts à la télé ne furent pas transcendants. On l’a vu errer de RTL à M6 puis TF1 sans que les producteurs se battent pour le garder. En 1991, à 30 ans, il perce sur la Cinq, repris par Antenne 2 malgré des résultats médiocres. Mais là, c’est la télé publique et c’est Nicolas qui paye. La valse des biftons commence.
Malgré la chaleureuse attention du « métier » qui lui attribue prix et médailles pour ses prestations, sa carrière en dents de scie connaît des hauts et des bas. Avec plus de bas que de hauts. De son propre aveu : « J’ai eu des moments de grosses galères au point de squatter des appartements et d’aller piquer pour manger, parce que je n’avais plus une thune. » (interview du 16 septembre 2025 sur France Inter)
Aujourd’hui, sa fortune est estimée à plus de 100 millions d’euros, il possède 20 millions d’euros d’actions de Banjay Enternainment, et son modeste salaire tourne autour d’un million d’euros par an.
Un miracle ? Non, mais une astuce légale qui permet d’être son propre employeur pour produire des émissions qui seront vendues à prix d’or à des antennes où l’on compte des amis bien placés. Lesquels vous emploient en plus comme salarié de luxe. Mais la lutte est féroce entre grands prédateurs pour atteindre le sommet du mât de cocagne. Un petit coup de pouce politique n’est pas à négliger.
En 1996, Nagui est pris dans la tourmente médiatique du scandale des animateurs-producteurs de France 2. On lui reproche des clauses rémunératrices léonines dans les contrats de ses émissions. Si le public ne regarde pas, il gagne. Si le public regarde, il gagne encore plus. Un curieuse conception de l’obligation de résultat et de la rémunération au mérite qui devraient normalement s’appliquer à tous les contractants privés avec des organisations étatiques para-artistiques.
Vexé par des enquêtes que la gauche qualifie « d’acharnement raciste » bien évidemment, il change de crèmerie et rejoint TF1… Tout en restant producteur d’émissions sur la chaîne publique ! Les clauses d’exclusivité et de non concurrence ne s’appliquent pas à ce personnage dont on dit qu’il aurait quelques ministres UMPS dans sa poche.
De quoi voir venir la rentrée 1996 où il accumule les échecs, que ce soit en access prime-time avec Tous en jeu, en deuxième partie de soirée avec L’Appel de la couette, ou en prime avec Vous ne rêvez pas. Ses recettes pour kermesses villageoises et fêtes foraines ne fonctionnent plus. Manque d’inspiration ou travail bâclé ? Les émissions de Nagui peinent à trouver leur public et inaugurent des années en demi-teinte jusqu’en 2005. Mais qu’importe, puisqu’il est sûr d’être payé !
Le député d’extrême drouâte (forcément !) et rapporteur de la commission d’enquête sur l’audiovisuel public, Charles Alloncle, a déclaré que l’animateur Nagui est « la personne qui s’est la plus enrichie sur les dix dernières années avec l’argent public en France ».
Salarié de Radio France pour La Bande originale payé entre 120.000 et 150.000 euros par an, il empoche également entre 750.000 et un million d’euros annuels d’Air Productions qui produit des émissions comme N’oubliez pas les paroles ou Taratata pour France Télévisions. Où Delphine Ernotte allergique aux mâles quinquagénaires qu’elle vire les uns après les autres, garde l’histrion qui a dix ans de trop pour le job selon ses critères. Mais qui oserait s’opposer à la volonté de Macronescu qui se pâme en disant de Nagui « Oh quel bel homme », chaque fois qu’il le regarde à la télé en compagnie de Jean-Michel.
Outre ses émissions pour la télé capitaliste, le franco-égyptien bosse aussi pour le service public avec des daubes comme Trouvez l’intrus. Sans que personne n’ait eu l’idée d’imposer une clause de non-concurrence. Rien ne l’interdirait, sauf une connivence généralisée, puisque Nagui n’est pas salarié de France Télévisions, mais salarié et actionnaire d’un groupe qui vend des programmes à la télévision gouvernementale. Sans appels d’offres ni mise en concurrence.
Producteur d’une douzaine d’émissions qui sont presque toutes des fiascos, sauf pour lui toujours grassement rémunéré, il rebondit à partir de 2005. Avec des hauts et des bas en matière d’audience.
En 2005, il passe de France 2 à France 4, en restant toujours dans le giron des télés d’État. Produisant une kyrielle d’émissions plus ou moins éphémères. Un mystère interpelle. Comment peut-il se remettre aussi vite chaque fois de ses échecs quand des gens autrement plus talentueux que lui sont restés sur la touche, longtemps ou définitivement après un gros bide ?
En tout cas, c’est un sacré veinard. Il a complété ses petits revenus avec une somme de 2,87 millions d’euros pour le dédommager d’avoir été congédié sans ménagements par RTL. Des indemnités de licenciement pour salarié quand ça l’arrange. Mais du moment que la Justice est d’accord, pourquoi se priver d’un peu d’argent de poche ?
Le 5 juillet 2011, il est fait chevalier des arts et lettres. C’est trop injuste. Il méritait au moins la croix de grand commandeur de la Légion d’horreurs… A priori j’avais de la peine à croire qu’il serait l’animateur préféré des Français. Mais en y réfléchissant un peu, ça ne m’étonne pas. La moitié au moins de nos chers compatriotes sont tombés tellement bas. Moutons de Panurge analphabètes proches de la sidération.
Derniers coups de patte pour écornifler le grand homme de 1,74 m dont on dit qu’il porte des talonnettes parce qu’il se trouve trop petit.
Derrière son image de convivialité à l’écran, d’anciens collaborateurs le décrivent comme cassant, méprisant, brutal voire dictatorial. Pouvant devenir violent. En 1999, il a été condamné à trois mois de prison avec sursis pour avoir cogné un mec dans la rue. Entre deux coups de brosse à reluire, Télérama évoque un caractériel, maniaque et obsessionnel. Exigeant des autres une perfection qu’il est loin d’atteindre.
Au-delà des plateaux, ses voisins de Montmartre balancent méchamment. Arrogant, bruyant, agressif, on est loin du gentil couple banal qu’il prétend former avec sa Mélanie. Mais bon, comme beaucoup de nouveaux riches qui ont eu une chance insolente, il croit devoir sa fortune à ses mérites et se prend pour un génie.
Christian Navis, dans Riposte Laïque
