. La fin de « l’enfer » ? À Châteauneuf-Grasse, vers une fermeture du centre pour mineurs isolés

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#webtube : Les opposants à ce centre espèrent qu’il ne s’agit pas encore d’une « fausse promesse ». « On a le sentiment d’être abandonnés. » Deux ans et demi après l’installation de mineurs non accompagnés dans le seul hôtel de la ville, les habitants de Châteauneuf-Grasse (Alpes-Maritimes) croisent les doigts. Ce 13 octobre, lors du conseil municipal, la mairie a annoncé son intention de racheter l’ancien Campanile afin d’y installer « une nouvelle activité […] pour répondre aux besoins du territoire et des habitants ». Les discussions entre la municipalité et le propriétaire de l’hôtel sont en cours. Une très grande partie des habitants de cette petite commune de 3.700 habitants, à bout, espèrent que ces échanges permettront, « avant la fin de l’année », le rachat de l’établissement et, donc, la fermeture du centre qui accueille à ce jour une quarantaine de mineurs isolés.

Incivilités et suspicion de trafic de stupéfiants

Depuis deux ans et demi, les habitants de Châteauneuf-Grasse ont en effet vu leur tranquille quotidien être bouleversé par ces mineurs isolés. Emmanuel Delmotte, maire de la commune, reconnaît lui-même devant son conseil municipal que « le nombre important de mineurs de cultures différentes dans un même site, la fragilité sociologique de ce public, la typologie des lieux mal adaptée ont conduit à de nombreux événements constitutifs d’un trouble à l’ordre public ». C’est « un enfer »décrivait, en février dernier, Cyril Malbert, habitant de la commune et farouche opposant à ce centre, contacté par BV. Il décrivait alors les nombreuses incivilités auxquelles sont désormais confrontés les riverains. « Plusieurs habitants ont leur jardin qui donne directement sur les fenêtres de l’hôtel. Ils subissent des nuisances sonores jour et nuit. Ils sont dérangés en pleine nuit par l’alarme incendie ! […] Et ces jeunes traînent [dans la rue] et font des réflexions agressives aux passants », énumérait-il. Dans une nouvelle vidéo envoyée à BV, ces jours-ci, on entend des jeunes déranger la tranquillité des voisins directs du centre en soirée.

En mars, une fronde a même éclaté dans le centre géré par l’association Entraide Pierre Valdo. Dans des vidéos récupérées par BV, on entendait des jeunes crier, donner des coups et déclencher les alarmes. Les habitants partageaient leur « peur » par messages alors que les forces de l’ordre étaient contraintes d’intervenir. À l’époque, la préfecture tentait de temporiser et assurait qu’il s’agissait seulement de « troubles ». Mais depuis, les faits de violence s’accélèrent. En juin, Le Figaro affirme que « quatre jeunes résidents ont tiré des billes de plastique et de plomb dans la cour d’une crèche située à proximité » du centre. La mairie a alors été contrainte de barricader la crèche, faute de pouvoir fermer ce centre. Et encore, début octobre, « des tirs de pistolets à billes ont visé la cour de la crèche municipale »rapporte le conseil municipal, alors que les enfants se trouvaient à l’intérieur de l’établissement. Une plainte contre X a été déposée par la municipalité. L’enquête est en cours. Au même moment, les forces de l’ordre ont mené deux perquisitions au sein du centre. Ils y ont trouvé plus de 1.000 euros en liquide, des stupéfiants, un taser ou encore une bouteille de protoxyde d’azote.

À ce sujet — Des mineurs isolés dans les Alpes-Maritimes : « On a tous peur » !

Les habitants de la commune, à bout, ont tenté plusieurs fois de déposer plainte. En vain, « c’est rarement suivi d’effet », se désole l’un d’eux.

Espoirs de fermeture

En mars, après la fronde au sein du centre, de nombreux riverains ont cru que les autorités fermeraient l’établissement pour de bon. Lionel Tivoli, député Rassemblement national des Alpes-Maritimes, confiait ainsi à BV que le « préfet avait fermé le centre ». Cette fermeture semble avoir été seulement temporaire.

La perspective de rachat par la municipalité est le dernier espoir des habitants de Châteauneuf-Grasse. « Sur le principe, cette idée est peut-être bonne pour retrouver notre sécurité et tranquillité, mais le chemin reste long et compliqué. Il faut effectivement casser un bail, la vente coûtera sans doute plusieurs millions d’euros… Il faut rester prudent. Les habitants de Châteauneuf-Grasse ont besoin de solutions concrètes, pas de promesses en l’air », commente Cyril Malbert auprès de BV. Il en veut pour preuve l’annonce de la fermeture du centre en mars dernier. « Va-t-on encore faire de fausses promesses ? » Mais une question demeure : une fois le centre de Châteauneuf-Grasse fermé, où seront envoyés les mineurs isolés qui y logeaient ? Quelle autre commune des Alpes-Maritimes verra alors sa tranquillité bouleversée ?

Clémence de Longraye, dans BV

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