. Benkired, l’assassin de Lola, est rentrée en France grâce à la filière d’immigration universitaire

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#webtube : Fin 2019, Édouard Philippe lançait l’opération « Bienvenue en France ». But : attirer de brillants étudiants étrangers dans les universités françaises : « En accueillant les étudiants les plus brillants et les plus méritants, qu’ils viennent de Pékin ou de Kinshasa, qu’ils étudient l’intelligence artificielle ou la linguistique médiévale, nous serons nous-mêmes beaucoup plus forts » plastronnait le Premier ministre. Et le président Macron de rajouter : « Étudiants indiens, russes, chinois seront plus nombreux et devront l’être ». Les résultats de l’opération « Bienvenue en France » sont fort différents. Les QI+ de Russie et de Chine ne sont pas au rendez-vous. En revanche, l’immigration africaine – maghrébine et sub-saharienne – utilisent la filière pour s’installer dans notre pays.

Les Indiens, les Russes et les Chinois dont le président prédisait l’arrivée en masse sont loin de former le gros du contingent des étudiants étrangers en France. « Le continent africain en est le plus important pourvoyeur et aussi celui dont le nombre de candidats croît le plus rapidement », révèle l’Observatoire de l’immigration et de la démographie (OID). 28 % des étudiants internationaux présents en France viennent d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient et 25 % d’Afrique subsaharienne. Si les primo-arrivants enregistrés en 2023 sont de 149 nationalités différentes, la croissance des flux est essentiellement portée par le continent africain : 6 étrangers sur 10 ayant obtenu un premier titre de séjour pour motif étudiant sont originaires d’Afrique ou du Moyen-Orient.

Les seuls effectifs de l’Afrique subsaharienne ont augmenté de 34 % en cinq ans, soit deux fois plus vite que la moyenne des autres. Résultat, actuellement, 53 % des étudiants étrangers sont originaires du continent africain, du Maghreb ou du Moyen-Orient. Et cette situation est propre à notre pays, puisque la France accueille principalement des Marocains et des Algériens, alors que le premier pays d’origine des étudiants étrangers dans l’OCDE est la Chine et le second, l’Inde.

À elle seule, la France accueille 45 % des étudiants subsahariens venant étudier en Europe. Elle est même leur première destination dans le monde. Dans les effectifs estudiantins étrangers de l’année universitaire 2023-2024, le Maroc arrivait en tête des pays d’origine, suivi de l’Algérie. La Chine se classait en troisième position, mais avec un flux en baisse de 5 % sur cinq ans, tandis que le flux algérien avait augmenté de 10 % sur la même période, celui de la Côte d’Ivoire de 32 %, celui du Liban de 90 % et celui du Bénin de 105 %.

Un dispositif dit « d’équité solidaire » permet d’attribuer des bourses à une grande partie des postulants, en arguant du fait qu’ils viennent de pays dont le PIB par habitant est largement plus faibles que dans notre pays.

Le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, le fameux Ceseda, fait de l’immigration étudiante un droit « opposable ». En clair, quiconque sollicite un visa, pour quatre mois à un an, ou une carte de séjour étudiant, valable plusieurs années, y a droit pour peu qu’il soit inscrit dans un établissement d’enseignement en France et qu’il dispose des « moyens de subsistance nécessaires », fixés à 615 euros par mois. Une somme que le Ceseda n’exige même pas pour les premières demandes de titre de séjour ! Sans parler de l’accueil totalement inconditionnel des étudiants palestiniens pratiqué par certains établissements comme Sciences Po Lille.

« Lorsque les ressources ne sont pas garanties par des bourses ou des rémunérations, précise la Cour des comptes, elles le sont dans près de 45 % par des cas d’attestations sur l’honneur de membres de l’entourage des étudiants, face auxquelles les services consulaires et préfectoraux ne disposent pas ou de peu de moyens de vérification de l’authenticité des documents, et sont contraints de procéder par faisceau d’indices. » C’est dire si la contrainte est souple.

Les renouvellements de titres de séjour des « étudiants » étrangers sont quasi automatiques : l’administration ne souhaitant pas se substituer aux établissements pour apprécier les résultats obtenus, même en cas de redoublement, de réorientation ou d’échec à obtenir un diplôme, les refus de renouvellement ne représentent que 1,7 % des dossiers.

De leur côté, nombre d’universités font tout ce qu’elles peuvent pour alléger les contraintes financières auxquelles les étudiants étrangers sont théoriquement soumis. En 2018, la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal avait tenté d’augmenter les frais universitaires pour les étudiants extra-européens. Elle s’était heurtée à des mouvements de blocages de facs par l’extrême gauche, soutenue par la direction des établissements. « C’est une insulte à la déontologie et l’éthique universitaire », s’était insurgé Georges Haddad, président de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Selon une enquête réalisée en 2023 par une agence de presse spécialisée, près de 80 % des universités refusent d’appliquer aux étrangers des frais supplémentaires. Moins de 10 % des étudiants extra-européens acquittent le tarif qui leur est applicable, reconnaît le ministère lui-même dans une note datant de février dernier. En toute impunité, évidemment…

Alors même que les facs se plaignent de manquer de moyens, France université, qui regroupe tous les dirigeants d’établissements d’enseignement supérieur, a évalué en janvier à quelque 240 millions d’euros les dotations qui lui manquent cette année pour accomplir ses missions. Selon un autre rapport de la Cour des comptes, tout récent celui-là puisqu’il a été publié en mars, les formations suivies par les étudiants étrangers coûtent 1,6 milliard d’euros par an. Les étudiants si prompts à se mobiliser contre la précarité de leur situation réalisent-ils que 227 millions d’euros d’aides au logement et 194 millions d’euros de bourses sur critères sociaux des Centre régionaux des œuvres universitaires et scolaires (Crous) sont versés chaque année à leurs homologues étrangers ? Qu’ils occupent plus d’un tiers des logements en Crous ? Qu’ils bénéficient aussi de 60 % du total des aides d’urgence des œuvres universitaires ?

La Cour des comptes évalue à un milliard par an le coût net de l’immigration étudiante, c’est-à-dire la différence entre les dépenses qu’elle engendre en termes de formation et d’aides sociales – assurances-maladies non comprises – et les recettes qu’elle apporte, dont la TVA sur leur consommation constitue la moitié. Ce déficit pourrait après tout se justifier si notre pays bénéficiait d’un retour sur investissement. Ce n’est pas le cas. Les étudiants asiatiques, qui ont des résultats académiques supérieurs à la moyenne du contingent étranger, ont tendance à quitter la France dès la fin de leurs études. Les Sud-Coréens, par exemple, sont moins de 10 % à rester en France huit ans après leur arrivée pour études. Les Chinois, 14 %.

En revanche, au bout de la même période, 61 % des Algériens disposent encore d’un titre de séjour en France – dont les deux tiers pour motif familial. Un effet, aussi, de l’accord franco-algérien de 1968, d’autant plus dommageable qu’un quart d’entre eux s’inscrivent en lettres ou en sciences sociales, les filières où les débouchés professionnels sont les plus faibles. Quand ils obtiennent leur diplôme : 75,4 % des ressortissants du Maghreb en général ne décrochent pas leur licence au bout de trois ans. Globalement, seuls 5 % des étrangers accueillis dans notre pays s’inscrivent dans des écoles d’ingénieurs, alors que nous en manquons cruellement. Les formations les moins porteuses sur le marché du travail comptent en moyenne 14 % d’étudiants étrangers, alors qu’ils sont 9 % seulement dans les filières qui offrent le plus de débouchés. Dans le domaine estudiantin comme dans les autres, l’immigration « choisie » est choisie par les migrants, pas par la France.

Dahbia Benkired, l’assassin de la petite Lola, est entrée légalement en France en 2016 avec un titre de séjour d’étudiante. Elle a d’abord été scolarisée dans un lycée à Champigny, mais, peu assidue,  elle a échoué au baccalauréat. Son visa a néanmoins été reconduit en 2017. Elle s’est ensuite réorientée vers un CAP restauration, qu’elle interrompt en cours d’année. Son visa sera reconduit jusqu’en 2019, année où elle tombe sous le coup d’une OQTF. L’assassinat de Lola a lieu en octobre 2022. Ça faisait trois ans que Benkired, qui n’avait officiellement aucun moyen de subsistance depuis 2019, aurait dû quitter le territoire national.

Henri  Dubost, Riposte Laïque

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