. Constater la hausse de la criminalité sans penser : la démission analytique de la presse bourgeoise

Articles : Dec. 2025Nov. 2025Oct. 2025Sept 2025
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#webtube : Sous le titre « En France, une année 2025 marquée par la violence et les homicides », Le Figaro a publié une enquête ample et minutieuse signée Jean-Marc Leclerc. Le travail impressionne par la rigueur de l’inventaire et la précision des séries statistiques mobilisées. Il dresse un tableau sombre de l’état sécuritaire du pays. Il révèle toutefois, par ses silences mêmes, l’incapacité persistante de la presse dite de référence à produire une analyse à la hauteur des faits qu’elle expose. [Polémia]

Les chiffres parlent avec une brutalité froide. 1 268 homicides sur douze mois glissants, soit un meurtre ou un assassinat toutes les huit heures, en hausse de 8 % sur un an et de plus de 43 % depuis 2017. Des pics mensuels inédits, 125 faits en mai, 123 en novembre. Les tentatives d’homicide suivent une trajectoire plus alarmante encore, 2 259 faits en 2016, 4 290 en 2024, soit près de 90 % d’augmentation en moins d’une décennie. À cette violence létale s’ajoute une violence diffuse devenue quotidienne, 250 000 violences intrafamiliales, 210 000 violences hors cadre familial, 130 000 violences sexuelles, toutes en progression. Dans le même temps, la capacité de l’État à répondre s’érode, les taux d’élucidation chutent de 80 à 65 % pour les homicides entre 2017 et 2023.

Tout est dit, ou presque. Lorsque l’article aborde des éléments plus sensibles, le ton se fait soudain feutré. La surreprésentation des étrangers parmi les mis en cause est mentionnée puis aussitôt enveloppée de précautions rhétoriques. 18 % des auteurs d’homicides sont de nationalité étrangère pour environ 8 % de la population. 9 % sont ressortissants de pays africains pour 4 % de la population résidente. Pour les tentatives d’homicide, la part des étrangers atteint 20 %. Ces chiffres apparaissent comme des anomalies statistiques, jamais comme des faits appelant une interprétation.

Cette retenue n’est pas fortuite. Elle procède d’un cadre idéologique intériorisé par la presse bourgeoise. Certaines hypothèses sont réputées illégitimes avant même d’être examinées. Le lien entre immigration massive, désorganisation territoriale et montée de la violence relève du non-dit. Le grand remplacement est disqualifié comme thèse raciste, donc exclu du champ du pensable. L’immigration est postulée comme intrinsèquement enrichissante, donc structurellement innocente.

Cette cécité est d’autant plus frappante que des travaux académiques solides ont depuis longtemps fissuré ce dogme. Le sociologue et criminologue Hugues Lagrange rappelait, dans Le déni des cultures, que « s’il y a bel et bien aujourd’hui, dans les quartiers d’immigration, un problème culturel, celui-ci résulte moins d’un irrédentisme des cultures d’origine que d’une déstructuration de ces cultures dans le contexte de l’immigration et de la relégation urbaine ». La violence n’est pas un simple effet de pauvreté abstraite. Elle s’enracine dans des normes familiales, éducatives et symboliques fragilisées par le déplacement des populations et leur concentration dans des territoires disloqués.

Lagrange souligne également que « l’immigration, c’est le déplacement de populations qui ont des modes de vie, des normes familiales et éducatives différentes, et que cela peut générer des conflits dans les sociétés d’accueil ». Cette évidence anthropologique éclaire la physionomie concrète des violences décrites par Le Figaro. Les rixes de masse, les homicides entre jeunes hommes, les guerres de quartiers traduisent la coexistence forcée de normes incompatibles sur un même territoire.

D’autres chercheurs convergent. Philippe Lemoine rappelle que si « les ressortissants de pays africains sont mis en cause dans les affaires de vols à un taux plus de six fois supérieur à celui des Français, ce n’est pas parce que les forces de police et de gendarmerie sont biaisées contre eux ». Cette remarque invalide l’explication commode par le soupçon systématique de racisme institutionnel et oblige à interroger les causes réelles.

Les économistes du CEPII constatent de leur côté que « les immigrés et les étrangers sont effectivement surreprésentés dans les statistiques de délinquance de nombreux pays d’accueil » et qu’en France « les étrangers représentent 17 % des personnes mises en cause alors qu’ils ne constituent que 8 % de la population ». Ils observent aussi une corrélation spatiale nette, les territoires les plus violents étant ceux où la population immigrée est la plus importante. La corrélation ne suffit pas à établir seule une causalité, elle interdit toutefois le déni.

Lemoine ajoute avec justesse que « le fait que beaucoup d’études ne trouvent aucun effet de l’immigration sur la délinquance n’est pas une raison de conclure que cet effet n’existe pas ». Cette phrase résume l’impasse actuelle. Une partie du monde académique et médiatique préfère l’absence de preuve définitive à l’examen honnête d’indices convergents. Le confort idéologique l’emporte sur le risque intellectuel.

Ce refus de penser la violence comme phénomène enraciné relève d’une anthropologie implicite. Pierre Manent a montré comment les sociétés modernes ont renoncé à se comprendre comme des communautés historiques pour se percevoir comme de simples espaces de coexistence procédurale. Dès lors, toute interrogation sur les mœurs, les normes ou les formes de vie est disqualifiée. La criminalité devient un dysfonctionnement technique, jamais l’indice d’une désagrégation du lien civique.

Cette dépolitisation conduit à ce que Marcel Gauchet a décrit comme la sortie de la structure collective de la société. Lorsque l’autorité symbolique se dissout et que l’État n’incarne plus une norme commune reconnue, la violence cesse d’être une transgression. Elle devient un mode d’expression ordinaire, particulièrement dans les territoires où l’intégration s’est limitée à une juxtaposition administrative.

À cet égard, les chiffres livrés par Le Figaro ne décrivent pas seulement une hausse de la criminalité. Ils signalent une mutation de la conflictualité sociale. Ernst Jünger pressentait que lorsque les formes traditionnelles d’autorité s’effondrent, la violence ne disparaît pas, elle se diffuse et se banalise. Elle devient endémique, quotidienne, presque anonyme.

Ce que la presse dominante refuse encore de voir, c’est que cette violence est révélatrice. Elle dit l’échec d’un modèle d’intégration fondé sur le déni des différences culturelles réelles et sur l’illusion d’une neutralité axiologique de l’espace public. Les statistiques ne sont pas de simples indicateurs sécuritaires, elles sont des symptômes civilisationnels. Raymond Aron rappelait qu’une société qui se prive volontairement des catégories nécessaires pour se comprendre s’expose à subir les forces qu’elle refuse de nommer.

Comme l’a souvent souligné Alain de Benoist, une société qui interdit certaines questions se condamne à l’impuissance politique. L’enquête de Jean-Marc Leclerc documente une réalité alarmante tout en illustrant la démission intellectuelle de ceux qui devraient en tirer les conséquences. Constater n’est pas comprendre. Comprendre suppose aujourd’hui de briser les tabous que la presse bien comme il faut continue de sacraliser.

Balbino Katz, Polémia

. Labellisation des médias : la tentation autoritaire du macronisme

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#webtube : L’obsession du contrôle de l’information n’a jamais constitué une dérive accidentelle du pouvoir politique dans nos démocraties post-modernes ; elle en est l’horizon naturel dès lors qu’un régime ne parvient plus à convaincre par la seule force de son discours. La récente volonté d’Emmanuel Macron d’instaurer une « labellisation officielle » des médias s’inscrit précisément dans cette logique. Présentée comme une simple mesure technique, presque sanitaire (à laquelle nous a habitués le locataire de l’Élysée depuis 2020), destinée à protéger les citoyens contre la désinformation, elle constitue en réalité l’expression la plus aboutie de la tentation libérale-autorit aire du macronisme : une idéologie politique intimement persuadée que la vérité et la rationalité résident en elle, et que toute parole lui échappant ne peut relever que du complotisme, de la manipulation ou, pire encore, de la passion populaire. Polémia

La volonté de contrôle de l’information inhérente au macronisme

Rien n’est plus révélateur du logiciel idéologique macroniste que cette volonté de distinguer des discours vrais, scientifiquement fondés, de discours présentés comme irrationnels, jouant sur les peurs et sur le manque de compétence technique du peuple. Depuis 2017, le pouvoir macroniste oppose inlassablement un peuple livré à ses affects, prompt à la colère et aux tentations populistes, à un cercle de la raison, composé des élites urbaines, cosmopolites et correctement éduquées aux grands enjeux du XXIᵉ siècle. Dans cette dualité, le pluralisme n’apparaît plus comme une norme politique, mais comme une anomalie menaçant un pouvoir en place s’étant lui-même octroyé le droit de définir le vrai. Dès lors, ce ne sont plus seulement les idées qui doivent être combattues, mais les sources mêmes de la parole publique. Celui qui contrôle la légitimité des émetteurs se dispense de répondre sur le fond.

C’est là tout le problème de cette proposition, ou devrait-on dire de cette tentative de survie politique. Si l’ensemble des ministres est venu au secours du chef de l’État pour réaffirmer qu’il n’a jamais été question d’une labellisation à l’initiative de l’exécutif, la question qui persiste se révèle au moins tout aussi inquiétante : qui incarnera la figure du sage distribuant les bons points aux médias français ? La réponse n’en est pas plus rassurante, l’Élysée ayant déjà annoncé accorder cette prestigieuse tâche à un organisme parfaitement neutre, parfaitement indépendant et parfaitement fiable : Reporters sans frontières…

Cette tentation du contrôle de l’information n’est pas une donnée nouvelle. Elle constitue un élément consubstantiel au macronisme et, plus globalement, à la pensée euro-mondialiste. Cette proposition de labellisation s’inscrit dans une tendance globale que l’on retrouve à l’échelle occidentale.

Depuis une décennie, les institutions européennes, les géants du numérique, les réseaux d’ONG transnationales et les gouvernements libéraux-progressistes convergent dans une même direction : administrer le réel en filtrant les discours autorisés au nom d’une « sécurité de l’information » érigée comme nouveau dogme d’État. Dans cette configuration, les opinions critiques de l’intégration européenne, du multiculturalisme, de la politique migratoire ou du progressisme sociétal ne sont plus présentées comme de simples divergences politiques, mais comme des pathologies de la pensée menaçant la stabilité démocratique. La labellisation française ne constitue qu’une déclinaison nationale de cette volonté globale de contrôle, volonté visant moins à comprendre les sociétés qu’à en policer les dissidences.

La rationalité scientifique comme masque de l’idéologie

Le pouvoir prétend évidemment qu’il s’agit de protéger la démocratie. Le procédé est classique : en évoquant la montée des extrêmes, des fake news ou des ingérences étrangères, il devient possible d’assimiler toute critique structurelle du régime à une contestation dangereuse de l’ordre démocratique, ou à un ralliement à des forces de déstabilisation extérieures. En d’autres termes, contester la doxa officielle produite dans les lieux de pouvoir revient à menacer la stabilité même de la Patrie. Pourtant, ce glissement rhétorique masque une réalité plus simple : si le pouvoir macroniste cherche aujourd’hui à certifier la vérité, c’est parce qu’il ne la représente plus.

L’effondrement de l’autorité médiatique traditionnelle, la défiance croissante à l’égard des institutions et la montée des contestations souverainistes ou identitaires ont fissuré la légitimité du bloc central. Incapable de restaurer cette légitimité par le débat, le pouvoir tente désormais de la reconstituer par la labellisation. Ce qui n’est plus cru doit être imposé.

Ce dispositif, que l’on présente d’une manière presque comique comme une simple aide à la qualité de l’information, instituerait en réalité une hiérarchie entre médias responsables et médias déviants. Ceux qui bénéficieront du label — c’est-à-dire ceux qui s’alignent sur les dogmes officiels du progressisme institutionnel — verront leur statut consolidé ; ceux qui s’en éloigneront seront discrètement renvoyés dans les marges et présentés comme des parias de l’information. Ce pouvoir de dire qui est un média et qui ne l’est pas revient implicitement à déterminer qui a droit à la parole et qui ne l’a pas, ouvrant la voie à une sorte de pluralisme sous tutelle, où la liberté d’expression demeure théoriquement garantie tout en étant concrètement confinée.

Il ne s’agit pas ici d’un fantasme de persécution, mais de la conséquence logique d’une idéologie qui ne supporte plus la contradiction. Le macronisme, prolongement institutionnel du mondialisme progressiste, repose sur la certitude d’incarner la seule voie rationnelle de gouvernement. Dès lors, toute remise en cause de ses fondements — qu’il s’agisse de la souveraineté nationale, de la continuité historique des nations européennes, de la critique du modèle économique ou de la défense des identités culturelles — apparaît comme une menace devant être neutralisée. Le label sera l’outil de cette neutralisation, utilisé au nom de la rationalité scientifique pour masquer le radicalisme idéologique.

Un signe de mauvaise santé démocratique

L’ironie de l’histoire est que ceux qui invoquent sans cesse la démocratie pour justifier leurs restrictions en sont devenus, à force de méfiance, les principaux adversaires. Une démocratie saine ne craint jamais le pluralisme ; elle le désire, parce qu’elle sait que la vérité émerge du débat contradictoire. Une démocratie malade, en revanche, cherche à fixer politiquement les cadres du débat en le conformant à des normes soi-disant scientifiques. Saint-Simon avait annoncé que la modernité serait marquée par « la substitution du gouvernement des hommes à l’administration des choses ». Avec la macronie finissante, la pluralité de l’information et la vitalité du débat intellectuel deviennent à leur tour des « choses » qu’il convient d’administrer, de catégoriser et de labelliser, de peur que leur liberté ne participe à un élan démocratique précipitant sa chute. La raison mondialiste-progressiste aime la démocratie, sauf lorsque celle-ci va à l’encontre de ses dogmes. On peut imaginer le désarroi moral qu’auraient exprimé les experts de plateaux télé de l’audiovisuel de service public si une telle proposition avait été formulée par Donald Trump, Viktor Orbán ou tout autre dirigeant labellisé comme « populiste ». Heureusement pour nous, il s’agit d’Emmanuel Macron…

Damien de Coene, dans Polémia

. Ancien Patron de la DGSE sans filtres ? Interview d’Alain Juillet sur la chaine Thinkerview.

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#webtube : Alain Juillet : Ancien directeur du renseignement à la DGSE et haut fonctionnaire chargé du renseignement économique auprès du Premier ministre.

Source : Youtube – Thinkerview

. [LIVRE] La République, c’est lui

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#webtube : Un réquisitoire jubilatoire sur les contradictions, toute honte bue, de Jean-Luc Mélenchon. Avec un tel titre, on aurait pu légitimement s’attendre à une diatribe contre le Président Macron. Peut-être une autre fois, car pour l’heure, c’est bien Jean-Luc Mélenchon qui est au centre de ses préoccupations, et pour cause, écrit Éric Naulleau : « Les vieux fantasmes d’une gauche confite dans le souvenir idéalisé, ou pour mieux dire arrangé, de la Révolution française, la fascination pour la violence, la haine de la République et la logique de boutique – tel est le cocktail explosif du mélenchonisme. Le chaos, tel est le programme. »

Sa gauche et la « gôche »

Écrivain et éditorialiste au franc-parler toujours apprécié, Éric Naulleau se réclame de la gauche certes, mais ne se reconnaît en aucun cas en cette nouvelle gauche dogmatique qu’il rebaptise, pour l’occasion, la « gôche » et qui, selon lui, « place son énergie au service du nihilisme, d’une démolition de la France, dont il ne restera pas ici pierre sur pierre ». Partageant donc, avec ses amis de droite, le souci du combat culturel au service de la défense de la France, fidèle à son idéal républicain revendiqué, ce dernier prend à nouveau sa plume, l’affûte et signe là une charge implacable et un réquisitoire jubilatoire à l’encontre des Insoumis en général et de Jean-Luc Mélenchon en particulier, « cet apostat de la laïcité » dont il dénonce les reniements, toute honte bue, à des fins purement électoralistes.

Et le chroniqueur de nous expliquer comment et pourquoi le chef de LFI a changé de stratégie, suivant à la lettre les recommandations de Terra Nova, dont le but est de « produire et diffuser des solutions politiques innovantes ». Aussi le laboratoire d’idées proposait-il, en 2012, de substituer au traditionnel électorat populaire de la gauche, « salauds de pauvres » accusés de mal voter, cette improbable coalition « de populations issues de l’immigration, des progressistes et des minorités sexuelles ». Sauf que « l’homme de gauche à l’ancienne se gratte la tête sous sa casquette en constatant que parmi les symboles de son camp idéologique, les faucilles ont cédé place aux faux cils », note Naulleau, perplexe, décrivant ces idiots utiles « dont les homophobes rabiques de l’islamisme se débarrasseront selon les méthodes en vigueur à Gaza ».

D’un ton incisif et mordant, Éric Naulleau décrit notre « société post-littéraire et une population dégringolée au trente-sixième dessous de l’abêtissement par suite de l’effondrement du niveau scolaire et intellectuel ». L’essayiste rappelle les valeurs de sa gauche, cet idéal républicain qui consistait, à l’inverse, à émanciper par la culture et l’instruction grâce aux fameux « hussards noirs ».

Cerner son adversaire

« Carburant idéologique à un antisémitisme »« créolisation théorisée »« complicité entre une partie des élites et les banlieues islamisées »… Un livre d’une actualité brûlante, extrêmement détaillé en anecdotes personnelles et déclarations politiques, en petites formules bien ciselées à l’instar de ses « soldes d’hiver de la pensée, tout doit disparaître ». Le compère médiatique d’Éric Zemmour, cet autre Éric, a puisé dans sa mémoire et fouillé méticuleusement dans les archives pour nous livrer sur un plateau de vrais et savoureux « dossiers » assortis d’une réflexion sans concession. En découle une mine d’informations qui permet de mieux connaître et cerner son adversaire politique. Nos militaires le savent bien : « Qui connaît son ennemi comme il se connaît, en cent combats ne sera jamais défait. »

Publié dans la collection Pensée libre dirigée par Sonia Mabrouk, aux Éditions Fayard, cet ouvrage percutant et rapide à lire (124 pages) fait figure d’outil idéal pour se former solidement et se préparer aux futurs débats d’idées en ces années électorales à venir… Et surtout, il s’offre finalement comme un vibrant plaidoyer pour cette France et ces Français qui refusent de « se laisser mourir sans réagir ». À lire d’urgence !

Iris Bridier, dans BV

. Châteauneuf-Grasse : le centre pour mineurs isolés n’est pas près d’être fermé

Articles : Dec. 2025Nov. 2025Oct. 2025Sept 2025
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#webtube : La mairie souhaitait racheter l’hôtel et en faire une maison de santé ; le préfet a décidé de réquisitionner le centre. Était-ce « une promesse en l’air » ? Fin octobre 2025, la mairie de Châteauneuf-Grasse (Alpes-Maritimes) annonce son intention de racheter l’unique hôtel de la ville, transformé en centre d’accueil pour mineurs non accompagnés, afin d’en faire une maison de santé.

L’objectif de la commune : faire fermer ce centre qui depuis près de trois ans dérange la tranquillité de cette petite cité de la Côte d’Azur et offrir un meilleur accès aux soins. La promesse d’achat est signée, la vente définitive est prévue pour janvier 2026. Les habitants respirent à nouveau, certains de voir les mineurs isolés quitter prochainement la commune.

Une réquisition du centre par l’État

Seulement, mi-décembre, c’est la douche froide… Les habitants de Châteauneuf-Grasse apprennent que le préfet des Alpes-Maritimes demande la « réquisition » du bâtiment pour « au moins six mois » pour la même occupation. Et ce, alors que le bail avec l’association Entraide Pierre Valdo, qui gère actuellement le centre, arrivait bientôt à échéance. Quelques jours plus tard, le 19 décembre, en début de soirée, une délibération du département envenime la situation. Le conseil départemental a, en effet, voté l’attribution de la gestion de la prise en charge des mineurs non accompagnés à un nouvel opérateur, l’association PAJE (Pasteur Avenir JEunesse), en remplacement d’Entraide Pierre Valdo. Le tout pour une durée de… trois ans.

Certes, la délibération « porte sur la prise en charge de mineurs non accompagnés, peu importe le site de prise en charge ». Il n’y est donc pas stipulé que le centre pour mineurs isolés géré par l’association PAJE sera reconduit dans les murs de l’ancien hôtel Campanile de Châteauneuf-Grasse. Seulement, « la réquisition, opérée dans le cadre de ses prérogatives par la préfecture pour accompagner le département et trouver des sites d’accueil de mineurs non accompagnés mis à l’abri et confiés, s’est portée sur le site déjà en fonctionnement à Châteauneuf-Grasse […] en l’absence de tout autre lieu identifié », explique le département, dans les colonnes de Nice-Matin.

À ce sujet — La fin de « l’enfer » ? À Châteauneuf-Grasse, vers une fermeture du centre pour mineurs isolés

Nuisances, incivilités et insécurité

À Châteauneuf-Grasse, la stupeur laisse place à la colère. Emmanuel Delmotte, le maire sans étiquette de cette ville de 3.700 habitants, promet de ne « pas lâcher »« Ce n’est pas parce que c’est légal que c’est normal », s’indigne ainsi l’édile, sur le plateau de France 3 Côte d’Azur. L’élu local dénonce notamment les nombreuses « incivilités » et « l’insécurité » subie par les habitants de sa commune depuis l’installation du centre pour mineurs isolés.

En effet, ces derniers mois, BV a pu se procurer plusieurs vidéos tournées par des riverains du centre. « Plusieurs habitants ont leur jardin qui donne directement sur les fenêtres de l’hôtel. Ils subissent des nuisances sonores, jour et nuit. Ils sont dérangés en pleine nuit par l’alarme incendie ! […] Et ces jeunes traînent [dans la rue] et font des réflexions agressives aux passants »résumait, pour BV, Cyril Malbert, l’un des principaux opposants au centre. En juin, Le Figaro affirmait que « quatre jeunes résidents avaient tiré des billes de plastique et de plomb dans la cour d’une crèche située à proximité » du centre. La mairie a alors été contrainte de barricader la crèche, faute de pouvoir fermer ce centre. Et encore, début octobre, « des tirs de pistolets à billes ont [à nouveau] visé la cour de la crèche municipale », rapporte le conseil municipal, alors que les enfants se trouvaient à l’intérieur de l’établissement. Une plainte contre X a été déposée par la municipalité. Une fronde avait également éclaté au sein du centre, conduisant à l’intervention des forces de l’ordre

La commune de Châteauneuf-Grasse, qui a engagé plusieurs procédures contre l’État et le département, ne désespère pas de se faire entendre. Pour l’heure, Emmanuel Delmotte déclare vouloir « poursuivre l’acquisition du site, car c’est la seule solution pour pouvoir maîtriser ce foncier afin de réaliser notre maison de santé ». Cyril Malbert, de son côté, promet de « continuer le combat ».