#webtube : Macron sous pression : rivalités entre Trump, Israël et l’Ukraine dans une lutte d’influence à l’échelle internationale. Entre les spéculations autour d’un supposé « dossier Macron », les épisodes d’humiliation diplomatique relayés dans les médias et les accusations de blocage des négociations entre la Russie et l’Ukraine, une question demeure : pourquoi Donald Trump choisirait‑il d’activer ces leviers aujourd’hui, et quelles pourraient être les conséquences politiques pour la France ?
AU PROGRAMME : Le « dossier Macron » : mythe ou réalité ?• Les informations que Donald Trump ou Michael Flynn affirment détenir, et les raisons invoquées pour ne pas tout divulguer.• Les commentaires médiatiques et allusions de personnalités publiques américaines sur la vie privée du président français. Ukraine et Gaza : deux conflits, une même mécanique géopolitique selon certains analystes• Les critiques portant sur le rôle de la France dans les négociations de paix en 2024 et les divergences diplomatiques entre Paris, Washington et Moscou.• Les tensions entre les partisans de Trump, le gouvernement israélien et les oppositions politiques, ainsi que les débats suscités par la mort de figures médiatiques américaines. La France est‑elle devenue dépendante des États‑Unis ?• Les accusations récurrentes de censure médiatique, l’engagement de volontaires ou contractuels français en Ukraine, et l’alignement stratégique sur Washington et Tel‑Aviv.• Les scénarios envisagés : fragilisation politique, contestation intérieure, ou reconfiguration des alliances.
#webtube : La semaine dernière, l’Union européenne a partagé sa volonté de durcir les sanctions contre la Russie. Pour décrypter cette actualité, Julie reçoit ce matin Georges Kuzmanovic, qui était l’un des premiers hommes politiques à réagir à cette annonce sur ses réseaux. Intensification du conflit ? Quelles conséquences directes ces sanctions engendrent-elles ? Quel rôle jouent la France et Emmanuel Macron dans tout ça ? Décryptage et réaction.
#webtube : À Bruxelles, il suffit de s’éloigner des vitrines rutilantes du centre pour tomber sur une tout autre ville. À deux rues d’îlots prospères, s’amoncelle une misère importée qu’on déverse, à nos frais, dans les hôtels réquisitionnés. Entre ces deux mondes que tout oppose, un État en miettes s’efforce de tenir le décor, tandis que les acteurs privés y voient l’occasion rêvée de garantir leurs revenus. Cette générosité de façade – en réalité financée par Nicolas-qui-paie – siphonne les caisses publiques, fracture les communes et propulse la Région de Bruxelles-Capitale dans une zone rouge budgétaire inédite, au bord du chaos. L’Europe exige, la Belgique s’exécute et Bruxelles se tiers-mondise à vue d’œil. Reportage au cœur d’une folie migratoire qui a cessé d’être un accident pour se muer en suicide. Et aussi en un système rentable, mais pour quelques uns seulement.
Il suffit de s’éloigner un peu de la Grand-Place, ses dorures et ses touristes, pour tomber sur des hôtels aux façades fatiguées où se faufilent des demandeurs d’asile. Des établissements mis à genoux par la pandémie avant que l’État belge, aux abois, ne décide de les reconvertir en centres d’accueil d’urgence improvisés. L’Europe impose ; la Belgique paie l’hôtel. C’est absurde et choquant pour un pays qui vient d’imposer 10 milliards d’euros de privation à sa population.
La migration transfigure la pauvreté
Le pays tant loué pour son art du compromis impossible est aujourd’hui au bord du gouffre. Un État démembré, véritable puzzle institutionnel, où la politique migratoire est légiférée au niveau fédéral, exécutée partiellement par les Régions et cofinancée par les communes. Incapable d’absorber les flux migratoires, l’État belge, à travers son Agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile (Fedasil), a été condamné à plus de dix mille reprises pour manquement à ses obligations en matière d’accueil des demandeurs de protection internationale (DPI). Les arrêts de la Cour européenne des droits de l’homme pleuvent. Les astreintes aussi. L’année dernière, des huissiers ont même débarqué au cabinet de l’ancienne secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration pour saisir… la machine à café.
Fedasil, qui opère actuellement 40 000 places d’hébergement pour les DPI réparties sur le territoire, a coûté 930 millions d’euros en 2024. Le citoyen belge, lui, doit trouver 10 milliards d’économies : coupes dans les minima sociaux, dans la santé, multiplication des taxes, dont l’énergie. Le gouvernement a joué sa tête sur ces questions budgétaires. Un compromis a été trouvé in extremis. Mais le malade n’est pas tout à fait tiré d’affaire puisque le pays a vécu trois jours de grève nationale qui augurent de la suite. Et ce « petit » milliard ne représente que le coût des demandeurs d’asile proprement dits. Les autres catégories – régularisés, déboutés, clandestins – pèsent sur les budgets régionaux et communaux. À Bruxelles, les sans-abri étaient 2 000 en 2008. Ils sont 10 000 aujourd’hui. Selon Bruss’help, l’organisme régional chargé du sans-abrisme, les étrangers hors Union européenne représentent environ la moitié de cette population.
Sous les tunnels, la misère
Sous couvert d’anonymat, les policiers de terrain rencontrés estiment la part réelle bien plus élevée : autour de la gare du Nord, la population de sans-abris d’origine européenne a quasiment disparu, remplacée par des Algériens, des Érythréens, des Afghans… Le quartier est devenu un marché à ciel ouvert de médicaments antiépileptiques. Détournés de leur usage médical et revendus à la pièce pour 2 ou 3 euros à peine, ils font office de stupéfiant low-cost très demandé par les migrants. Dans ce coin de la ville, les murs des tunnels exhalent une odeur de saleté tenace. On se retrouve plongé dans l’univers glauque et post-moderne d’une planche du prophétique Enki Bilal.
Dans ce chaos social, institutionnel et financier, l’hôtellerie a joué le rôle de variable d’ajustement. En mars 2022, la Brussels Hotel Association (BHA) s’était montrée volontariste pour accueillir les réfugiés ukrainiens – une aubaine pour le secteur après la pandémie et avant la flambée des prix de l’énergie. Aujourd’hui, beaucoup plus discrète, la BHA refuse de nommer les établissements qui hébergent encore des demandeurs d’asile, ni à quel prix, se bornant à préciser qu’elle ne représente pas la totalité des acteurs de l’hôtellerie bruxelloise.
Les dix-neuf centres publics d’action sociale (CPAS) de la Région de Bruxelles-Capitale pesaient 1,6 milliard d’euros en 2023. Personne n’ose publier le part exacte des personnes régularisées éligibles au revenu d’intégration sociale à charge des communes (environ 1 300 euros par mois pour un isolé). Le sujet est tabou. Plus de cinq cents jours après les dernières élections régionales, Bruxelles n’a toujours pas de gouvernement, faute d’accord budgétaire. Dernier coup de théâtre : Belfius, banque détenue à 100 % par l’État via son bras financier, la Société fédérale de participations et d’investissement (SFPI), vient de suspendre sa ligne de crédit de 500 millions d’euros à la Région. Les agences de notation ont dégradé la note de A+ à A, perspective négative. Dans ce contexte, le shutdown, à l’américaine se profile pour le début 2026.
En traversant Schaerbeek, l’une des plus importantes communes de la capitale, on peut prendre le pouls de ce que Donald Trump n’a pas hésité à qualifier de Hell Hole: « Bruxelles ? C’est comme vivre dans un enfer ! » Entre la gare du Nord, véritable aimant à migrants, et le quartier européen où l’on impose le cap en matière de politique migratoire, cette commune assez représentative de la Région dessine un motif léopard : quartiers bourgeois dans un écrin Art nouveau, poches de misère rythmées par des fusillades, squats insalubres, centres d’accueil… En moins d’une rue, on peut basculer sans transition d’un monde à l’autre.
Le capitalisme inclusif a trouvé son modèle pour faire du migrant une richesse
À côté de la splendide gare de Schaerbeek, le Train Hostel avait remporté en 2017 l’émission « Bienvenue à l’hôtel » sur TF1. Une consécration pour un projet à forte valeur ajoutée artistique dans un quartier à l’architecture remarquable, mais à la dérive sur le plan social. La façade insolite du bâtiment, surmontée d’une locomotive, promettait aux voyageurs une expérience ferroviaire immobile à quelques pas du Train World, scénarisé par François Schuiten. Aujourd’hui, l’établissement est loué à la Croix-Rouge pour des familles sans abri. L’un des concepteurs du projet parle d’une solution « gagnant-gagnant » : stabilité financière pour le propriétaire, toit pour les familles. On imagine, derrière le discours rationnel, une forme de résignation.
À quelques centaines de mètres du chaos de la gare du Nord, l’Hôtel Bentley, sis avenue Rogier 49 et 51. Les riverains sont excédés par les nuisances. L’immeuble a été illégalement agrandi sans permis, simplement en perçant les murs de la maison mitoyenne. Malgré des infractions urbanistiques majeures, Fedasil y loue des chambres pour placer des DPI. La commune de Schaerbeek, parfaitement informée des infractions, n’a jamais rappelé l’exploitant à l’ordre. Selon les rumeurs du quartier, ce dernier aurait un passé chargé dans le milieu et continuerait à louer parallèlement des chambres pour des passes ainsi qu’à des dealers de passage. Le quartier attend le drame qui fera la une des JT et mettra en lumière l’inexcusable inaction des décideurs locaux. Quant aux demandeurs d’asile, leurs conditions de vie réelles pas plus que leur mort, n’intéressent guère dans un écosystème où les professionnels de l’hypocrisie se taillent la part du lion sous couvert de critères éthiques et sociaux.
Sur le boulevard Lambermont, l’Hôtel 322, victime de la crise racheté en 2022, est reconverti en centre d’accueil pour mineurs étrangers non accompagnés (MENA) et loué à Fedasil par Inclusio, une société immobilière réglementée (SIR). Dotée d’un statut spécifique, celle-ci est cotée en Bourse et soumise à des règles de distribution de dividendes strictes. Parmi ses actionnaires, on retrouve la SFPI et la banque Belfius. Inclusio s’est spécialisée dans le logement « social et durable ». Contrat de longue durée avec des acteurs publics comme Fedasil ou les agences immobilières sociales et des ONG subsidiées telles que la Croix-Rouge. Loyers garantis, occupation quasi totale, critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) irréprochables. Portefeuille de 360 millions d’euros d’actifs immobiliers constitué en moins de cinq ans. En deux ans, le titre a gagné 21 % à l’Euronext Bruxelles. Modèle parfait de partenariat public-privé : l’État paie, le privé encaisse les dividendes obligatoires (80 % du résultat dans le cas d’une SIR), et tout le monde se félicite d’avoir fait rimer fraternité et rentabilité. Le capitalisme inclusif a trouvé sa nouvelle martingale.
En France, Najat Vallaud-Belkacem rêve de régulariser 250 000 clandestins pour, selon elle, « faire rimer nos principes de fraternité avec l’efficacité économique ».
En Belgique le désastre est tel qu’Anleen Bossuyt, la nouvelle secrétaire d’État, promet de mettre fin à l’hébergement hôtelier. Elle n’y parvient pas encore. Mais à plus long terme, elle a indiqué opter pour des contributions financières – en réalité des pénalités – à l’UE plutôt que d’accueillir davantage de demandeurs d’asile, en demandant aux « États membres situés aux frontières extérieures » d’accueillir les migrants « afin d’éviter [qu’ils] ne poursuivent leur route jusqu’en Belgique ».
Le pays débordé, délègue au privé ce qu’il n’est plus capable d’assumer financièrement, transforme des hôtels en dortoirs, des investisseurs en bailleurs sociaux, et finit par faire peser la note sur Nicolas. Il paie ; il paiera encore, jusqu’à ce qu’expatriation ou mort s’en suive.
Plus que de places d’accueil, la Belgique a manqué de courage politique, celui pour s’opposer au cap migratoire imposé par « l’autre Bruxelles ».
#webtube : D. Trump envoie un message clair : chacun décide de ce qu’il fait chez lui, sans cynisme mais sans idéalisme angélique. Le New York Times vient de consacrer une étude à la politique migratoire de Donald Trump. On y apprend notamment que le département de l’immigration offre une prime de Noël, d’une valeur de 3.000 dollars, pour « retourner chez soi pour Noël » – c’est-à-dire pour ne pas y revenir. C’est trois fois plus que la prime habituelle offerte par le département d’État. « Good deal », dirait probablement l’actuel locataire de la Maison-Blanche. On sait que le New York Times n’est pas un grand admirateur de la politique de Trump, mais il a le mérite de reprendre les chiffres tels qu’ils sont. Du temps de Biden, l’accent était plutôt mis sur le misérabilisme et les enfants mexicains séparés de leurs parents (en réalité, souvent victimes de trafic pour apitoyer l’administration). Les contrôles aux frontières avaient été assouplis, provoquant des centaines de milliers d’arrivées aux États-Unis. Rien n’a marché et Biden a repris les expulsions : le réel est toujours plus fort que la gauche.
Des résultats tangibles
Sous Trump, les traversées illégales ont drastiquement baissé. Elles sont presque à zéro, depuis janvier 2025, et deux millions de personnes sont reparties chez elles : 1,6 million de volontaires et 400.000 expulsions forcées. Comme quoi, quand on veut, on peut : le plan de réduction de l’immigration est peut-être brutal aux yeux des grandes consciences, mais il fonctionne.
En parallèle, on apprenait, le 23 décembre, que cinq responsables politiques européens avaient fait l’objet d’une interdiction de visa aux États-Unis – comme quoi, la politique migratoire de l’administration Trump ne vise pas que les plus pauvres ! Les cinq heureux élus ont tous en commun de s’être opposés à la liberté d’expression des réseaux sociaux en voulant réguler – d’aucuns diraient censurer – les contenus « problématiques » ou « haineux » qui pouvaient être diffusés en Europe, notamment sur X. Il y a un Français, dans cette liste : Thierry Breton, commissaire européen et ancien ministre, qui avait porté la loi européenne sur le numérique et contribué à faire infliger à Elon Musk une amende record de près de 180 millions d’euros – enfin bon, pour vous, ça veut peut-être dire beaucoup, mais c’est un détail pour lui.
Les Américains semblent en avoir fini (pour l’instant) avec leur complexe messianique : leur stratégie de sécurité nationale, sortie début décembre, énonce clairement que l’Amérique est la priorité de Trump. En parallèle, dans le même texte, les États-Unis s’inquiètent du risque d’« effacement civilisationnel » de l’Europe, qu’ils attribuent à une politique migratoire débridée et à la multiplication des moyens de censure de la liberté d’expression, tout cela étant imputé à l’Union européenne – ce qui n’est pas tout à fait faux.
Souveraineté nationale
En reprenant la main sur les frontières de son pays et en rappelant à un ancien commissaire européen, élu par personne et ne représentant rien, qu’ils ferait mieux de s’occuper de ses affaires, Donald Trump envoie un message clair : chacun décide de ce qu’il fait chez lui, sans cynisme mais sans idéalisme angélique. Thierry Breton et Arnaud Montebourg, qui alertaient, ces derniers jours, sur notre dépendance numérique vis-à-vis des États-Unis, n’ont certes pas tort, mais ils semblent utiliser de vieux outils de gauche (la censure et les leçons de morale) pour régler de nouveaux problèmes de droite (l’usage décomplexé de la force en géopolitique et la primauté des nations). Trump n’est pas notre ami, bien loin de là : il méprise la France, il regarde l’Europe de haut… mais il a le mérite de nous rappeler, à nous Français, citoyens d’un pays jadis si grand, aujourd’hui sommés d’accueillir le monde entier et perfusés à la moraline, qu’il n’y a pas grand-chose de plus efficace que la souveraineté nationale pour parvenir à ses fins.
#webtube : Quand l’ensauvagement fait irruption au sein des institutions démocratiques. Lundi 22 décembre, une altercation a éclaté en plein conseil municipal à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne). L’élu d’opposition de gauche Mamadou Traoré a perdu ses nerfs et tenté de frapper son collègue et ancien allié, le député LFI Louis Boyard, rapporte Le Parisien. Provoquant la panique dans l’assemblée, l’homme s’est levé brusquement, le poing tendu, et s’est rué vers l’ancienne tête de liste à l’élection municipale partielle. « Suspension de séance ! », s’est alors écrié, au micro, le maire Kristell Niasme (LR). « Je disais à Fadwa Sadak qu’il ne se comportait pas comme un élu d’opposition. Il a entendu, il s’est tourné vers moi en me demandant : « T’as dit quoi » ? Puis il s’est levé », a expliqué, plus tard, Louis Boyard. Filmée et diffusée en direct sur Facebook, la séquence a rapidement fait le tour d’Internet.
Conseil municipal de Villeneuve-Saint-Georges (94) : Excédé par Louis Boyard, l'élu Mamadou Traore se lève, le poing tendu, et tente de frapper son collègue et député LFI. Il présente ses « excuses sincères » https://t.co/x8jeAvGtojpic.twitter.com/thEQR6tndo
— Fdesouche.com est une revue de presse (@F_Desouche) December 23, 2025
La séance a pu reprendre quelques minutes plus tard, lorsque les esprits se sont calmés. « Je présente mes excuses sincères à l’ensemble des personnes de ce conseil municipal, y compris aux personnes qui nous regardent, car c’est un spectacle qui n’est pas beau », a déclaré d’emblée Mamadou Traoré. Il a ajouté qu’il est « important que Villeneuve-Saint-Georges ait une belle image. Il ne faut pas la détériorer, que ce soit par ces paroles et par ces actes. »
Les déconvenues du député Boyard
Cette passe d’armes est une nouvelle mésaventure pour le jeune Boyard. Début février, le député d’extrême gauche avait été sèchement battu au second tour de l’élection municipale partielle de Villeneuve-Saint-Georges. La désillusion avait été grande pour celui qui estimait une « victoire au premier tour possible », quelques jours avant le scrutin. À l’annonce des résultats, la foule réunie dans le gymnase Jules-Ferry avait exulté et applaudi Kristell Niasme, avant d’entonner la Marseillaise. La présidente LR de la région, Valérie Pécresse s’était réjouie de la défaite de LFI, mouvement auquel elle reprochait une « campagne ultra-violente qui s’est retournée contre [lui] ».
De son côté, Jean-Luc Mélenchon avait voulu voir dans cet échec le « début » d’une « conquête possible du pouvoir ». La suite des événements ne lui a guère donné raison : un mois et demi à peine après ce fiasco électoral, Louis Boyard faisait déjà face à une fronde interne. Cinq de ses sept colistiers décidèrent, en mars 2025, de le lâcher pour créer leur propre groupe au conseil municipal. Le fameux Mamadou Traoré en faisait partie, entouré des dénommés Mohamed Ben Yakhlef, Juliette Gbagbo, Alpha Camara et Insaf Chebâane. « Je n’ai pas été évincé de mon groupe ! », s’était alors défendu Boyard, tentant maladroitement de sauver la face.
Acte 1. Boyard en campagne : « Nous allons gagner dès le premier tour ! »
Acte 2. Grosse défaite au deuxième tour, il rentre à la mairie avec seulement 6 élus.
Acte 3. Tous les membres de sa liste finissent par le lâcher. Seule une élue reste fidèle à Louis.
L’isolement progressif de Louis Boyard dans son « fief » de Villeneuve-Saint-Georges est-il représentatif d’un certain dégagisme, au sein de LFI ? À suivre, car on se souvient de ce discours étonnant de sincérité porté par Rima Hassan, en juin 2024, qui expliquait, devant une Mathilde Panot médusée, que « l’antiracisme a besoin de visages incarnés, pas de porte-parole éloignés de ces réalités ». « Tout ce qui est fait sans nous est fait contre nous », ajoutait-elle. En d’autres termes, que les visages pâles laissent la place à la « diversité » ? Dans le même genre, la députée LFI Danièle Obono avait affirmé la nécessité de « faire évoluer la gauche blanche » afin qu’elle soit « plus représentative »… C’est-à-dire ?
La députée LFI Danièle Obono trouve qu'il y a trop de Blancs au sein de LFI : "En interne, on fait évoluer cela" pic.twitter.com/BU2PlFEcwb
— Fdesouche.com est une revue de presse (@F_Desouche) February 13, 2025
#webtube : La France est en train de vivre un phénomène silencieux mais massif, dont les conséquences politiques et sociales sont encore largement sous-estimées : ses propres citoyens s’en vont. Ils ne partent pas pour quelques mois par opportunité ou par curiosité, mais avec la conviction que quelque chose est durablement cassé et qu’il n’est plus raisonnable d’y projeter un avenir. Ce départ n’est plus marginal. Il concerne des centaines de milliers de Français et touche toutes les générations actives. Ce qui frappe n’est pas seulement le nombre, mais la nature du geste. On ne part plus pour gagner davantage. On part pour préserver ce qu’il reste à préserver, sa liberté, son travail, sa famille, sa stabilité, parfois même son équilibre mental.
Ce mouvement ne naît pas d’une crise passagère, mais d’une fatigue nationale accumulée, faite de pression fiscale, de lourdeur administrative, d’insécurité diffuse, de contraintes idéologiques permanentes. Beaucoup ont le sentiment de vivre dans un pays devenu hostile à ceux qui produisent, entreprennent ou tentent simplement de mener une vie ordonnée, tandis que le discours officiel continue d’affirmer que la France serait attractive et moderne, en décalage total avec l’expérience vécue.
Ce décrochage s’accompagne d’une perte de confiance politique profonde. Beaucoup ne croient plus aux alternances, ni aux promesses, ni aux réformes annoncées. Le pouvoir apparaît hors-sol, enfermé dans son propre langage, ses propres certitudes. Sous la présidence d’Emmanuel Macron, cette rupture est devenue particulièrement visible. Le discours se veut rationnel, technocratique, progressiste, mais il est perçu comme froid, vertical et indifférent aux réalités concrètes. Ce que l’exécutif appelle adaptation est vécu comme une contrainte supplémentaire, ce qu’il appelle modernisation comme une dépossession.
Dans ce contexte, partir n’est ni un caprice ni un choix idéologique, mais une décision rationnelle, souvent douloureuse et longuement mûrie. Ceux qui quittent la France n’y renoncent pas par haine, mais par épuisement. Ils ont travaillé, payé, accepté les règles, et constaté que l’horizon se refermait, que l’effort n’était plus reconnu, que la réussite devenait suspecte, que la transmission devenait incertaine. Le départ devient alors une stratégie de protection.
Contrairement à une idée répandue, ce ne sont pas des profils marginaux qui partent. Ce sont des entrepreneurs, des indépendants, des cadres intermédiaires, des professions qualifiées, des jeunes diplômés formés en France qui choisissent de ne pas y rester. Ils ne fuient pas le travail, mais un système qu’ils jugent saturé, illisible et punitif. Le problème n’est pas seulement le niveau de prélèvements, mais le sentiment de plafonnement permanent, de courir sur place malgré l’effort, de voir son niveau de vie reculer tandis que les services publics se dégradent.
À cela s’ajoute une dimension administrative devenue étouffante. Tout est normé, contrôlé, conditionné. La confiance a disparu au profit de la suspicion. Beaucoup expliquent que ce n’est pas la fiscalité en elle-même qui les a fait basculer, mais l’impression constante d’être empêchés, ralentis, infantilisés.
Pour certains départs, notamment de familles, la question est aussi sécuritaire et éducative. Il ne s’agit pas de discours abstraits, mais du quotidien, de l’école, des transports, des quartiers, du sentiment que l’autorité recule et que l’environnement devient imprévisible. Le sentiment d’insécurité, qu’il soit statistiquement débattu ou non, est une donnée politique réelle dès lors qu’il structure les choix de vie. Lorsque des parents estiment ne plus pouvoir offrir à leurs enfants un cadre serein et stable, le départ devient une option concrète.
Ce qui revient le plus souvent dans les témoignages est un mot rarement entendu dans le discours public : soulagement. Soulagement administratif, fiscal, mental. Un pays dont les citoyens ressentent du soulagement à l’idée de le quitter a perdu quelque chose d’essentiel.
Ce phénomène prend une dimension plus grave encore lorsqu’on l’observe sous l’angle politique. Ce qui se joue n’est pas seulement une somme de décisions individuelles, mais une rupture du lien civique. L’État est perçu non plus comme un arbitre ou un protecteur, mais comme une structure autonome, produisant normes et injonctions sans lien avec la vie réelle. Le citoyen devient un risque à encadrer plutôt qu’un acteur à soutenir. Cette technocratisation permanente a installé une méfiance généralisée et une forme de désaffiliation silencieuse.
À cela s’ajoute une rupture culturelle. Beaucoup de ceux qui partent ne reconnaissent plus le pays tel qu’ils l’ont connu ou imaginé. Les repères se dissolvent, le discours oscille entre culpabilisation permanente et injonctions contradictoires. La nation n’est plus présentée comme un héritage à préserver, mais comme un problème à déconstruire. À force de délégitimer le cadre national, le discours dominant produit mécaniquement du détachement.
L’absence d’alternative politique crédible renforce encore ce mouvement. Pour beaucoup, le départ est aussi une manière de sortir d’un jeu verrouillé, où les alternances semblent factices et les grandes orientations immuables. Quand le vote n’est plus perçu comme un levier réel, l’exil devient une forme de choix politique silencieux, un vote avec les pieds. Ce retrait est plus inquiétant que la contestation, car il ne s’affronte ni par la répression ni par la communication. Il traduit une rupture de confiance profonde.
Enfin, cette fuite silencieuse transforme durablement la société. Quand ceux qui peuvent partir le font, il reste une population de plus en plus captive, dépendante, contrainte. L’équilibre social se modifie. Moins de profils autonomes, plus de centralisation, plus de dépendance à l’État. Le système se referme sur lui-même, s’alourdit, se rigidifie.
Le coût moral est immense. Rester devient presque une anomalie à justifier, partir une option raisonnable. Les comparaisons permanentes avec l’ailleurs minent le lien collectif et installent l’idée que la France n’est plus un projet, mais un lieu par défaut. Réduire ces départs à de l’égoïsme ou à une prétendue désertion est une erreur d’analyse. Ce n’est pas la France qui est quittée. C’est un système qui, progressivement, pousse dehors ceux qui n’y croient plus. Et c’est précisément ce que révèle cette fuite : l’état réel d’un pays qui ne parvient plus à retenir les siens…