#webtube : C’est toujours avec rigueur mais bonne humeur que Charles et Emmanuelle Gave nous livrent leurs analyses sur la situation économique actuelle de notre pays.
03:16 Que dire du budget du RN? 04:22 Baisse de la TVA sur les produits de première nécessité? 05:53 Taxer les rachats d’actions? 07:40 Taxe sur le high frequency trading 09:00 Taxe sur les supers dividendes 11:00 Orientation de l’Epargne? 20:20 Qu’est-ce que la Bourse?
#webtube : L’hécatombe paraît démesurée puisque, concrètement, la DNC ne touche que 5 % d’un troupeau. Semaine mouvementée, dans les Pyrénées-Orientales. Confrontés à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), les éleveurs subissent l’abattage des troupeaux. Et, comme début septembre, leurs confrères de Savoie, ils regimbent devant une politique sanitaire de plus en plus inhumaine, qui ne respecte ni leur travail ni les vaches.
Dégoût et colère à Nyer
La DNC a été détectée dans le département mi-octobre. Trois foyers. La procédure est claire : s’ensuit, en langage administratif, le « dépeuplement total des bovins des foyers » — plus crûment : l’abattage total du troupeau. Dans la nuit du 11 au 12 novembre, les habitants se sont mobilisés à Nyer pour bloquer les accès aux services vétérinaires. Un « comité citoyen » s’est mobilisé, en précisant bien qu’il « inscrit ses actions à visage découvert dans une dynamique de désobéissance civile non violente ». L’action doit continuer.
Les éleveurs des Pyrénées orientales m appellent pour me mettre au courant d un dérapage d un massacre qui a eu lieu aujourd'hui La ligne rouge a été franchie des vaches ont été abattue au fusil cest un massacre pic.twitter.com/0Sh3m3fW87
Mais il se dit que huit des dix-huit vaches devant être euthanasiées à Nyer (pour deux bêtes malades) se seraient enfuies et auraient été abattues à coups de fusil par des lieutenants de louvèterie — loin du protocole légal qui prévoit une sédation. Nous avons demandé à Éloi Nespoulous, président de la Coordination rurale Occitanie, s’il connaissait l’incident. « Après quelques incertitudes, je peux vous dire que cette information est réelle, répond-il à BV. On me l’a confirmée. » Une dérive choquante, dans une gestion sanitaire déjà contestée.
Vaches tuées au fusil à Nyer. (Photo fournie par la CR 66.)
Le ministre de l’Agriculture est satisfait
Les éleveurs ne protestent pas contre l’abattage des vaches malades mais contre le fait qu’on tue, en abondance, les vaches saines — au nom du principe de précaution. Pour vingt vaches malades dans les Pyrénées-Orientales, ce sont 400 bêtes qui ont été abattues dans le département. L’hécatombe paraît démesurée puisque, concrètement, la DNC ne touche que 5 % d’un troupeau, nous explique Éloi Nespoulous. Et ce système ne fonctionne pas. La preuve : on vient d’apprendre l’existence d’un nouveau foyer de DNC à Écleux, dans le Jura — alors que les foyers précédents ont été traités suivant la méthode requise.
Cela n’empêche pas le ministre de l’Agriculture, Anne Genevard (contactée par BV, mais sans réponse de son cabinet), de maintenir le cap. « Je représentais la Coordination rurale à la table ronde du 12 novembre à Toulouse, nous raconte Éloi Nespoulous. La ministre de l’Agriculture fanfaronne : il n’y aurait que sa méthode qui marche. Nous, ça ne nous va pas du tout. » La position de la Coordination rurale est claire : ne tuer que les vaches malades et vacciner les mères. On éviterait cette gigantesque boucherie, qui plus est si, comme à Nyer, elle implique de tirer les vaches comme au champ de tir.
Un patrimoine génétique mis à bas
Cette crise sanitaire se produit alors que le traité du Mercosur avance irrémédiablement. Éloi Nespoulous a abordé le sujet avec Anne Genevard. « Je le lui ai dit : les agriculteurs voient qu’on ouvre les frontières d’un côté avec le Mercosur et que, de l’autre, on leur tue leurs vaches. » Ils y voient un rapport de cause à effet. « Vous pouvez dire : cela fait complotiste, mais vous n’empêcherez pas les gens d’en bas de se poser la question », continue Éloi Nespoulous. Dans les conditions déjà difficiles où les placera le Mercosur et sa viande sud-américaine, les éleveurs français ne seront pas en mesure de faire face à la concurrence avec des troupeaux décimés.
Au-delà de la question immédiate du travail des éleveurs et de leur droit à gagner leur vie, déterminante en soi, le président de la CR Occitanie aborde un autre aspect de la question. « Les gens du ministère de l’Agriculture voient l’abattage de leur point de vue de petits hommes gris. Mais nous, en défendant nos vaches, nous défendons aussi un patrimoine génétique et un patrimoine familial. » En effet, nous rappelle-t-il, « nos parents, nos grands-parents ont obtenu des races très belles — les éleveurs français font partie des meilleurs au monde, avec une diversité de races unique — et nous, nous continuons ce travail. La gestion de la crise de la DNC, telle qu’elle est menée, interrompt ce long travail de terroir de plusieurs générations. » D’où une colère grandissante des éleveurs qui assistent, impuissants, à la mise en danger de toute une filière d’excellence.
#webtube : La radio publique a perdu près d’un demi-million d’auditeurs, en une année. Une première baisse depuis quatre ans. Douche froide, sur la Maison ronde. Après des années d’audiences rayonnantes, France Inter fait grise mine. Les chiffres Médiamétrie sont tombés et la sentence est sans appel : la radio publique a perdu près d’un demi-million d’auditeurs, en une petite année. Une première baisse depuis quatre ans. Grâce au nombre de ses émetteurs à travers le territoire et à son absence de publicité, France Inter reste en tête des audiences, mais son statut de leader paraît de plus en plus contesté.
❗️ALERTE Audiences radio Septembre – Octobre : France Inter grimace et Europe 1 savoure😄👏
«Pour la 1ère fois depuis 4 ans, France Inter signe une rentrée en baisse (…) Alors qu’Europe 1 poursuit son impressionnante remontada»😙 https://t.co/SVWQfGNAV2
Dans un communiqué publié le 13 novembre, Radio France tente de sauver la face. « Avec 6.738.000 auditeurs quotidiens, France Inter reste première radio de France et de loin, veut ainsi croire le groupe public, passant sous silence sa perte d’audience. Avec 4.967.000 auditeurs chaque matin, La Grande Matinale de Nicolas Demorand et Sonia Devillers avec Benjamin Duhamel reste, de loin, la matinale la plus écoutée de France. »
En réalité, la fameuse matinale de France Inter est dans le rouge. Le grand rendez-vous – élargi de 7h à 11h – a égaré, sur un an, 220.000 paires d’oreilles. Quand on regarde dans le détail, toutes les tranches sont en baisse : -300.000 pour le 7/9, -360.000 pour le journal de 8 heures, -380.000 pour l’interview de Benjamin Duhamel, etc. On est loin du bilan enthousiaste présenté par Radio France.
Une radio critiquée de toutes parts
En interne, les langues commencent à se délier. Dans une lettre adressée, mercredi, à la directrice de France Inter Adèle Van Reeth et à la directrice générale de Radio France Sibyle Veil, les instances représentant les différents métiers de France Inter – journalistes, producteurs, techniciens – estiment que leur radio est en train de « perdre son âme ». « Nous ne reconnaissons plus la maison que nous aimons », écrivent-ils, très inquiets.
Ces professionnels ont exprimé leur inquiétude dans une lettre à la directrice de la radio, qui s’est dite «touchée, voire blessée» par les accusations de «choix opaques» de la direction ou encore de «manque de clarté» de son projet pic.twitter.com/2aio8AQZbV
Les signataires de cette lettre consultée par l’AFP pointent « des choix opaques » de la direction, un « manque de clarté » de son projet ainsi qu’une « brutalité managériale », qui ont abouti selon eux à des « événements graves ». Ils évoquent notamment l’affaire Legrand-Cohen, deux journalistes maison pris en flagrant délit de collusion avec des cadres du PS. L’affaire a écorné encore un peu plus l’image déjà abîmée de France Inter.
Europe 1 en pleine croissance
Le coup est d’autant plus rude que, si France Inter, NRJ et Nostalgie sont en baisse, Europe 1 tire au contraire son épingle du jeu. La radio bleue apparaît comme la grande gagnante du moment, attirant pas moins de 300.000 nouveaux fidèles. Une véritable « remontada » permise par les efforts conjugués de Pascal Praud, Christine Kelly ou encore Dimitri Pavlenko, dont les émissions attirent un public grandissant.
🔵 La famille #Europe1 n’en finit pas de s'agrandir ! 🎧 Vous êtes désormais 2 790 000 auditeurs à nous écouter tous les jours 🤗 Bienvenue aux 304 000 nouveaux qui nous ont rejoints 🙏 MERCI à toutes et à tous pour votre fidélité et votre confiance pic.twitter.com/cQsxGY5agS
Europe 1 connaît une ascension régulière, à la CNews. La chaîne télé avait, elle aussi, dû batailler et prendre le temps de fédérer un public fidèle avant de voir ses audiences s’envoler. En octobre dernier, elle a ainsi battu une nouvelle fois son record d’audience mensuel, franchissant la barre des 4 %, selon les chiffres de Médiamétrie. CNews s’est classée cinquième chaîne nationale, à quatre petits points derrière la généraliste M6. Au sein des chaînes info, elle domine pour le dixième mois de suite, loin devant BFM TV (3,2 %), LCI (2,3 %) et France Info (1,1 %).
Comment expliquer cet éclatant succès ? Le ton et la différence des médias du groupe Bolloré séduisent. Les figures attachantes qui se partagent entre les plateaux de CNews et ceux d’Europe 1 contribuent au charme de ces antennes. Mais avant tout, c’est la ligne éditoriale choisie qui détonne et séduit. CNews comme Europe 1 n’ont pas peur d’évoquer les sujets qui fâchent lorsque l’actualité l’exige. Une liberté qui fait l’effet d’un grand bol d’air à des Français qui ont longtemps dû se contenter de médias refusant obstinément de représenter le réel tel qu’il est.