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#webtube : Aujourd’hui, David Gilmour affiche 79 ans au compteur. Et n’a toujours pas l’intention de s’arrêter. Après la publication, l’année dernière, d’un album miraculeux, Luck and Strange, voici sa déclinaison en concert, et filmé, qui plus est. Son maître d’œuvre, David Gilmour, fut, de longues années durant, l’âme de Pink Floyd, formation dont même les Vénusiens ne peuvent ignorer l’existence. La valeur n’attend pas le nombre des années, nous dit l’adage. David Gilmour ne l’a pas fait mentir, puisque guitariste surdoué et classé parmi les meilleurs au monde, devant Jimi Hendrix et Eric Clapton, à en croire les magazines spécialisés, dont le Rolling Stone américain.
Beau comme un dieu, il tâte du mannequinat
L’artiste, né le 6 mars 1946 dans une famille bourgeoise – ses deux parents sont des pontes des très élitistes universités anglaises –, démarre tôt, dans la musique. On vous passera les noms des groupes auxquels il collabore dès les prémices du Swinging London, puisque depuis oubliés : The Ramblers, Joker’s Wild et autres formations éphémères. À l’époque beau comme un dieu, il tâte du mannequinat, s’en va jouer de la guitare en France, à la terrasse des cafés. On dit même qu’à Saint-Tropez, il fit craquer une certaine Brigitte Bardot. Vrai ou faux ? Toujours est-il qu’il interprète deux chansons destinées au film À cœur joie (1967), de Serge Bourguignon. Ce dernier n’est pas resté dans les mémoires, malgré la présence de notre B.B. nationale, de Jean Rochefort et d’un certain Murray Head, chanteur anglais ayant récemment eu les honneurs de ce site. Et puis, Pink Floyd, évidemment, que David Gilmour rejoint en 1968.
C’est alors le groupe qui monte, alors que Syd Barrett, son fondateur, ne fait, lui, que dégringoler. L’occasion ou jamais de tordre le cou à quelques vieilles légendes entretenues par les gogos, critiques de rock au premier chef. À les en croire, Syd Barrett aurait été un génie incompris. Et ta sœur, elle est incomprise ? La vérité, c’est que ce gugusse, du matin au soir gavé de LSD, était surtout un parfait abruti, snob comme pas deux et infoutu d’écrire la moindre chanson. Pour s’en convaincre, il suffit de réécouter les premiers albums du Floyd, à base d’improvisations interminables et hautement inaudibles. Du rock progressif ? Non. Le vocable de « laxatif » semble autrement plus approprié.
Roger Waters encore plus cintré que Syd Barrett…
Dans la foulée, un autre génie autoproclamé rôde dans les parages : Roger Waters, roi des théories nébuleuses, dissimulant son évident manque de talent derrière une prétention sans précédent. D’où des albums aux concepts fumeux, tels Dark Side of the Moon ou Wish You Were Here. Et pourtant, ces disques demeurent d’authentiques chefs-d’œuvre. Non pas grâce aux paroles de Waters, parfaitement incompréhensibles, mais parce que David Gilmour est là pour musicalement transcender ce salmigondis. Soyons juste : pour l’aider, il y a les deux autres membres du groupe, Rick Wright aux claviers et Nick Mason à la batterie ; qui, eux, sont tout à fait sains d’esprit.
Puis, The Wall (1979), la boursouflure ultime de Roger Waters, parabole sur le totalitarisme et l’incommunicabilité entres les êtres, qui donne lieu au film éponyme et simplet d’Alan Parker. Dire que la bouse en question a été projetée en 1982, lors du Festival de Cannes…
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Après ce dernier tour de piste, Pink Floyd se sépare. Roger Waters fait cavalier seul, retrouvant même un semblant d’inspiration quand, en 1984, il signe un assez joli disque, The Pros and Cons of Hitch Hiking, au concept toujours aussi imbitable, mais avec quelques solides compositions que vient magnifier la guitare d’Eric Clapton. Pour le reste, Waterloo morne plaine, le comble étant atteint lorsqu’il ressort The Dark Side of the Moon à sa sauce personnelle ; c’est-à-dire sans l’apport de David Gilmour. Le résultat ? Du Yves Duteil enroué.
Il a lancé la carrière de Kate Bush…
Dans le même temps, David Gilmour poursuit son petit bonhomme de chemin, avec Wright et Mason, relevant le flambeau du Floyd en tournée. Au passage, il s’acoquine avec Paul McCartney, jouant sur l’album Run Devil Run, à base de vieux standards de rock, musique qui jamais ne l’a quitté, tout en lançant la carrière d’une de ses protégées : Kate Bush – excusez du peu.
Luck And Strange, publié l’année dernière, est de toute beauté. Ce n’est pas du Pink Floyd, mais un peu quand même ; et surtout en mieux, influence des musiques classiques et celtiques oblige. Il s’agit, surtout, d’un album réalisé en famille. Les paroles sont de Polly Samson, une journaliste venue l’interviewer en 1994. L’entretien devait durer une heure… Plus de vingt ans et trois enfants plus tard, les deux sont toujours ensemble. À la harpe et au chant, la petite Romany Gilmour apporte sa touche de grâce et de magie. Une affaire de famille, en quelque sorte. Famille, depuis, partie sur les routes afin de défendre cette merveille inattendue.
Aujourd’hui, David Gilmour affiche 79 ans au compteur. Et n’a toujours pas l’intention de s’arrêter. Qu’il en soit par avance remercié, eu égard à tout le bonheur dont il nous a gratifié.
Nicolas Gauthier, dans BV









